YetAnotherYves a écrit :
Pourquoi ont-ils été suivi ? (qu'il soient fous ou machiavéliques)
Pourquoi ont-ils été suivis ? Apparemment pour deux raisons.
La première est que très vite, ils vont éliminer toute forme de contestation organisée possible. Des dirigeants et des militants de divers partis se retrouvent en camps de concentration. En plus, ils vont limiter l'accès à certains postes aux membres du NSDAP, alors pas mal de gens vont s'inscrire au parti. A tel point qu'à un moment, Hitler prend la décision de bloquer les nouvelles adhésions car elles seraient le faits d'opportunistes qui n'apportent plus rien au parti et qui risquent d'édulcorer son fonctionnement. Il sent une possible future marginalisation des nazis de la première heure, donc il ferme la porte.
La seconde est que malgré ces manières plutôt brutales sur le plan diplomatique, son plan semble fonctionner. Il remilitarise, il récupère la Sarre, il prend possession de l’Autriche sous les vivats (et malgré une armée dont la plupart des véhicules de combats tombent en panne ou auraient été incapable de mener une action offensive sérieuse contre un ennemi déterminé à résister). Ensuite, il obtient le dépeçage de la Tchécoslovaquie à l'avantage de l'Allemagne.
Quand la résistance a son action se militarise, son armée bouscule toutes les oppositions, malgré les doutes et les peurs initiales d'Hitler. L'Allemagne envahie la Pologne, les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège, la Belgique et la France. Celui qui marque surtout les esprits, c'est le cas de la France. L'armée qui est perçue depuis 1918 comme la première armée terrestre mondiale est laminée en 6 semaines...
Il faut bien comprendre que pour les allemands de l'époque tout cela tient du miracle. Hitler gagner là ses galons de guide suprême du peuple allemand. En mai 1941, qu'ils adhèrent ou pas aux méthodes du Führer, la plupart des allemands doivent bien reconnaitre qu'il a tenu ses promesses. Il a rétabli l'Allemagne dans ses frontières de 1914 (et même bien au-delà), il a rétabli l'Allemagne dans le concert des nations (en fait, sa partition est même tonitruante sur celle des autres Nations), il a éradiqué le chômage, les assiettes sont pleines, et les allemands vivent confortablement. Pendant des décennies, cet argument reviendra dans bien des bouches : "C'était une dictature, mais on vivait bien...". Sauf, bien entendu, pour ceux qui se trouvaient relégués dans des camps. Mais, c'était des mauvais allemands, n'est-ce pas...
La concordance de ces 2 phénomènes fait que les allemands, dans leur majorité vont adhérer à la vision sociétale des nazis. Les mémoires de nombreux malgré-nous qui ont été en contact avec des allemands moyens, donc ceux qui n'ont pas été enrôlés de force dans les
waffen-SS, rapportent une adhésion de façade. Quand le chef est là et vitupère, tout le monde courbe la tête et acquiesce. Dès que l'on sait qu'il n'y a plus de vrais nazis dans la salle, il y a un allemand qui dit à l'attention des alsaciens : "Ce sont des nazis" et tout le monde se sourit... Les alsaciens qui étaient astreints au RAD rapportent des témoignages similaires. Parfois, çà va même plus loin, des vieux allemands allant jusqu'à s'excuser du comportement "barbare" des nazis... Faisant bien comprendre que eux, c'est eux et les allemands de la région n'étant pas éduqués comme cela. Le problème est que c'est reporté par des jeunes qui ont servi dans un tas de milieux (paysans, artisans, industriels, ...) et dans toutes les régions d'Allemagne ...
Il semblerait donc qu'en 1942-43, on a une forte adhésion de façade, avec un rejet de plus en plus visible.