Liber censualis a écrit :
mais JC ne dit pas le contraire : la délégation de responsabilités ne laisse que le choix des moyens pour atteindre un objectif fixé par l'autorité supérieure. Les objectifs ne sont pas contestables (sous Hitler comme aujourd'hui), s'ils ne sont pas atteints c'est la faute du subalterne qui n'a pas fait ce qu'il fallait, pas celle des objectifs.Il va de soit que les petits chefs d'hier et d'aujourd'hui adhèrent sans réserve au projet qu'ils doivent mettre en œuvre.
Oui, cette forme de management culpabilisant se rencontre bien trop souvent aujourd'hui. Je la trouve même envahissante. Cela dit des entreprises qui fonctionnent à la manière qu'évoque Narduccio cela existe aussi, tout simplement parce que dans certains domaines c'est plus efficace. (Et d'abord toutes les entreprises où le facteur déterminant est la créativité des employés : informatique de pointe, bureaux d'études, etc...)
Rebecca West a écrit :
On peut y inclure la notion d'éradication des pièces abîmées ou non conformes à une obsession de la perfection quelle qu'elle soit, quels que soient ses critères et la manière dont elle est appliquée.
Nimp !
je peux vous trouver demain matin 50 responsables qualité qui n'en font pas une obsession. Je dirais même que la notion de tolérances existe depuis qu'il existe ce qu'on a appelé des usines, voire dans les ateliers artisanaux des débuts de la révolution industrielle.
Et si vous attribuez cette obsession aux nazis (votre propos n'est pas clair) je peux vous assurer que dans TOUTES les usines du Reich cette notion faisait partie du métier, comme toujours et partout.
(Après, pour le Reich, il faut compter avec la mauvaise tête d'une main d'oeuvre formée en majorité de déportés du travail, ou de déportés tout court. Mais saboter sans risquer la corde n'est pas si facile : il y faut un savoir-faire professionnel.)
A vous lire, je doute que vous ayez jamais mis les pieds dans une entreprise industrielle...
Edit : Je lis ce que vient de poster Narduccio, et ça me parait assez bien décrire un fonctionnement concret qui représente la majorité des cas.
On pourrait y ajouter, pour les entreprises trop autoritaires, que quand les techniciens et agents de maîtrise commencent à dire "si c'est comme ça moi je fais ce qu'on me demande et rien de plus" c'est mal parti.
(Surtout en France où rien n'est jamais assez formalisé et où la "logique de l'honneur" est primordiale. A ce titre la lecture de Philippe d'Iribarne, sociologue, est certainement plus utile que celle d'historiens dont je me demande s'ils y sont vraiment allés voir...)