Bonjour,
Narduccio a écrit :
... la question st : comment des gens qui nous paraissent hors-norme ..., ont pu :
- arriver au pouvoir; - imposer à une société "civilisée" leur vision déformée sur le plan racial; - se maintenir au pouvoir; - et réaliser la partie la plus inimaginable de leur plan.
Je me permets de reprendre votre post -je n'aurais pu mieux faire-. Une chose : la France considérée comme "
civilisée" a eu une vision un peu déformée sur le plan racial avec les fameuses "
colonies" qui étaient sans "
vacance" pour la plupart des autochtones. A ce niveau nous n'avons rien à envier à personne avec les exhibitions lors des expositions universelles.
Citer :
... la réponse est parce qu'ils ont réussi à convaincre les allemands qu'ils réussissaient... L'Allemagne a le pétrole nécessaire au lancement de l'invasion de l'URSS ... ils avaient mis la main sur un des 3 pôles industriels mondial de l'époque. Ils avaient à leur disposition tout le noyau industriel, minier et agricole européen. Et ce n'était pas rien...
Voici la vision de l'Allemand du moment. Il n'y avait nullement à convaincre juste à acter et se frotter les mains. La propagande fera les ajustements. Ces messieurs étaient loin d'être des idiots, il a tout de même fallu convaincre certaines pointures intellectuelles et ce dans toute l'Europe et ailleurs. Les thèses nazies ont franchi les océans et ont trouvé écho, chacun optant pour ce qui lui "
parlait" le plus. Des chèques au parti en furent la preuve.
Depuis la nuit des temps les pays annexés paient un tribu aux vainqueurs : hommes, nourriture etc. L'Historien n'avait mis personne en garde de cette récurrence ? Les conséquences des annexions du XIXème par d'aucuns étaient trop récentes ? Il restait la vaste étude des annexions commises de tous temps. Nulle leçon n'est tirée : ceci continue, les interventions bienveillantes hument avant l'odeur de leurs intérêts. Il faut s'y résoudre l'être humain est plus habité de pulsions que de raison.
Citer :
ils voulaient revenir à l'époque glorieuse du SERG, en fait d'un Reich rêvé où les Empereurs germaniques dictaient leur loi au monde ...
Le SERG n'a pas toujours été ceci, bien loin s'en faut. Combien d'empereurs ont eu des démêlés avec le pape, des pays voisins, d'autres formes de culture. Quelques uns de nos rois se verront bien dans le titre.
Faire un parallèle entre les cadres du régime nazi et une bande d'adolescents misant des billes me semble tout autant improbable. Le niveau intellectuel de certains n'est plus à démontrer.
L'évaluation du bien et du mal ne tient pas de la pré-adolescence : elle se construit avec des valeurs inculquées dès la petite enfance par l'entourage. Ces valeurs sont fluctuantes selon les époques. Pour la compréhension, au début ceci tient du mime et de la répétition. Aussi les référents proches doivent être en adéquation avec le discours de la majorité. Aujourd'hui ce n'est plus le cas, il n'y a donc plus ni fédération ni cohésion ni cohérence mais un chaos auquel chacun s'adapte en prenant ce qui plait, d'autant qu'il ne doit rien en retour. Nulle notion d'appartenance à un groupe, un engagement volontaire et réfléchi sur la longueur est impossible. Les gratifications ne sont plus les marques d'un parcours car elles s'achètent. C'est la notion d'égalité de notre temps.
L'invincibilité allemande devenait évidence avec l'image : il suffit de comparer un soldat français et un soldat allemand. Ils sont les plus forts car ils portent en eux avant même que de se battre la victoire, tout est dans le mental, ils ont été entraînés comme des athlètes. Ajoutons à ceci l'enfilade de "
réussites" et les voisins ne demandent qu'à être oubliés dans leur neutralité. Nous avons laissé faire sans trop d'état d'âme, repoussant toujours l'échéance. Pourquoi le sursaut ? Parce-que nous étions les prochains sur la liste.
Concernant les armées englobant une multiplicité de soldats, la cohésion est impossible si les hommes sont ponctionnés. Ceci fonctionne lorsqu'il existe une fédération dans les idées ou les parcours. On veut se reconnaitre dans son chef.
Quelque part, ce n'est pas tant leur doctrine, leur vision qui a fait échouer l'Allemagne mais d'autres paramètres qui ont fait qu'au nom de (y mettre nos valeurs) il était temps de faire quelque chose. Nous sommes loin de la croisade des
bons contre les
méchants avec succès des bons parce-que les vraies valeurs sont de leur côté. C'est encore une redistribution des cartes, induisant d'autres paramètres géopolitiques, économiques etc. Une éventuelle folie des Nazis était-elle à l'ordre du jour à Yalta ou à Postdam ? On verra les amis d'hier devenir les meilleurs ennemis ce demain et là encore toujours au nom d'une doctrine rejetée par certains, revendiquée par d'autres.
Jean R a écrit :
Il n'empêche (je l'ai déjà dit sur ces autres sujets, autant le répéter ici) :- que l'antisémitisme contemporain a été théorisé par l'Allemand Wilhelm Marr...
A vous lire, l'antisémitisme est un mal allemand qui se répand et infeste le vieux continent.
Freud à théorisé certains concepts. Ils ont été discutés. Ils ont été contrés pour y revenir en donnant une autre vision. Ces concepts pouvaient passer pour "
choquant" voire "
répugnant" avec les normes de la morale du moment. Beaucoup d'Allemands ont été novateurs dans les concepts : littérature, arts etc.
Ce ne sont pas les théories qui posent problème mais la récupération de celles-ci et le rendu final. Qui se souciait des théories fumeuses de Rosenberg ?
Il se trouve que l'Europe pendant un long moment a tenu le "
Juif" comme source de tous les maux et s'il était toléré, c'était pour exécuter des tâches qui semblaient ignobles pour le tout venant. Le marquage est la suite logique. Les pogroms montrent que leur vie n'a d'importance que pour le défoulement de groupe. Pour les nantis, il suffit de passer à la caisse pour bien montrer son allégeance. Au sein des communautés, tout ne fut pas très clairs car il existe aussi une hiérarchie et certaines tractations furent admises ce qui ne fut pas pour les "sous-hommes".
Citer :
puisque les papes ont toujours défendu les juifs
L'église a entretenu benoitement le point de départ, de marquage des "
juifs" tant dans sa liturgie que dans ses prêches et la dénonciation de "
pratiques sataniques" avec comme argument la Cabale...
Les écrits de Poliakov se bornent à démonter les rouages de ce qui fut la Shoah, sa fixette "
La causalité diabolique" a biaisé son jugement et il ne fait pas l'unanimité dans ses analyses, le recul aidant.
Citer :
Donc pas l'apanage, certes, mais quand même un peu plus en pointe (comme la Russie il est vrai), donc un terrain plus propice aux fantasmes.
Le mot "
apanage" signifie un bien exclusif. Vous évoquez la Russie, nous sommes d'accord sur ce point : il faut décortiquer ce qu'est un pogrom pour être un tant soit peu interpelé. Il semble donc que l'antisémitisme sous des formes violentes ne soit pas l'apanage de l'Allemagne.
Je me retrouve dans le post de Kurnos.
Après ce conflit, un bel emballage nous a été montré. Ceci nous a suffit. Les nouveaux maîtres s'étaient servis avec la même âpreté que ceux qu'ils avaient combattus mais en nous ramenant dans la "
normalité". Ceci n'est plus du domaine de l'Historien. L'être humain obéit aux mêmes stimuli ; sorti du groupe il peut se transcender mais la grégarité est une force qui le pousse plus avant avec une incroyable capacité à absorber ce qui en résulte, bon ou mauvais. Certains nomment ceci la "
résilience".