le lecteur a écrit :
Sur les raisons qui poussent le Japon à avancer en Chine, elles sont tout sauf explicites et il faut se méfier des propos "a posteriori", par exemple sur les tentatives d'exploitation économique de la zone sous contrôle.
Alain.g a écrit :
Je crois au contraire que l'invasion de la Mandchourie en 1931 n'est que le prolongement d'un plan ancien qui a amené dès 1906 le Japon
Alain.g a écrit :
L'occupation de 1931 n'est que la suite de cette implantation économique mais ajoute un gouvernement fantoche qui dépend du groupe d'armées prestigieux de Kwantung basé à Ksingking. Ce groupe d'armées dirigé par le lieutenant général Koiso, créée des usines et a des objectifs économiques. Il a prévu dès 1931 d 'implanter 1 million de salariés japonais avec leurs familles en 20 ans. L'armée a ses objectifs industriels. Elle entre en conflit avec les milieux industriels qui imposent leur vision et l'emportent.
Le lecteur, il me semble que vous faites erreur en réfutant les analyses
a posteriori de cette invasion japonaise : je vous rappelle que le Japon a quitté la Société des Nations suite à cette invasion, refusant le retrait forcé de ses troupes, une décision diplomatique qui ne se prend pas sans réflexion et qui demande, donc, d'avoir été planifiée et réfléchie. De même, le discours d'Alain.g est assez claire sur les raisons économiques de cette invasion.
le lecteur a écrit :
On s'accorde aujourd'hui à voir l'agression de 1931 comme volontaire, bien sûr au niveau militaire mais aussi au niveau politique. Il y a en 1931 une armée qui avance avec la complicité active, voire l'encouragement du gouvernement. (C'est fort différent en 1937, où l'armée est plutôt en train de contourner l'autorité civile).
Sur ce point, par contre, nous sommes d'accord : l'officier-décideur de l'invasion de la Mandchourie a exécuté un ordre donné par un général de Tokyo, lui-même proche de l'Empereur depuis une décennie (Gravereau).
le lecteur a écrit :
Le Japon a une vue court-terme, il tente un 'coup' qui lui semble être favorable, mais n'a pas prévu ni les conséquences économiques ni les conséquences diplomatiques.
En plus de l'argument d'Alain.g, un économiste comme René Arnaud a bien mis en évidence cette facilité du Japon à exploiter les ressources économiques de la Mandchourie (dès son invasion), non seulement dans l'intérêt de la péninsule nippone mais aussi dans son économie d'exportations (en l’occurrence, dans les travaux de d'Arnaud, avec le monde colonial français). Il y a une véritable réflexion à long terme : le choix de cette région l'explique, la réflexion sur une politique diplomatie agressive comme la facilité à développer une politique économique sont aussi des arguments d'une telle thèse.
le lecteur a écrit :
Enfin, toute la rhétorique parternaliste et superficielle sur le "peuple jaune", ou "l'harmonie entre les peuples asiatiques" - un système dans lequel le Japon serait l'aîné dominant ses jeunes frères - ne commence à apparaître dans les propos gouvernementaux qu'après le début de la guerre, dans les années 1940. Absolument pas en 1931.
Vous avez tort. Le Japon développe cette thèse paternaliste du "Peuple jaune" dès la fin du XIXème siècle, en écho aux théories du "péril jaune", c'est-à-dire la menace des peuples asiatiques contre les peuples européens. Les groupes nationalistes des années 1920 utilisent souvent cette rhétorique d'une supériorité nippone sur les peuples asiatiques continentaux et l'élément se retrouve encore dans le discours de plusieurs officiers de Marine.