Alain.g a écrit :
Concernant les causes psychologiques de la défaite évoquées par le sujet, il y a beaucoup à dire:
- La division politique des français entre droite et gauche, communistes et non communistes.
Je pense que les divisions étaient plus profondes et nombreuses que cela. Il y a une césure entre communistes et les anti-communistes. Dont une partie se trouvent dans les rangs de la gauche. Il y a une césure entre tenants d'un pouvoir fort et tenants d'un pouvoir parlementaire. La aussi, la césure traverse la droite et la gauche.
Et par-dessus cela, il y a :
Alain.g a écrit :
- Un sentiment pacifiste qui imprègne une partie de l'opinion qui n'a aucune envie de participer à une guerre contre l'Allemagne et n'y croit pas d'ailleurs, car contrairement à l'Etat-Major, elle a compris la puissance de la l'armée allemande.
Ce sentiment pacifiste imprègne une grande part de la société. A droite comme à gauche.
Alain.g a écrit :
C'est ce que je crois.
Le moral des troupes est au plus bas. il y a des rapports à ce sujet. Les causes sont multiples, dont la drôle de guerre qui a démobilisé les esprits.
Le moral des troupes est très bas dès fin mai. Mais, pas mal de témoignages montrent qu'il y avait une bonne partie des soldats qui voulaient se battre. Certains n’hésiteront pas à parler de trahison puisqu'ils ne comprennent pas certains des ordres reçus. Par exemple, les troupes qui stationnent en Alsace ne comprennent pas pourquoi on les fait évacuer tardivement et vers les Vosges. Elles ont peu servi à contenir l'invasion allemande et elles désirent se battre. Elles espéraient être repliées sur le Doubs en espérant servir de barrage aux allemands qui descendent vers Lyon. On a d'autres exemples de troupes qui courent derrière leurs armements ou derrière leurs chefs. On les déplace sans cesse en vue d'une contre-attaque qui n'arrive jamais et dont certains doute qu'on ai voulu la mener. Le moral des troupes baisse tout le long du mois de juin. Avec une forte incompréhension de ce qu'on leur fait faire. Il est a noter qu'il y aura des mouvements d'humeurs loin à l'arrière de militaires qui pensent que la guerre est perdue et qu'on devrait demander l'armistice, tandis que ceux qui sont près du front réclament qu'on leur donne les moyens de combattre.
Alain.g a écrit :
- Il existe une psychose de la trahison
On a peur de la cinquième colonne. Mais, on a aussi peur des saboteurs communistes. En fait ces peurs me semblent plus psychologiques que réelles.
Alain.g a écrit :
- La haine des hommes politiques chez les officiers supérieurs, trouble la cohésion nationale
C'est peu de le dire. L'attitude de certains officiers supérieurs a fortement choqué les soldats issus de la mobilisation.
Alain.g a écrit :
- La crainte d'une prise en mains du pays par des groupes communistes qui se tiennent prêts Le haut EM croit qu'en cas de poursuite de la guerre, la France connaitra le sort de l'Allemagne avec des révoltes communistes dans le pays.
Mais, où seraient ces armées patriotiques ? La majorité des hommes sont sous les drapeaux. Mais, cela pourrait expliquer le peu d'empressement à donner des armes à des unités de mobilisés. ...
Alain.g a écrit :
A plusieurs reprises les hauts généraux croient à un coup de force communiste. Gamelin (carnet de route), en était persuadé comme Weygand. Giraud parle de "pernicieuses influences communistes".
On annoncera même que Paris est au main des communistes et c'est Mandel qui rétablira la vérité.
Il est a se demander si cette haine du communiste, mais aussi de la société civile n'a pas joué dans l'absence de résistance d'une partie de l'armée.