Nous sommes actuellement le 27 Avr 2024 14:51

Le fuseau horaire est UTC+1 heure




Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 47 message(s) ]  Aller vers la page Précédent  1, 2, 3, 4  Suivant
Auteur Message
 Sujet du message :
Message Publié : 27 Fév 2008 13:33 
Hors-ligne
Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 03 Jan 2008 21:13
Message(s) : 489
De la a interdire la France d'avoir une armée, c'est quand meme bizarre, bon le projet n'a pas du durer longtemps.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 27 Fév 2008 15:31 
Hors-ligne
Administrateur
Administrateur

Inscription : 15 Avr 2004 22:26
Message(s) : 15843
Localisation : Alsace, Zillisheim
Clems a écrit :
J'ai aussi vu quelque part que Roosevelt projetait d'empecher la France de disposer d'une armée puissante apres la guerre et qu'il voulait limitée sa puissance en Europe au profit du Royaume-uni et de l'URSS. Ce serait assez aberrant et prouverait qu'un grand homme peut penser ou dire du grand n'importe quoi.

De plus, je crois aussi qu'il estimait qu'une france puissante était un obstacle a la reconstruction de l'Allemagne. On atteint des sommets de francophobie.


J'ai l'impression que vous faites l'amalgame (ou que d'autres l'ont fait à votre place) entre 2 évènements différents.

Le premier, c'est la décision des alliés de prendre en charge l'administration de la France tant que des élections démocratiques n'auraient pas permis la mise en place d'une chambre. Il ne faut pas oublier que les USA avaient reconnue le gouvernement de Vichy et donc avaient avalisé le vote qui donnait plein pouvoirs à Pétain.

Le second, c'est des déclarations de quelques hommes politiques qui en 43 voulaient interdire à jamais à l'Allemagne d'être une nation industrialisée.

A ma connaissance, on aura beaucoup de mal à trouver une citation d'un officiel américain (et encore plus anglais) réclamant que la France n'ai plus une armée.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 27 Fév 2008 17:02 
Hors-ligne
Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 03 Jan 2008 21:13
Message(s) : 489
J'avais vu que Roosevelt souhaitait que seul le R-U, les USA, l'URSS et la Chine ait chacun une armée consequente. mais il devait etre le seul a pouvoir penser ca.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 21 Mars 2008 16:56 
Hors-ligne
Thucydide
Thucydide

Inscription : 25 Nov 2004 22:51
Message(s) : 53
Localisation : Montréal, Qc
Bonjour,

Pour ceux que la question intéresse, je vous suggère le livre passionnant de Daniel PIERREJEAN, "L'envers du Jour J - Le guet-apens américain".

Ce livre relate les très difficiles relations entre de Gaulle et Roosevelt, la planification de l'AMGOT (Allied Military Government of Occupied Territories) et son implantation dans toutes les zones libérées, y compris la France, et la très très lente et très réticente reconnaissance du GPRF par le Gouvernement américain.

La volonté des USA était clair: occuper militairement la France et la placer sous administration anglo-saxonnes en s'appuyant sur les officiels mis en place par Vichy, jusqu'à la fin de la guerre et la tenue d'élections libres. Les Américains ont produits une documentation très détaillée de toutes les zones de la France, couvrant tant les aspects politiques locales, qu'économiques, géographiques. Le détail allait même jusqu'à répertorier les maisons closes (risque de contagion par les maladies vénériennes, une hantise des haut-grades de l'US Army). Ces documents sont connus sous le nom de "Zone Hadbook", portant des numéros et des noms de régions françaises. PIERREJEAN note même que le soucis du détail allait par exemple jusqu'à répertorier les salles de cinémas et leurs carractéristiques techniques, notamment des écrans de projections, dans le but de proposer de l'équipement américain et ainsi obliger les cinéphiles français à ne voir que des films américains (standards de la pellicule). Bref, la France serait passé d'une occupation "hard" allemande, à une occupation "soft" anglo-américaine!!!

D'alleurs, De Gaulle se méfiait énormément de l'hégémonisme américain, qu'il décèle dès 1942.

Pour la mise en place d'AMGOT, dès 1942, des écoles sont ouvertes aux USA pour préparer des officiers américains à administrer les futurs territoires libérés d'Europe, dont les pays de l'Europe centrale et orientale (à l'époque, il était impossible de prévoir qui serait les premiers dans les Balkans, des Anglo-Saxons ou des Soviétiques...).

De Gaulle a eu connaissance de ce plan assez tôt et s'y est fortement opposé et à tout mis en oeuvre pour le faire échouer. Avec ses proches collaborateurs, il a préparé le remplacement, sur le terrain, au fur et à mesure de la libération du territoire, des officiels français (commissaires de la République, Préfets, Sous-préfets, etc.) devant remplacer les officiels de Vichy et ainsi mettre les Anglo-Saxons, surtout les Américains, devant le fait accomplit. Le défi était énorme et les résultats incertains. Il a bénéficié de la complaisance des Anglais, qui ne croyaient pas à l'application de l'AMGOT en France et du gros bon sens d'Eisenhower qui a, à quelques reprises, désobéis aux ordres de Washington en matière d'administration du territoire français. Je rappelle que la 1er visite de De Gaulle en Normandie a été faite dans la zone contrôlée par les troupes anglo-canadiennes.

Après le débarquement en Normandie, la mise en place des hommes de De Gaulle fut faite avec d'énormes difficultés dans la zone américaine et avec plus de facilité et de complaisance dans la zone anglo-canadienne. Leur défi était de s'imposer rapidement, d'assurer l'ordre public et de répondre rapidement aux contingences militaires des Alliés, ce qui fut fait avec brio et dilligence. En même temps, les officiers de l'AMGOT prenaient place dans les zones libérées. Une anecdote savoureuse: un matin, un officier Américain de l'AMGOT rencontre le préfet d'une zone libérée...et le soir lorsqu'il va le revoir, il rencontre le nouveau préfet nommé par le GPRF! Rapidité et fait accomplit semble avoir été le mot d'ordre du GPRF.

Lors du débarquement en Provence, l'implantation des nouvelles autorités françaises fut plus facile, quoique toujours ardus face aux américains. Cette mise en place fut facilité par la présence d'une armée française qui débarque en Provence. Ensuite de larges zones sont libérés par la Résistance, et le retrait des forces allemandes est très rapide, devançant les plans alliés.

Avant la libération de Paris, les plans alliés prévoyaient de contourner la Capitale et de ne pas l'occuper avant septembre et même octobre. L'insurection à partir du 21 août et l'arrivé de De Gaulle en France dans le secret (il avait obtenu l'autorisation des Américains de s'y rendre en tournée d'inspection seulement) vont forcer le cours des événements. Suite à cette libération, le Gouvernement américain ne reconnaît le GPRF que de facto, par un échange simple échange de lettres et non de Jure. Ce n'est que le 23 octobre 1944 que les Alliés (américains, anglais et soviétiques) reconnaissaient de jure le GPRF.

Ce qui me surprend toujours dans la relation De Gaulle-Roosevelt c'est le pourquoi d'une telle défiance de Roosevelt envers De Gaulle et pourquoi a-t-il supporter si longtemps le gouvernement de Vichy au détriment de la France combattante?

Le plus surprenant, c'est que l'opinion publique américaine a été, très tôt, derrière De Gaulle et son mouvement alors que le Gouvernement américain, Roosevelt en tête, a tout fait pour ne pas avoir à le reconnaître.

Vasco de Gama


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 21 Mars 2008 19:37 
Hors-ligne
Thucydide
Thucydide

Inscription : 19 Juin 2006 8:44
Message(s) : 59
Ah pour Roosevelt c'est tout simplement épidermique. Ils ont pourtant des points communs à commencer par le pragmatisme ( De Gaulle dit l'adaptation aux circonstances ). Il est sur que FDR a été influencé directement ou indirectement, par les Français de Washington, notamment Jean Monnet et surtout Alexis Léger. Peut-être aussi que le désastre de Dakar n'a pas redoré son blason... et puis bien sur le choc de 1940 qui le fait tout de suite penser à Jeanne d'Arc... On sait ce qu'il dit à sa femme lors de leur première rencontre à Casablanca en janvier 1943 : conférence de Casablanca : "Le général de Gaulle est un soldat, patriote certainement, dévoué à son pays, mais en revanche, c'est un politique et un sectaire, et il y a chez lui, je crois, tous les attributs d'un dictateur".
Il me semble que devant un général faisant de la politique les Américains se méfient plus ou moins ( les mandats de Grant ne se sont pas très bien passés, si ma mémoire est bonne, et ensuite Patton et Mac Arthur n'ont rien gagné à s'y engager ). Il faudrait voir aussi quelle est l'étendue de la connaissance de Roosevelt en politique française : il est sur qu'il faut bien connaître la droite française pour comprendre réellement de Gaulle : là, Churchill avait de toutes autres notions.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 27 Avr 2023 14:25 
Hors-ligne
Jean Froissart
Jean Froissart
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 23 Déc 2004 18:02
Message(s) : 1427
Localisation : Généralité de Riom & Bourbonnais
Citer :
Roosevelt n'était pas francophobe


du président Tchèque en exil après sa rencontre avec lui je pensais qu'il était anti-gaulliste il est anti-français!

Roosevelt avait une hostilité pathologique contre la France, il aurait ravi Blücher Bismarck le Kaiser et Hitler* puisque il n'allait pas de soi pour lui que l'Alsace et la Moselle (voire toute la Lorraine) reviennent à la France mais soient laissées à l'Allemagne voire à son projet de Lotharingie un Etat tampon entre la France et l'Allemagne faite de ponctions territoriales sur les uns et les autres des Flandres au Palatinat ayant le même mépris pour la Belgique
comme la monarchie Belge était d'ailleurs discréditée pour son attitude pendant l'occupation mais comme il a eu des relations suivies avec la Grande Duchesse de Luxembourg, je me demande si le trône de Lotharingie n'aurait pas été réservé à la famille Grand-Ducale

mais la spoliation rooseveltienne de la France ne s'arrête pas là, pire encore, après avoir dépouillé les anciens occupés au profit des anciens occupants nazis, dans les pas de la trahison du connétable de Bourbon au XVIe il aurait offert aux anciens occupants fascistes Italiens leur ancienne zone d'occupation du sud-est pour les remercier d'avoir changer de camp en 1943 (armistice et cobelligérante italienne reconnus par les trois grands mais absolument pas par la France Grèce Yougoslavie en état de guerre avec l'Italie jusqu'en 1947)
après les navires Française saisis par l'Occupant Italien dont la reprise est refusée à leur ancienne propriétaire libérant l'Italie, eh bien on leur offre le quart sud-est

l'hostilité rooseveltienne non seulement anti-gaulliste mais anti-française finit par savoir jusque dans les rangs de la Résistance en juin 1944, si la Libération de la France ne fut pas un désastre c'est à la prise de conscience de certains militaires US en premier lieu Ike

messages du 30 juin et 16 août 1944 de l'OSS à Roosevelt
une campagne anti-Roosevelt et anti-américaine d'une violence inouïe a été lancée par de nombreux groupements de Résistance (...) qui n'arrive pas à comprendre l'attitude américaine envers le CFLN ce qui entraîne le danger d'un renforcement d'un sentiment pro-russe

Grâce à Eisenhower la politique française des Etats-Unis pendant le 2e Guerre ne s'est pas soldée par une faillite totale
Stephen Ambrose biographie de Eisenhower

la politique américaine de soutien du régime de Pétain était moralement indéfendable politiquement incompétente et en fin de compte contre-productive elle n'a déjoué ni dissuadé de Gaulle, elle n'a ni aperçu ni tiré les conséquence du basculement massif en faveur de Gaulle au sein de l'opinion publique en métropole et elle a laissé un héritage lourd de suspicion
Stanley Hoffman

*ma remarque doit être nuancée par le fait que Roosevelt détestait tout autant l'Allemagne et songeait à la réduire en une confédération pré-Bismarckienne pré-industrielle pastorale de 5 à 7 états, en expulsant la Prusse (qui de fait passa à la Pologne)
néanmoins il était bien question comme souligné de lui laisser l'Alsace voire même l'Autriche (fusionnée avec la Bavière pour constituer un des Etats), on satellisait la France et ailleurs une confédération Polono-Tchèque voire élargie à la Lituanie et Hongrie et une autre dans les Balkans


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 27 Avr 2023 18:07 
Hors-ligne
Marc Bloch
Marc Bloch

Inscription : 10 Fév 2014 7:38
Message(s) : 4433
Localisation : Versailles
Mais pourquoi tant de haine ?

Raison religieuse : FDR desendait d'une famille de huguenots (les Delanoe)?
Raison sociale : sa famille bourgeoise était plutôt orienté vers la mer et le commerce et n'aimait pas les nationalistes continentaux?
Choc psychologique de juin 40 qui a discrédité notre pays à ses yeux?

Comment expliquer cette haine...qui l'a conduit à préférer le maréchal au général !


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 27 Avr 2023 21:43 
Hors-ligne
Modérateur Général
Modérateur Général
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 10 Fév 2009 0:12
Message(s) : 9062
Roosevelt, il l'a dit, a été profondément choqué par la défaite si rapide de la France.

Il se trouvait sur son yacht avec René de Chambrun (le beau père de Laval !) quand il l'a appris.

"Well René, that's the end of it. I don't think England can hold on."
("René, c'est la fin de l'histoire. Je ne pense pas que l'Angleterre puisse tenir.")

Ce qui plaçait les USA dans une perspective accablante : celle de devoir reprendre pied sur le contient européen en partant de la côte Est.

D'où son long flirt avec Vichy, pour disposer au moins de l'AFN comme base. Dans ce jeu, De Gaulle apparaissait comme un trublion qui brouillait tous ses plans.

Il a tant été déçu par la France qu'il tirait des plans dans lesquels elle cesserait d'être une grande puissance : il envisageait par exemple de la dépouiller de sa partie nord-nord est, au profit... de la Belgique ! 8-|

Evidemment, De Gaulle, qui avait pesé bien avant le 18 juin la détermination anglaise, et qui comptait les USA et la Russie dans les futurs belligérants, ne pouvait que combattre une vision pareille.

Reste qu'il y a tout de même quelque chose d'irrationnel chez Roosevelt, qui a poursuivi De Gaulle de sa vindicte au delà de la Libération.

_________________
Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 27 Avr 2023 22:44 
Hors-ligne
Jean Froissart
Jean Froissart
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 23 Déc 2004 18:02
Message(s) : 1427
Localisation : Généralité de Riom & Bourbonnais
Non il n'escomptait pas du tout dépouiller la France au profit de la Belgique qu'il méprisait tout aussi souverainement et d'ailleurs la Belgique libre en exil a été superbement snobée méprisée par les Etats-Unis, elle était destinée au démembrement sans parler de son domaine colonial du Congo

-soit l'Alsace resterait à l'Allemagne et la France serait dédommagée par la Wallonie

-soit il était davantage question de son fumeux projet de "Lotharingie" centré sur le Grand Duché de Luxembourg (qu'il estimait eu égard avec ses relations personnelles envers cette famille)
qui a la finesse d'un garçon boucher s'asseyant sur les cultures et Histoire des peuples d'Europe pour redécouper la carte de l'Europe
il est question de mettre dans le même sac d'unir Flandres au Luxembourg à l'Alsace Lorraine Palatinat bref la Belgique au regard de la géographie entre les Flandres et le Palatinat y aurait laissé des plumes

Les relations diplomatiques entre le gouvernement Belge de Londres et les Etats-Unis (1940-1944)
Thierry Grosbois
Guerres mondiales et conflits contemporains 2001/2-3

https://www.cairn.info/revue-guerres-mo ... ge-167.htm

1. Un préalable : l’attitude hostile du président Roosevelt envers la Belgique
Roosevelt est enclin à considérer l’attitude de Léopold III comme la trahison d’une amitié personnelle, en pleine campagne pour les élections présidentielles de novembre 1940, ce qui explique pourquoi il ne pardonnera jamais au roi des Belges son attitude. Roosevelt se désintéresse dès lors du sort de la Belgique, au profit d’autres monarchies, telles que celle du Luxembourg.

Roosevelt se montre favorable à la formation d’une sorte de Lotharingie, au profit du Luxembourg. Il ne désire pas rétablir l’intégrité territoriale de la Belgique, de la France et de l’Allemagne, en raison de l’hostilité personnelle qu’il entretient à l’égard des autorités de ces pays, en particulier envers le général de Gaulle.

Ainsi, lorsque le 5 juin 1942, il reçoit le ministre luxembourgeois Joseph Bech à la Maison-Blanche, la conversation s’engage sur l’avenir de l’Allemagne. Roosevelt se montre à cette occasion favorable à une scission de l’Allemagne en plusieurs États indépendants mais qui seraient intégrés dans un regroupement européen plus vaste, reliés par des services publics communs (transport, électricité, etc.). Bech répond en estimant qu’il importe de détacher les États allemands de l’influence prussienne et militariste. Dans ce but, il considère que la Rhénanie pourrait former une union économique avec la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg. Il estime que cette union économique constituerait une solution contre l’esprit d’agression des Allemands et un précédent pour l’établissement des États-Unis d’Europe au niveau politique. Roosevelt ne relève pas cette proposition en faveur de l’idée européenne et dénigre la Belgique devant son interlocuteur, en soulignant les divisions existantes entre Wallons et Flamands.

il venait de discuter avec Churchill de la nécessité de transformer le Luxembourg en un État-tampon, auquel seraient adjoints l’Alsace-Lorraine, et le nord de la France. Il n’hésite pas, dans la suite de la conversation, à suggérer le démantèlement de l’Allemagne et de la France, ainsi qu’à émettre des doutes à propos de l’avenir de la Belgique en raison de l’attitude du roi.

Hopkins attaque à nouveau la Belgique et son roi de manière très dure, ainsi que la France et de Gaulle 
Roosevelt et Hopkins auraient certainement offert le royaume de Belgique à la grande-duchesse, au détriment de Léopold III, si elle était entrée dans leurs vues. Ces discussions ont pour objet de sonder les autorités luxembourgeoises quant à l’attitude qu’elles adopteraient si les puissances anglo-saxonnes proposaient officiellement au Luxembourg l’annexion de territoires importants au détriment de plusieurs pays voisins (Allemagne, Belgique, France) ! Ni Bech ni la grande-duchesse n’ont fourni d’arguments favorisant le projet, bien au contraire. À Londres, Bech entretient d’excellentes relations avec le gouvernement belge en exil et la France Libre, et n’a aucune visée annexionniste à l’égard de ces pays.

Roosevelt sonde également des personnalités britanniques à propos de l’avenir territorial du Luxembourg. En juin 1942, au cours d’une mission officielle à Washington, Oliver Lyttelton, ami de Churchill, nommé depuis quelques semaines ministre de la Production et membre du Cabinet de guerre britannique, rencontre pour la première fois le président. Un soir, celui-ci lui parle de la Belgique, pays divisé entre Wallons et Flamands qui ne peuvent plus vivre ensemble. Lyttelton se montre gêné d’être l’interlocuteur du président sur ce thème. À quoi Roosevelt ajoute : « After the war, we should make two states, one known as Walloonia and one as Flamingia, and we should amalgamate Luxembourg with Flamengia. What do you say to that ? »
À son retour en Grande-Bretagne, Lyttelton fait rapport à Anthony Eden de sa conversation. Eden croit à une plaisanterie et puis reste incrédule lorsque Lyttelton affirme que Roosevelt était très sérieux. Eden, le 13 mars 1943, se voit confirmer, de la bouche même du président, la nécessité de créer un nouvel État appelé « Wallonia » formé par la réunion de la Wallonie, du Luxembourg, de l’Alsace-Lorraine et d’une partie du nord de la France.

Roosevelt n’est pas découragé pour autant puisqu’il aborde à nouveau le sujet avec son secrétaire d’État Cordell Hull, les 5 et 6 octobre 1943, peu avant le départ de ce dernier pour la conférence de Moscou. Concernant l’avenir de l’Allemagne, il se prononce pour une division en plusieurs États. À propos de nos régions, « Mr Roosevelt said there was not likely to be any trouble over the restoration of Holland or the Scandinavian countries, but that Belgium was likely to present difficulties. Apart, he said, from the equivocal position of King Leopold, then a prisoner of the Germans, who had British support because Churchill believed in the restoration of monarchies but who might cause trouble with regard to the Belgian Government-in-exile, Belgium was an artificial, bilingual state with the Walloons and Flemings traditionally at odds with each other. The President mentioned, in this connection, a German study made in 1940 proposing a federal union of Alsace, Lorraine, Luxemburg, and the two parts of Belgium.
[traduction] M. Roosevelt a déclaré qu'il n'y aurait probablement pas de problème avec la restauration de la Hollande ou des pays scandinaves, mais que la Belgique présenterait probablement des difficultés. En dehors, dit-il, de la position équivoque du roi Léopold, alors prisonnier des Allemands, qui avait le soutien britannique parce que Churchill croyait à la restauration des monarchies mais qui pouvait causer des troubles à l'égard du gouvernement belge en exil, la Belgique était un état artificiel et bilingue avec les Wallons et les Flamands traditionnellement en désaccord les uns avec les autres. Le Président mentionne, à ce propos, une étude allemande faite en 1940 proposant une union fédérale de l'Alsace, de la Lorraine, du Luxembourg et des deux parties de la Belgique.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 28 Avr 2023 9:32 
Hors-ligne
Modérateur Général
Modérateur Général
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 10 Fév 2009 0:12
Message(s) : 9062
Merci Loïc de rectifier mon erreur sur l'amputation de la France envisagée par Roosevelt.

En fait j'avais bien en tête cette idée bizarre de recréer une Lotharingie, peut-être avec l'idée de créer un état tampon entre France et Allemagne, projet dans lequel la France aurait tout de même (re)perdu l'Alsace Lorraine.

Curieuse idée, et qui ressemble à l'idée d'un état SS envisagée par les nazis, mais qui eux auraient pris en plus toute la "zone interdite" comprenant le nord et jusqu'à la Franche-Comté ! 8-|

Il est possible que j'aie confondu. :oops:

_________________
Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 28 Avr 2023 12:14 
Hors-ligne
Administrateur
Administrateur

Inscription : 15 Avr 2004 22:26
Message(s) : 15843
Localisation : Alsace, Zillisheim
Euhhh, je crois qu'on met la charrue avant les bœufs. Effectivement, il y a eu des discussions plus ou moins informelles sur le devenir de différents pays en Europe durant la SGM. Mais, c'est du même niveau que les discussions de coin de table sur l'avenir de l'Otan lors de la chute du mur de fer en Europe, à la fin de l'URSS.

En quoi Roosevelt pouvait avoir voix prépondérante pour dicter son avenir aux pays libérés (contrairement à Staline, ...) ? Déjà que diverses parties de son administration avaient des vues très différentes de la sienne.

Alors, oui, il y a un tas de monde qui envisage que telle province, telle région pourrait être transférée de tel à tel pays. Mais très vite s'impose un principe de réalité : les peuples concernés seront appelés à se prononcer, de même que les pouvoirs légitimes en place, dès qu'il y aura des pouvoirs légitimes. Oui, Roosevelt aurait sûrement préféré que d'autres hommes politiques français reprennent le flambeau. Sauf que la plupart vont finir par s'aligner dérrière De Gaule et les organes qu'il met en place, justement parce que ces organes englobent toutes les tendances politiques non-compromises avec l'occupant.

_________________
Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 28 Avr 2023 13:20 
Hors-ligne
Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 27 Déc 2013 0:09
Message(s) : 2239
Il est très exagéré de dire que Roosevelt était pathologiquement hostile à la France.
L’attitude de Roosevelt à l’égard de la France pendant la seconde guerre mondiale s’explique par la défaite de juin 1940 d’une part et ses préventions contre de Gaulle d’autre part.

Depuis juin 1940, la France n’existait plus en tant que grande puissance. Contrairement à Churchill qui pensait que la France parviendrait à retrouver son rang, pour Roosevelt elle avait définitivement cessé d’exister. Objectivement, vu de Washington, c’était, pour le moment du moins, une réalité. Comme le dit très bien Charles Robertson dans son ouvrage When Roosevelt planned to govern France (University of Massachusetts Press, 2011) Roosevelt fut sidéré par la défaite française et vit désormais les équilibres mondiaux sans la France. C’est ainsi que, la France n’existant plus, il put reprendre la vieille idée d’un Etat rhénan et l’exposer à Anthony Eden en mars 1943 sous le nom d’une « Wallonia » qui engloberait l’Alsace, la Lorraine et une partie du nord de la France. De son côté, Churchill avait proposé en mai 1942 de réunir en une fédération les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et le Danemark tandis que le vice-président américain Henry Wallace proposait de rattacher Pays-Bas, Belgique et Luxembourg à la France.
Tout cela n’était que des réflexions de gens qui s‘amusaient à refaire le monde à temps perdu. Il n’en est rien résulté.

La question sérieuse était celle de l’avenir de l’Allemagne.

Subsidiairement s’était aussi posé la question de l’administration temporaire des territoires libérés. Il y eut effectivement un projet d’AMGOT et deux écoles d’administrateurs militaires avaient été mises en place, l’une en Angleterre, l’autre aux Etats-Unis. Il est en fait assez difficile de discerner quel devait être le rôle exact des personnels qui y étaient formés, des officiers de liaison ou des administrateurs ayant reçu pleins pouvoirs ? Dans l’esprit de Roosevelt, les zones libérées, la France en particulier, devaient être administrées par le commandement militaire. Einsenhower avait reçu des instructions à ce sujet : c’était lui le chef, à lui de faire au mieux en s’assurant le concours de qui il voulait à l’exception des personnes trop compromises avec le régime de Vichy. Dans les faits, l’autorité du CFLN, qui s’était proclamé GPFR à la veille du débarquement de Normandie, reconnue par la population, la Résistance et les fonctionnaires de Vichy qui ne firent aucune difficulté pour se retirer, Eisenhower laissa faire le GPRF. Le pays était administré, la logistique était assurée, les armées alliées opéraient sans obstacle sérieux, c’est tout ce qui lui importait. Le seul fait notable fut la diffusion d’une monnaie sous la forme de billets de banques rédigés en francs sur le modèle des dollars américains. Cette monnaie, qui fut hurler de Gaulle, émise en quantité à vrai dire limitée, circula de juin à août 1944.

D’un côté, le projet d’AMGOT révélait des tentations hégémoniques américaines. De l’autre, ce n’était qu'un plan parmi d’autres qui ne laissait rien au hasard afin d’assurer le succès des opérations militaires : la clef du succès était la logistique et la logistique exigeait que ce qui pouvait fonctionner à l'arrière du front fonctionne.

Les mauvaises relations entre de Gaulle et Roosevelt s’expliquent par différentes raisons.
Il est certain que les sentiments personnels y étaient pour beaucoup. Roosevelt détestait de Gaulle. Il craignait en lui un futur dictateur, un nouveau Bonaparte peut-être. Il faut reconnaître que les manières hautaines et autoritaires de Gaulle n’aidaient pas à démentir ses préventions. Giraud aurait été un partenaire beaucoup plus facile.
Roosevelt était légaliste : de Gaulle, presqu’inconnu en mai 1940, n’avait été élu par personne, il ne pouvait y avoir de légitimité qu’à Vichy. Les relations avec Vichy s’étant interrompues en novembre 1942, il n’y avait plus aucun représentant d’une France qui avait disparue. De Gaulle ne pouvait être qu’un dissident avec qui l’on pouvait coopérer mais qu’il était hors de question d’assimiler à un représentant légitime d’une nation.
Les préventions de Roosevelt avaient été accrues par les opinions peu favorables de Français de grande notoriété présents aux Etats-Unis comme Alexis Léger ou Jean Monnet. Jean Monnet en particulier ait tenu des propos extrêmement durs et hostiles envers de Gaulle.
A ces questions de personnes s’ajoute l’affaire de Saint Pierre et Miquelon. Alors que Roosevelt s’attachait à maintenir des liens avec Pétain dans l’espoir qu’il ne tombe pas entièrement sous l’influence de l’Allemagne, le coup de force à Saint Pierre et Miquelon fit perdre ce territoire à Vichy qui protesta violemment. Il est difficile de comprendre que Roosevelt ait mal ressenti la perte de confiance du régime de Vichy qui n’était plus grand-chose sans comprendre tout l’intérêt qu’il y avait à priver l’Allemagne d’une station d’écoute et d’un refuge pour sous-marins à deux pas des côtes canadiennes, mais c’est ainsi.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 28 Avr 2023 19:31 
Hors-ligne
Modérateur Général
Modérateur Général
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 10 Fév 2009 0:12
Message(s) : 9062
Le projet d'Amgot était très sérieusement envisagé par Roosevelt : il y avait une école aux USA où on apprenait aux officiers, en 60 jours, comment devenir, mettons, préfet de Chartres. Les Américains opposés au projet de gouvernement militaire les appelaient les "sixty days marvel", les génies de 60 jours. :mrgreen:

Eisenhower tenait tout ça pour absurde, et tenait à appuyer De Gaulle, dont il savait qu'il était le seul à pouvoir assurer la direction effective de la France, autant qu'il était possible en ces temps troublés. Eisenhower ne voulait en aucun cas de troubles sur les arrières des armées alliées, c'était sa hantise.

Lorsque De Gaulle, à Bayeux, met en place son premier préfet, François Coulet, les officiers de l'Amgot présents en Normandie font le projet de l'arrêter pour prendre sa place. C'est Eisenhower qui a empêché cette folie (vous imaginez des troupes américaines maintenant l'ordre en faisant tirer sur des Français qui manifesteraient ? D'autant que les communistes auraient vu la faille et n'auraient pas manqué de l'exploiter à leur profit...) et a remis ces gens-là dans un bateau pour Londres. Fin du projet d'Amgot ! :mrgreen:

_________________
Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 28 Avr 2023 20:25 
Hors-ligne
Marc Bloch
Marc Bloch

Inscription : 10 Fév 2014 7:38
Message(s) : 4433
Localisation : Versailles
Pierma a écrit :


Lorsque De Gaulle, à Bayeux, met en place son premier préfet, François Coulet, les officiers de l'Amgot présents en Normandie font le projet de l'arrêter pour prendre sa place. C'est Eisenhower qui a empêché cette folie (vous imaginez des troupes américaines maintenant l'ordre en faisant tirer sur des Français qui manifesteraient ? D'autant que les communistes auraient vu la faille et n'auraient pas manqué de l'exploiter à leur profit...) et a remis ces gens-là dans un bateau pour Londres. Fin du projet d'Amgot ! :mrgreen:


Je connaissais cette histoire mais je n'ai jamais compris comment Eisenhower avait pris le risque de contredire FDR. comment le président des États-Unis avait il pris la chose ?


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 29 Avr 2023 0:25 
Hors-ligne
Jean Froissart
Jean Froissart
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 23 Déc 2004 18:02
Message(s) : 1427
Localisation : Généralité de Riom & Bourbonnais
c'est qu'il y'a une grosse différence entre les Etats-Unis et la Grande Bretagne

Churchill lui peut s'investir dans les affaires militaires et imposait ses vues aux généraux il n'en est pas de même de Roosevelt

le rapport entre Roosevelt et les militaires est tout à fait différent de son équivalent anglais. Churchill intervenait constamment dans la poursuite des opérations, nommait et éliminait des généraux.
Roosevelt reléguait ses tâches à son chef d'état-major, Marshall toujours couvert par Roosevelt, Marshall a été responsable de nombreuses décisions militaires en soi mais ayant des implications politiques bien précises (ex. : Affaire Darlan)
(...)
ni Vichy ni de Gaulle n'étaient considérés comme représentants légitimes de la France - le mot «légitimité» n'a pas la même signification aux Etats-Unis et en France -
Selon la tradition américaine les directives d'un commandant doivent être suivies et appliquées intégralement sans discussion (...) Eisenhower était trop militaire pour discuter les instructions du président (...)
L'appui de Eisenhower était naturellement important mais il aurait pu être mis en échec si ses dirigeants à Washington partageaient les préjugés du président sur de Gaulle
(...) en ce qui concerne la France les militaires furent de plus en plus impliqués dans des décisions politiques contournant souvent les directives présidentielles, ils ont joué un rôle important pour permettre à de Gaulle d'assumer le pouvoir et on ne peut exclure que leur appui fut décisif
(...)
L'Amiral Stark a joué un rôle significatif pour modifier la direction de la politique américaine envers la France (...) son rôle comme convoyeur au Pentagone des idéaux de la France Libre fut particulièrement important (..) averti qu'un délai à reconnaître de Gaulle aurait pour seul effet de renforcer sa position et d'intensifier les sentiments anti-américains «on peut être certain que les Français ne pardonneraient jamais un traitement sans gratitude envers de Gaulle »
(...)
l'attitude négative de Roosevelt envers le CFLN finit par mettre dans l'embarras non seulement les Américains mais aussi les Britanniques. En tant que commandant allié Eisenhower était responsable envers Londres aussi bien qu'envers Washington (...) la politique de Roosevelt servait à geler une politique envers la France tout en esquivant une question fondamentale : qui administrera les zones qui seront progressivement libérées? (...) les trois puissances alliés avaient catégoriquement déclaré que le commandement suprême n'aurait aucun contact avec le Régime de Vichy
(...) une fois Vichy exclu il restait deux alternatives le Comité de de Gaulle ou les anglo-saxons. Les militaires avaient laissé entendre qu'administrer la France était au-dessus de leurs moyens.
Ils refusèrent toute forme d'AMGOT pour la France. Les militaires insistaient pour que le choix se porte sur de Gaulle (...) le président se rapprocha graduellement du point de vue des militaires. La conférence de Yalta montra que ce revirement a eu un impact considérable sur la politique américaine envers la France.
(...)
A l'approche du débarquement Eisenhower alerta Washington sur le danger d'une application très stricte des instructions du président qui risquerait de compromettre le résultat des opérations et que les limites qui lui avaient été imposées devenaient très embarrassantes et produisaient une situation potentiellement dangereuse (..) la seule organisation en mesure d'assister effectivement les Alliés était le CFLN de de Gaulle (...) une coordination avec les Français est d'une importance primordiale
(...)
le président s'était prononcé non seulement pour un gouvernement militaire de la France mais également pour la supervision des élections qui rétabliraient la «légitimité»
le Secrétaire d'Etat à la Guerre trouvait ce projet déroutant : « l'Amérique ne peut pas superviser les élections d'un grand pays comme la France (...) où nous assumerons plus ou moins la responsabilité de nous comporter suivant des principes anglo-saxons cela entraînerait de terribles dangers et pourrait nous aliéner à tout jamais l'amitié entre la France et les Etats-Unis»

Les autorités militaires Américaines et la France Libre de 1942 à 1944
Mario Rossi



en quelque sorte les Français peuvent dire doublement merci aux militaires Yankees : d'avoir libéré la France des allemands...et de Roosevelt!

_________________
"A moi Auvergne"


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Afficher les messages publiés depuis :  Trier par  
Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 47 message(s) ]  Aller vers la page Précédent  1, 2, 3, 4  Suivant

Le fuseau horaire est UTC+1 heure


Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 95 invité(s)


Vous ne pouvez pas publier de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas insérer de pièces jointes dans ce forum

Recherche de :
Aller vers :  





Propulsé par phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction et support en françaisHébergement phpBB