L'armée tchécoslovaque représentait une force significative, et aurait pu offrir une résistance plus longue que la Pologne, mais à condition de conserver la région fortifiée des Sudètes. Sans cela elle devenait très difficile à défendre.
Il faut sans doute y ajouter les problèmes posés par les soldats des minorités allemandes qui se trouvaient dans ses rangs, ainsi que le risque posé par le séparatisme slovaque, encouragé par Hitler, et qui devait déboucher sur le coup d'état fasciste de Mgr Tiso.
Je pense que cela suffit à expliquer que les Tchèques, abandonnés à Hitler par la France et l'Angleterre à Munich en 38 n'aient pas cherché davantage à se défendre quand la Wehrmacht a envahi le pays en mars 39.
(Ils auraient rendu un grand service à la cause alliée en détruisant les usines de chars Skoda - qui devaient en un an permettre à la Wehrmacht de former
deux divisions Panzer supplémentaires - mais c'était leur demander beaucoup d'abnégation en faveur des deux puissances qui les avaient trahis. - Ces chars, utilisés ensuite pour l'attaque de la Russie, ont été considérés comme démodés à partir de 42 et ont évolué en chasseurs de chars chenillés
Hetzer très efficaces, que Skoda devait fabriquer jusqu'à la fin de la guerre.)
L'attitude des Polonais qui profitent de l'occasion pour mettre la main sur la région de Teschen est déshonorante, mais sans importance stratégique. On peut juste se demander s'ils avaient le feu vert d'Hitler ou s'ils se sont sentis assez forts pour ne pas se soucier de son opinion. D'une façon plus générale, les Polonais pensent et agissent comme s'ils étaient une grande puissance, alors que militairement ils ne pèsent rien. C'est très curieux.
(Mais peut-être avaient-ils obtenu en coulisse la certitude de l'appui des Alliés face à l'Allemagne, avant que cette garantie ne devienne officielle ? J'en doute fort, tant Chamberlain cherchait à cette date à se concilier les bonnes grâce de Hitler.)