Mugan a écrit :
D'accord, mais comme je l'ai dit plus haut : pas avant plusieurs mois.
Le premier protocole de Moscou, qui fixait les besoins de l'URSS pour les 12 mois à venir et les moyens de les faire parvenir, a été signé début octobre 1941. A ce moment, la situation de l'Armée Rouge est critique : la Wehrmacht a pris le chaudron de Kiev et Guderian se met en place pour l'opération "Typhon" (assaut sur Moscou).
Le protocole prévoit que les USA fourniront à l'URSS 70 types d'armements pour une valeur d'un milliard de dollards, à livrer avant le 30 juin 1942.
Le 7 novembre, l'administration américaine annonce qu'elle étend à l'URSS le prêt-bail (lend-lease) dont bénéficie l'Angleterre. Mais les difficultés de livraison sont importantes. Je cite Jean Lopez et Lasha Otkhmezuri dans "Barbarossa" (Ed. Passés Composés, 2019) :
Dans l'immédiat, et en ce qui concerne l'année 1941, les livraisons américaines peinent à décoller. Le désordre administratif, l'impossibilité de placer l'industrie [américaine] sur un pied de guerre tant que celle-ci n'est pas déclarée, le manque de matières premières, les demandes concurrentes de l'armée, la marine, les Britanniques et les Soviétiques créent des goulets d' étranglement dans tous les domaines. Le pire est sans doute celui des transports. La marine marchande rouge, sans parler de la flotte de guerre, est trop réduite pour venir chercher les marchandises aux États-Unis. Le protocole de Moscou a pourtant prévu que la tâche lui incombe. Même en livrant de toute urgence la moitié des 98 cargos demandés par les Soviétiques, le compte n'y est pas. C'est sur les marines britannique et alliées (norvégienne, hollandaise, etc.) que retombe la charge alors même que les U-Boot leur coulent 5 millions de tonnes en 1941. Roosevelt et Hopkins ont beau répéter que les livraisons à l'URSS ont le pas sur tout, au 31 décembre 1941, moins du quart des quantités promises auront été livrées, soit 350 000 tonnes. Les 5 500 camions, la centaine de chars et 1es 432 avions arrivés à Vladivostok entre fin octobre et fin décembre ont peu d’impact, le personnel soviétique n'étant formé ni à leur conduite ni à leur maintenance. Il n’en va pas de même pour l'important matériel sanitaire et les de bottes également expédiés.