Bonjour,
Angamaïte a écrit :
Fin 1945 l'URSS est consciente de deux choses : son armée est complétement saignée, en quasi-bord de rupture au niveau des effectifs.
Je n'entre pas dans le cliché des "hordes" mais il faut avouer que le pays est un réservoir d'hommes qui ne semble pas encore tari.
Avez-vous des sources pour établir cette état de fait parce-que la simple "conscience de l'URSS", vu que cette conscience est aux mains d'un homme dont les vues sont bien en peine d'être dans la logique des choses, j'ai comme un doute...
Citer :
De plus les soldats soviétiques arrivant à l'ouest voient la différence entre les modes de vie entre l'URSS et ses voisins de l'ouest.
Que voient dans les ruines de l'Allemagne les soldats soviétiques de vraiment enviable et comment s'imaginer au milieu d'un paysage lunaire ce que fut un "mode de vie" occidental ?
Pour le pillage, ceci a été évoqué lors d'une émission dernièrement. Ce n'est pas tant le besoin que l'envie de faire payer aux Allemands leur avancée un peu sanglante tout de même en Russie. Rien donc qui n'aura été auparavant le fruit des armées qui gagnent et avancent (viols, vols, défoulement divers etc.). En ceci chacun aura sa méthode, il semble que les USA aient fait un joli commerce parallèle.
J'ai aussi un doute quant au manque de discipline et de cohésion, il semblerait que des commissaires soient présents pour rappeler à certains que l'on peut s'amuser avec les jouets des autres mais de garder à l'esprit que ne sont pas pour autant des copains.
Citer :
A contrario Staline a désormais une idée assez précise des capacités US en matériel
Oui et ? Les dés sont jetés à ce moment.
Le printemps de la victoire semble plus anxiogène à l'Ouest qu'à l'Est. Harriman, ambassadeur des USA à Moscou :
"
Ce qui m'inquiète le plus, c'est ceci : quand un pays commence à étendre son influence par le moyen de la force au-delà de ses frontières (comme quoi chacun voit midi à sa porte...)
, sous le prétexte de la sécurité, il est très difficile de voir comment on peut fixer une ligne d'arrêt. Si l'on admet que l'Union soviétique a le droit de pénétrer chez ses voisins immédiats pour assurer sa sécurité (là encore...)
, on ne voit pas pourquoi elle ne pénétrerait pas, le moment venu chez le voisin suivant. Où s'arrête ce mouvement ?"
Churchill à Staline le 29 avril 1945 :
"
On n'est pas rassuré lorsqu'on envisage un avenir où vous, et les pays que vous dominez, plus les partis communistes dans d'autres pays, seriez tous d'un côté tandis que les nations rassemblées autour des pays de langue anglaise, leurs associés et dominions, seraient de l'autre ! Cette querelle conduirait le monde à la ruine et tous ceux d'entre nous qui, d'un côté ou de l'autre, auraient une part de responsabilité en porterait la honte devant l'Histoire"
Réponse de "l'intéressé", né avant la "honte de l'Histoire" qui va et vient selon le lyrisme
:
"
Je dois vous dire franchement que votre attitude exclut la possibilité d'un accord sur la Pologne !"
En effet avec la Pologne, Churchill y a vu un présage, il souhaiterait une nouvelle rencontre mais Truman avance à tâtons et Staline se prend à rêver instruit qu'il est de l'entourage de Truman : les USA doivent éviter d'être à la remorque du vieil impérialisme britannique.
Par dessus l'amitié anglo-américaine, pourquoi n'y aurait-il pas une ligne proprement soviéto-américaine ? Comme avant Yalta on évite toute consultation approfondie avec les Britanniques pour ne pas susciter la méfiance du Kremlin.
Citer :
De ces deux points découle une crainte qu'en cas de confrontation dans l'immédiat avec les alliés de l'Ouest
Staline ne me semble pas sur la réserve lorsqu'il réclame un bout du Japon... Et puis pourquoi une confrontation après s'être donné tant de mal à essayer et parvenir à s'entendre ? Le gros problème est la demande de réparations venant des Soviétiques, et oui. Quand l'Ouest planche encore sur les droits, Staline parle sonnant et trébuchant. Comment freiner une telle demande, demande en fonction de ceux qui "
ont le plus donné" : difficile avec une approche humaniste de démontrer du contraire et Staline le sait donc :
"
Celles-ci seront préservées en nature par chacun dans sa zone d'occupation en Allemagne", ce qui laisse augurer d'un retard certain quant à la reconstruction économique de la partie allemande cédée à Staline.