Tietie006 a écrit :
Richardot évoque des épisodes peu connus de la guerre à l'Est, les bombardements stratégiques. Dès le 8 juillet 41, Hitler somma Goering de réduire Moscou en cendres, que le Führer formalisa dans sa directive 33a du 19 juillet. Dès le 21 juillet, 195 bombardiers Do-17 et Ju-88 bombardèrent Moscou. La nuit suivante, 110 aéronefs remirent le couvert, mais ils ne seront plus que 15 le 10 août. En tout, la Luftwaffe lança 76 attaques sur la capitale soviétique, en 1941.
Evidemment, comme les allemands ne disposaient pas d'un bombardier stratégique digne de ce nom, les bombardements sur la capitale soviétique n'eut aucun effet notable.
En représailles, l'aviation navale soviétique, de Saaremaa, en Estonie, bombarda la banlieue berlinoise, dès le 7 août. 9 raids soviétiques eurent lieu jusqu'en septembre avec des DB-3T.
Richard Overy (
Sous les bombes, Nouvelle histoire de la guerre aérienne, 1939-1945) signale dix-neufs raids menés entre le 21 juillet et le 19 août 1941, pour un bilan (sources soviétiques) de 569 personnes tuées et 1 030 blessées gravement plus dix-huit entreprises lourdement touchées et cent cinquante-trois immeubles d'habitation détruits. Le nombre de raids passe à soixante-quinze si l'on pousse jusqu'au mois d'avril 1942.
Mais dans l'ensemble, si l'on excepte la période juillet-août, il ne s'agit en rien de missions mobilisant un grand nombre d'appareils : seuls neuf d'entre elles furent menées par plus de cinquante appareils simultanément contre cinquante-neuf par moins de dix appareils. Le manque d'appareils déployés et le fait qu'il s'agissait pour l'essentiel de bombardiers bimoteurs à la faible capacité d'emport explique largement ce constat. La priorité accordée aux opérations contre Leningrad à partir de 1941 et le transfert d'une bonne partie des moyens du
Fliegerkorps VIII (commandé par le général Wolfram von Richtofen) constitue une autre explication. Enfin, une part significative du potentiel de bombardement allemand fut engagé dans des attaques limitées contre le réseau ferroviaire soviétique (voies ferrées, gares de triage) et contre de nombreuses localités (jusqu'à Stalingrad).
Dans les faits, ce ne sont pas les missions de bombardement de la
Luftwaffe (des coups d'épingles, tout au plus) qui jouèrent un rôle dans l'effondrement des armées soviétiques en 1941. Elles n'empêchèrent ni le transfert de centaines d'usines vers l'est de l'Union Soviétique, ni le fonctionnement des transports.