Arf ! que de messages depuis ma dernière visite...
cela va être compliqué de répondre à tout le monde, en étant le plus intelligible possible.
bourbilly21 a écrit :
Il fallait ce simulacre vis-à-vis d'Hitler voyons !!
Duc de Raguse a écrit :
Certes, mais on ne peut écrire que c'est grâce à Weygand et à l'"armée d'Afrique" que le débarquement allié en AFN fut possible.
Confusion, c'est grâce à l'Armistice, pas autre chose
Euh... comment dire, vous pourriez vous départir de cette vulgate pétainiste qui fait croire que la réaction de l'armée vichyssoise face aux alliés lors du débarquement en AFN était un simulacre destiné à rassurer Hitler. Le don de la Tunisie à la
Wehrmacht était aussi un simulacre ?
Que ce Hitler fut sot, il n'a donc rien remarqué... Pétain résistait donc en douce ? C'est alors pour cela qu'Hitler fit occuper la zone libre et fait diriger ses troupes vers la flotte à Toulon après le débarquement en AFN ?
Encore une fois cet armistice est une aubaine pour les Allemands, il sert pleinement leurs intérêts. Pétain n'a rien fait et ne pouvait rien faire de toute manière. Pardon, si, il a tout de même
protesté vivement contre l'annexion de l'Alsace-Lorraine au
Reich...
Affirmer que le débarquement des alliés en AFN est justement dû à l'armistice est une erreur. Si la France avait été la France, en ayant refusé le piège de Rethondes, ces territoires n'auraient pas été traités plus tard par les alliés comme des territoire ennemis.
Vous inversez ici les rôles.
Citer :
Vu les moyens aéroterrestres qui auraient pu être mis en oeuvre en AFN, l'armée française n'avait aucune chance d'y résister à une attaque résolue, menée avec des forces même limitées en volume. La ligne "Mareth" aurait pu résister un temps à une attaque frontale, mais les forces françaises en AFN sont absolument incapables d'empêcher son contournement par le Sud : elles n'ont aucune unité à la mobilité opérationnelle et à la puissance suffisantes pour éviter à un corps mobile de mener un raid blindé dans la profondeur, puis de se rabattre sur le coeur de la Tunisie.
Sans doute Loïc, mais encore fallait-il que les Allemands agissent de la sorte. Etaient-ils en mesure après la campagne de France - alors qu'on sait qu'elle fut coûteuse pour eux et qu'ils ont avancé rapidement en faisant de très nombreux prisonniers qu'après ce sinistre 17 juin - de se transporter aussi facilement en AFN, avec leurs alliés italiens, dont les troupes venaient d'être stoppées avec une incroyable facilité dans les Alpes ?
C'est comme pour le cas de Franco : il y a une possibilité, une éventualité, mais serait-on forcément passé à l'acte ? Délicat de répondre par l'affirmative. Hitler avait besoin d'une France à genoux, pieds et poings liés - Pétain, croyant sauver l'essentiel, lui a justement offert ce qu'il souhaitait - et de parvenir à la paix avec l'Angleterre (Hitler se garde bien de revendiquer les colonies françaises pour éviter tout point de non-retour avec Londres).
Et finalement, combien de semaines et de mois perdus sur l'Atlas ou dans le désert algérien à tenter de soumettre les Français dans la réalisation des plans d'Hitler ?
Citer :
Une seule division, la 250.
Merci pour cette précision corrective. Tout comme de rappeler le poids et la force de l'aviation allemande à cette époque, je l'avais oublié. C'est vrai que c'est un véritable avantage lorsqu'on manque d'une marine de guerre digne de ce nom.
Citer :
Pour moi, du coup, Franco aurait pu se laisser tenter par une entrée en guerre justement parce que la France vaincue à plate couture sur le continent en était encore belligérante - ce que l'armistice a rendu caduc. Si la France sort de la guerre, on l'a vu, l'Espagne n'y prend pas part, parce que les territoires contrôlés par Vichy sont garantis par l'Allemagne en vertu de l'armistice. Mais qu'en est-il si elle en reste un acteur direct que l'Allemagne n'a aucune raison de ménager, au contraire ?
Par contre, l'argument ne tient pas ici. Car les territoires en question - qui auraient pu intéresser Franco - "garantis par l'Allemagne en vertu de l'armistice" ne deviennent pas pour autant espagnols.
Encore une fois Franco ne va lancer son pays dans une guerre contre le Royaume-Uni
et la France (même réduite à son Empire). Il prendrait de gros risques : son peuple, lassé par quatre année de guerre civile, suivrait-il ? Est-il prêt à accepter des combats dans des villes espagnoles, qui n'ont pas encore été toutes reconstruites ? Un nouveau conflit ne pourrait pas raviver des séparatismes régionaux ? Etc. Ces questions, même dans un régime dictatorial, on se les pose.
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Je suis désolé mais là on verse dans le déterminisme. Oui, éliminer l'URSS est au coeur du projet hitlérien. Mais encore une fois, il ne dit rien du calendrier, nulle part. Tout ce qu'on sait, c'est qu'il l'inscrit à l'agenda en juillet 1940, pour le printemps 1941.
Ce n'est pas du déterminisme, bien au contraire (rien n'est écrit à l'avance et tout repose dans le
tempo donné par le
führer), c'est son plan et rien d'autres. Ses généraux le savent également et l'ont accepté - et ceux qui n'étaient pas d'accord ont déjà été écartés.
Il sait très bien qu'il doit faire vite, l'attaque contre l'URSS liée à cette fichue résistance britannique - voire l'intervention à moyen terme des Etats-Unis -, pourraient rapidement rendre un possible un second front, le spectre redouté par tout politique et officier supérieur allemand depuis 1891, qui est synonyme de défaite inéluctable pour l'Allemagne sur le continent.
A l'heure de la mécanisation des armées, la stratégie de l'usure ne pourrait plus fonctionner comme en 1914.
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Du coup, un an de répit pour se mettre en ordre de bataille en n'ayant à mener que des batailles échantillonnaires mettant en jeu quelques divisions en Libye, en Égypte, en Tunisie, en Andalousie, au Maroc, honnêtement, c'est plutôt un avantage qu'un inconvénient.
Ouaip, en tout cas l'armée allemande a eu mieux grâce à l'armistice du 22 juin : situation pratiquement de paix sur le continent, possibilité d'achever l'équipement de son armée, sans compter les énormes prises de guerre au niveau du matériel que lui offrait le gouvernement Pétain.
Citer :
en attaquant l'URSS en juin 1941 en ayant toujours un ennemi à l'Ouest, Hitler a commis une faute stratégique décisive qui lui coûtera son empire et sa vie. Il aurait donc été logique pour lui d'attendre une occasion plus favorable, soit parce que ses armes auraient été plus fortes qu'elles ne l'étaient, soit parce que sa situation stratégique aurait été améliorée
Certes, mais c'était finalement le moins pire au regard de la situation, même si deux mois plutôt cela aurait été sans doute mieux.
N'oublions pas qu'il avait donné un rôle au Japon à l'occasion du pacte tripartite : occuper les Etats-Unis pour les tenir loin de l'Europe. Elle est là sa faute stratégique, sous-estimer les Etats-Unis à être opérationnels des deux côtés du monde et, bien entendu, la nécessaire conquête de son "espace vital" afin d'éradiquer définitivement le complot judéo-bolchévique.
Enfin, c'était un programme qui avait une forme de cohérence, mais irréaliste (même avec les meilleurs soldats et les meilleures armes).