Squalll a écrit :
Mais un bon pilote pouvait-il encore faire quelque chose d'utile en 1945 quand la flotte japonaise était déjà au fond de la mer ?
Non bien sûr, les Japonais n’avaient plus les moyens de reconstituer leurs forces tandis que les Américains ne cessaient de renforcer les leurs. Par exemple, à la fin de la guerre, la marine américaine disposait de 95 porte-avions.
Théodare a écrit :
Je m'écarte un peu du sujet mais je me demande si les japonais avaient la possibilité d'envahir les indes néerlandaises, voir la Malaisie sans provoquer l'intervention massive des américains?
Roosevelt avait il le pouvoir de déclarer la guerre sans un soutient suffisant du congrès? Le courant isolationniste aux Etats unis était il assez puissant pour l'en empêcher?
Les américains auraient ils accepté le déclenchement des hostilités sans le "coup de massue" de Pearl Harbour...? Mourir pour protéger les colonies européennes...
La situation dans le Pacifique en 1941 était très similaire à la situation en Europe en 1939. Les parlements français et britanniques n’étaient pas plus bellicistes que le congrès américain mais était arrivé un moment où trop c’était trop. Les Français étaient peu disposés à mourir pour Dantzig et la Américains n’étaient probablement pas prêts à mourir pour défendre les colonies britanniques ou néerlandaises. Cependant, il s’agissait beaucoup plus largement de décider s’il fallait accepter que le monde passe sous l’hégémonie de l’Axe Berlin-Tokyo. Un petit retour en arrière est utile :
1879 : annexion des Ryû-Kyû
1895 : conquête de Taiwan
1910 : annexion de la Corée
1931 : invasion de la Mandchourie qui devient une possession japonaise avec un gouvernement fantoche
1937 : invasion de la Chine
1941 : positionnement de troupes dans l’Indochine française.
Où cela devait-il s’arrêter ? La quasi-occupation de l’Indochine avait provoqué en rétorsion un embargo sur le pétrole et l’acier décidé conjointement par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et les Pays-Bas (Indes Néerlandaises). Une invasion des Indes Néerlandaises ou de la Malaisie aurait vraisemblablement été ressentie par le Congrès comme une agression contre les intérêts américains justifiant une réaction militaire. Mais on ne peut que spéculer, le Japon ayant choisi d’attaquer directement les Etats-Unis en bombardant Pearl Harbour.
Narduccio a écrit :
Il y a en plus un verrou qui saute : les américains acceptent que l'Empereur reste empereur...
Non, les Alliés n'ont pas accepté de faire sauter le verrou.
Le gouvernement japonais avait posé cette exigence. La réponse, rédigée par le secrétaire d'Etat Byrnes fut intransigeante :
Citer :
With regard to the japanese government’s acception the terms of the Potsdam proclamation but containing the statement – with the understanding that the said declaration does not comprise any demand which prejudices the prerogatives of his Majesty as a souvereign ruler – our position is as follows : from the moment of surrender the authority of the emperor and the Japanese Governement to rule the state shall be subject to the supreme commander of the allied powers who will take such steps as he deems proper to effectuate the surrender terms.
The ultimate form of government of Japan shall, in accordance with the Potsdam declaration, be established by the freely expressed will of the Japanese people.
The armed forces of the Allied powers will remain in Japan until the purposes set forth in the Potsdam Declaration are achieved.
En ce qui concerne l’acceptation par le gouvernement japonais des termes de la proclamation de Potsdam contenant la déclaration – étant entendu que la dite déclaration ne comprend aucune exigence qui affecte les prérogatives de Sa Majesté en tant que dirigent souverain – notre position est la suivante : dès l’instant de la capitulation, l’autorité de gouvernement de l’empereur et du Gouvernement Japonais passera au commandant suprême des puissances alliées qui prendra toutes mesures qu’il estimera appropriées à l’accomplissement des termes de la capitulation.
La forme définitive du gouvernement du Japon sera, conformément à la déclaration de Potsdam, établie par la volonté librement exprimée du peuple japonais.
Les forces armées des puissances alliées demeureront au Japon jusqu’à ce que les objectifs précisés dans la déclaration de Potsdam soient atteints.Aucune assurance n’a été donnée sur la personne de l’empereur ni même sur le maintien de la dynastie impériale. L’hypothèse d’une forme républicaine de gouvernement approuvée par référendum n’était pas exclue ni la traduction de l’empereur devant le tribunal international appelé à juger les criminels de guerre. La décision de laisser en place l’institution impériale et de ne pas inquiéter Hirohito n’a été prise qu’après le début de l’occupation sous l’autorité du général Mac Arthur.