Nebuchadnezar a écrit :
Je n'arrive pas à déterminer si le but premier de Laval est de juguler le déficit du budget de l'Etat, autour de 5 % du PIB (estimé à 380 milliards de F, 1935 s'achévera en le ramenant à 2,5%), la dette atteignant 200% du PIB (d'après Wikipedia), ou si c'est de refaire partir l'économie en diminuant les coûts des exportations. Sur ce dernier point, je n'ai pas trouvé trace de baisse d'impôt, ni de baisse des salaires du privé (contrairement à ceux du public, qui sont sabrés). Bref, pas de discours sur les baisses de charge des entreprises.
Je ne vois pas le lien entre le rétablissement des finances de l'Etat et le retour de la croissance.
Le but principal de Laval, conseillé par des théoriciens adepte des théories classiques comme Jacques Rueff, était de ramener le budget à l’équilibre, comme on peut le lire dans cet article de la
Revue du Trésor. Car la cause de la crise était vue dans le déficit - alors que celui-ci en était plutôt la conséquence - et l(on pensait que l’économie se rétablirait d’elle-même sous l’effet de la maîtrise des dépenses de l’État. Le remède s’est révélé pire que le mal. La baisse brutale des rémunérations des fonctionnaires, de l’ordre de 10 %, à quoi il faut ajouter une hausse des impôts, a eu pour effet une chute de la demande qui a entretenu la crise. Finalement, les recettes ont baissé davantage que les dépenses.
Bien que le franc eût été dévalué de 80% par Poincaré, en 1935 il était encore surévalué. Les produits français restaient non compétitifs malgré la déflation qui faisait baisser les prix.
Si la politique de déflation de Laval a finalement échoué, nombres de décisions visant à améliorer l'efficacité des administrations ont néanmoins été bénéfiques.