Je relance ici et sur ces derniers points ce fil sur Barbarossa, en le liant également avec celui intitulé:
"La bataille de Moscou pas prise au sérieux par Hitler ?"
viewtopic.php?f=49&t=20741&hilit=Ersatzheer&start=75Et en l'aiguillant peut-être plus spécifiquement sur le sujet de l'attribution des responsabilités quant aux choix stratégiques effectués, au cours de l'été et jusqu'au début décembre 41, par les différents responsables (allant du commandant en chef des forces armées allemandes A. Hitler, passant par les commandants adjoints des Haut-Commandements et finissant aux commandants de groupes d'armées voire commandants d'unités concernés directement par les opérations) ou organismes de commandement (OKW, OKH, OKL..). Choix stratégiques (tels que celui de Kiev avant Moscou) qui s'avéreront décisifs dans l'échec final du plan Barbarossa, au vu de ses objectifs fixés pour celui-ci dans la directive n°21 du 18 décembre 1940 d'Adolf Hitler qui spécifiait son intention générale de la façon suivante:
"La masse des armées russes stationnées en Russie occidentale doit être anéantie au cours d'opérations hardies et au moyen d'une avance profonde des unités blindés. On devra également empêcher ces mêmes forces soviétiques de se retirer dans l'immensité de l'espace russe.
Une poursuite rapide (des opérations) doit nous permettre, en un premier temps, d'atteindre une ligne mettant le territoire du Reich allemand hors de portée de l'aviation russe. L'objectif final de l'opération étant de dresser une muraille de protection contre la Russie asiatique le-long d'une ligne Volga-Arkhangelsk à partir de laquelle, le cas échéant, la Lutfwaffe pourra détruire le dernier refuge industriel russe dans l'Oural."
Ainsi concernant le premier choix stratégique qui se pose fin août 41 CEN_EMB avance:
CEN_EMB a écrit :
les orientations stratégiques fluctuantes données par le Führer au cours de l'été 1941 ont perturbé gravement le cycle décisionnel au plus haut sommet de l'armée allemande, et effectivement il y a eu un débat fortement engagé à la fin août 1941 pour savoir si la priorité devait être donnée à la reprise de la progression sur Moscou, interrompue à cause des difficultés logistiques et des contre-attaques acharnées soviétiques face à la Heeresgruppe "Mitte" (option défendue par Halder et Bock notamment, ainsi que Guderian jusqu'au 25 août 1941), ou bien privilégier des actions d'aile.
Hitler fait ce dernier choix, tant de manière limitée mais couronnée de succès à Velikie Luki que, surtout, de manière éclatante, à Kiev.
Point auquel j'apporte les précisions (sur le même fil concernant Moscou) suivantes:
Elviktor a écrit :
c'est dès le 23 août à la réunion des chefs de l'OKH, en présence de Hitler, que Guderian en accord avec Brauchitsch et Halder (et Bock qu'il venait de rencontrer le matin même à son QG de Borissov), fût le premier à plaider pour que Moscou devienne le "Schwerpunkt" de l'offensive. Si Hitler, ne suivit pas à ce moment cette préconisation (optant pour le sud et les priorités économiques) c'est dès le début septembre, alors que la bataille de Kiev bat son plein, lorsqu'il se rend en inspection à Borissov, qu'il informe Bock du plan pour Moscou. Et c'est le 6 septembre qu'Hitler signe sa directive n° 35 pour l'opération Taifun qui prévoit à ce moment là un encerclement autour de la capitale moscovite (pas un soldat allemand ne devant mettre un pied dans la ville...).
Le 30 septembre effectivement l'offensive démarre avec le Panzergrupp de Guderian (qui prend le nom de 2e Panzerarmee) puis le 2 octobre la 9e et 4e Armées percent le front russe au nord et au sud de l'autoroute Smolensk-Moscou.
C'est donc bien là que surgit la première des décisions discutables (et celle-ci semble t'il entièrement imputable à la volonté d'Hitler) que fût celle de privilégier les ressources ukrainiennes, d'abord en apparente incohérence vis-à-vis de l'accomplissement des objectifs stratégiques fixés par lui-même dans sa directive n°21 (destruction de la masse des armées soviétiques à l'ouest de la ligne Volga-Arkhangelsk, et établissement sur cette ligne d'une "muraille" permettant au besoin à la Luftwaffe la destruction de tout potentiel industriel soviétique existant au déla) et surtout aussi en désaccord, semble t'il toujours, avec les principaux chefs et commandants de l'OKH qui eux entrevoyaient et préconisaient à ce moment la prise de Moscou, par encerclement comme l'étape suivante et nécessaire à la réalisation des objectifs fixés pour ou par Barbarossa.