Chef chaudard a écrit :
"Hoare assure être en mesure et prêt à négocier la paix, et Hess, (qui pourtant ne le sait pas) s'envole pour l'Angleterre sur un coup de folie!" Ca vous semble plus logique que "Hoare assure être en mesure et prêt à négocier la paix, et Hess, mis au courant, s'envole pour l'Angleterre pour finaliser l'affaire"?
Vous ne répondez pas à ma question :
dans quelle mesure la « continuité des discussions » vous incline à penser qu'il y a eu un accord entre Allemands et Anglais pour l'envoi d'un émissaire ?En l’absence de preuve du contraire, il nous faut penser que Hess s'envole pour l'Angleterre pour des raisons qui sont indiqués dans le "rapport Haushofer". En plus du texte de Haushofer, vous pouvez lire les lettres de Hess. Lisez également les explications des historiens. Par exemple Kershaw. N’hésitez pas à sous-peser les arguments de Kershaw ; personne ne vous demande d’approuver sans réserve chacune de ses analyses.
N’oubliez pas la chronologie. La rencontre Hohenlohe - Hoare a eu lieu en mars. La rencontre Haushofer - Burckhardt a eu lieu en avril. Ces deux rencontres sont très tardives. Hess a pris sa décision d’aller en Angleterre pendant le 2ème semestre 1940. Sa décision est irrévocable. Il n’a pas attendu que Hohenlohe se déplace à Madrid pour prendre sa décision.
Lorsque le mois de mars 1941 commence, cela fait déjà plusieurs mois que Hess s’entraîne avec son avion Messerschmitt. Même si l’on fait abstraction des « tentatives », il n’en reste pas moins que l’entraînement a été intensif. N’est-ce pas là un indice déterminant pour conclure que la rencontre Hohenlohe - Hoare en mars n’est pas déterminante dans la prise de décision de Hess ?
Chef chaudard a écrit :
Et vous supposez que le rapport qu'envoie von Stohrer à Berlin, que cite Lequio, est simplement mis dans la poubelle sans être lu ni par Hitler, ni par Hess? Et que ce dernier s'envole sans en être au courant des avances de Hoare?
Permettez-moi de mettre l’accent sur certains points :
- on ne sait pas si le contenu du document Stohrer est semblable au contenu du télégramme Lequio.
- on ne sait pas si Haushofer et Hess ont eu quelques échos de la conversation entre Hoare et Hohenlohe en mars 1941.
Chef chaudard a écrit :
Et vous supposez que le rapport qu'envoie von Stohrer à Berlin, que cite Lequio, est simplement mis dans la poubelle sans être lu ni par Hitler, ni par Hess?
Nous n’avons aucune information sur le document de Stohrer. C’est l’ambassadeur Lequio qui en parle. Quel est le contenu de ce document allemand ?
Est-ce que Stohrer a été convoqué à Berlin pour donner de plus amples informations ?
Est-ce que Stohrer peut informer Hitler sans informer Ribbentrop ?
Quelle a été la réaction de Ribbentrop (en supposant que Stohrer ne s’adresse pas directement à Hitler pour court-circuiter Ribbentrop) ? Nous savons que Ribbentrop est farouchement anti-anglais, à la différence de Hess.
Si le contenu du télégramme Lequio reflète la réalité, pourquoi cela n’a-t-il pas eu de conséquences sur les relations italo-allemandes ?
Je paraphrase CNE503 : si Mussolini a deviné qu'Hitler est en pourparlers avec Albion, pourquoi ne s’est-il pas inquiété pour la situation de l’Italie : les Anglais sont en Méditerranée, Hitler est-il prêt à sacrifier son allié Italien pour obtenir une entente ?
A ma connaissance les historiens n’ont jamais mentionné une crise diplomatique italo-allemande en mars-avril 1941. En supposant que cette crise diplomatique n’a jamais existé, n’est-ce pas une raison pour mettre en doute la fiabilité des informations contenues dans le télégramme Lequio ?
Chef chaudard a écrit :
Il parait logique de penser que Hess, au moins, en a eu connaissance et que cela a contribué à son départ, me semble-t-il.
Même si on suppose que Hess a eu quelques échos de la conversation entre Hoare et Hohenlohe, cela ne prouve pas que Hoare (ou quelque autre appeaser) a indiqué qu’un voyage d’un émissaire allemand était la condition nécessaire pour commencer des négociations.
A quel moment Hoare (ou quelque autre appeaser) aurait-il fait croire que la venue d’un émissaire était exigée par les négociateurs anglais ?
Par quel moyen Hoare (ou Hamilton) aurait-il fait savoir que la venue d’un émissaire était exigée ?
Chef chaudard a écrit :
"Hoare assure être en mesure et prêt à négocier la paix, et Hess, mis au courant, s'envole pour l'Angleterre pour finaliser l'affaire"
Vous simplifiez. Si l’on en croit le Lequio, Samuel Hoare assure être en mesure et prêt à négocier la paix, à condition que Churchill perde la majorité au Parlement. Il n’a pas dit que cet événement était inévitable. Et quand même l’aurait-il dit, les Allemands ont eu l’occasion de constater qu’aucun changement de majorité n’était à l’oeuvre dans les semaines qui suivent le 14 mars.
Chef chaudard a écrit :
Alors, pas plus que François D. je ne puis vous prouver ce que j'avance. Mais tout cela me semble bien plus compréhensible que la théorie du Hess devenu cinglé qui part en vrille et en Angleterre sans raisons.
Si vous ne pouvez pas prouver ce que vous avancez, il faudra vous contenter de présenter des supputations en évitant soigneusement les assertions péremptoires telles que celle-ci :
Citer :
- Il y a bien des "négociations de paix" entre les Allemands et Hoare, dont Hess est tenu au courant (voir Haushofer).
Chef chaudard a écrit :
[...] la théorie du Hess devenu cinglé qui part en vrille et en Angleterre sans raisons.
Cette théorie n’a jamais existé sur le forum. Ni sur le forum, ni dans le bouquin de Kershaw.
RH n’est pas parti sans raisons.
J’ai l’impression que vous cherchez à caricaturer. C’est de bonne guerre. Je vous pardonne cette espièglerie.
En avril-mai 2011 j’ai expliqué plusieurs fois que la « folie » n’était pas une condition nécessaire. RH n’a pas besoin d’être « fou » pour mener cette action. Ce n’est pas nécessaire.