Vézère a écrit :
Mais à l'époque l'agriculture pèse encore plus dans l'économie (8.2 millions de paysans pour 5.9 millions d'ouvriers au recensement de 1926)
On en peut évidemment pas comparer par têtes de pipe. Un ouvrier sur une chaine a un rendement (en Francs, pour faire simple) difficile à évaluer, mais forcément assez élevé.
L'agriculture, et vous le relevez, est assez mal lotie aussi.
Citer :
Or, cette agriculture n'est pas moins en retard que l'industrie.
Sur la décennie 1925-1934, le rendement de blé moyen à l'hectare est de 15 quintaux, contre 19-20 q/ha en Allemagne, aux Pays-Bas, au Danemark, en Belgique.
Idem pour les rendements laitiers: la vache française donne moins que la vache nord-européenne.
Une raison parmi d'autres:
La IIIème République, majoritairement rurale, n'avait pas de véritable enseignement agricole. 3 écoles d'agro en 1930 (Nancy, Montpellier, Rennes), très rares établissements en collège ou lycée. Les gouvernements laissent cela -avec un peu de mépris- à l'enseignement catholique, notamment aux (excellentes) écoles d'agronomie jésuites d'Angers, Beauvais et Toulouse.
Merci pour ces infos.
Très inquiétante cette situation. Un peu étonnante. Une nation fortement agricole qui ne se préoccupe pas de ses agriculteurs...
Pour tout dire, on est face à une France "sous performante" par rapport à ce qu'elle pourrait faire en s'organisant dans ces deux domaines. J'allais dire : une France pauvre, mais le terme est peut-être exagéré.