IsaacLevi a écrit :
Les chiffres que vous donnez montre assez bien qu'il n'y a pas grand chose à côté des 250 sous-marins... la stratégie navale s'appuyait sur les sous-marins, car c'était une arme offensive, or Hitler ne voulait pas maîtriser les mers, mais seulement porter des coups aux marines qui s'opposeraient à lui (anglaise, américaine). C'est pourquoi il a quasi uniquement développé des sous-marins.
Ce que vous qualifiez de "pas grand chose" aurait été en cas de réalisation bien supérieur à ce que la Royal Navy faisait naviguer à l'époque! A une époque où le cuirassé était encore le roi des mers, les unités de classe H auraient été en tous points (déplacement, vitesse, protection et armement) un niveau au dessus des unités anglaises de classe King George V dont la tête de série entre en service en décembre 1940. Pour exemple, la bordée d'un classe H est de 9.8t alors que celle d'un King Georges V n'est que de 7.2t. La stratégie navale s'est appuyée sur les sous-marins lorsqu'il a été clair que l'industrie allemande ne pouvait à la fois réaliser le plan Z et fournir la Heer. Les sous-marins au début du conflit n'était qu'une cinquantaine (dont les sous-marins côtiers), même pas de quoi infliger une piqure d'épingle aux puissances alliées. C'est la guerre qui a ammené ce changement de stratégie, pas l'inverse. J'ajoute que jusqu'en 1942, Doenitz est presque le seul à penser que les sous-marins peuvent amener la victoire.
Quand à savoir si Hitler entendait maîtriser la mer ou non, je ne peux le dire mais il est tout aussi certain que le même Hitler avait les USA autant en horreur que la "Russie bolchevique" et que sa tentative de prise de contrôle du continent européen avait aussi pour but de préparer l'affrontement à venir avec les USA. Le rôle de l'Angleterre dans tout cela n'aurait été que celui d'un pays "vassalisé" auquel on concédait une certaine autonomie.
IsaacLevi a écrit :
Quant à la situation française, elle était sans doute une des meilleures d'Europe... la France a une terre fertile, à la campagne on ne souffrait pas vraiment de la faim. Quiconque avait de la famille avec une ferme n'a pas eu trop de problèmes durant la guerre. C'était plus compliqué pour les citadins, les Parisiens. Mais il suffit de voir l'ampleur du marché noir pour comprendre que le pays avait à manger.... c'était uniquement les commerçants qui étaient soucieux de se faire beaucoup d'argent qui préféraient écouler au marché noir à des prix exorbitants plutôt qu'en vitrine avec des prix réglementés....
Je ne pense pas qu'on puisse décrire la situation de la France de l'époque avec des "sans doute", des "pas vraiment" et des "pas trop de problèmes". La France a été mise en coupe réglée, pillée systématiquement, avec méthode, par le biais de bureaux d'achats, d'officine de marché noir, grâce aussi aux énormes indemnités d'occupation, au taux de change artificiel mis en place par les nazis. De mémoire, la France a été le pays d'Europe occidental le plus pillé par les nazis. A vous lire, on croirait que la pénurie était organisée par les méchants commerçants uniquement dans un souci de lucre... Je n'ai plus en tête la valeur des rations alimentaires moyennes pour l'époque mais certains intervenants de ce forum se feront un plaisir de nous les préciser.
IsaacLevi a écrit :
Pour terminer, je dirais que Hitler demandait un effort à ses "alliés", comme il en demandait aux Allemands eux-mêmes... l'Europe devait se sacrifier comme l'Allemagne, car il s'agissait aussi bien du destin de l'Allemagne que de celui de l'Europe et même de l'humanité.... que des millions meurent n'y changeait rien, puisque de toute façon s'ils perdaient la guerre, c'était la fin de la race "Prométhée de l'humanité", donc la fin de l'Europe, donc la fin de l'Allemagne, donc la fin eu monde etc. A la fin Hitler n'a pas hésité à envoyer au front les générations de 14 et 15 ans... Son suicide est parfaitement logique : à quoi bon vivre puisque l'avenir est sombre pour l'humanité.
Je ne pense pas que le destin de l'Europe ou de l'humanité (un mot d'ailleurs assez déplacé lorsqu'on le met dans la tête d'un nazi) aient jamais intéressé Hitler et les nazis. Seul leur importait le destin de l'Allemagne, et ce destin devait être de régner sur des peuples asservis ou de mourir. Dont acte!