Jerôme a écrit :
Je pense que la très grande majorité des soldats de la Iere armée française étaient issus d Afrique du Nord. Qui pourrait préciser la part des Juifs ? (...) selon Wikipedia, les Juifs ne représentaient que 15% de la population française en Algérie- donc on peut en déduire que (...)
A moins qu'en 1940 l'armée de la France Libre ne spécifie dans ses registres la religion de ses recrues (ce qui me paraît fort douteux), l'exercice me paraît difficile à moins d'avoir une étude extrapolant librement à partir des noms de famille et des prénoms. Quelques points:
1. la 1ère armée est la fusion d'éléments venus des Forces françaises libres (FFL), engagés aux côtés du général de Gaulle depuis 1940,
d'unités de l'Armée d'Afrique, restées fidèles au régime de Vichy jusqu'au débarquement allié en Afrique du Nord en novembre 1942 (amiral Darlan, général Juin), de
nouvelles recrues
engagées à partir du débarquemnt américain en 1942, des Corps Francs, et bien sûr de la 2e DB du général Leclerc, composée aux deux tiers de soldats de l'Armée d'Afrique. Tout cela pour dire que se focaliser sur les soldats provenant uniquement d'Algérie serait très insuffisant. Les Algériens (qu'ils soient juifs, musulmans ou autres) ne sont qu'une portion de la Ière armée. Il faut y ajouter de nombreux Marocains, Sénégalais, Tchadiens, etc.
2. ce serait un raccourci beaucoup trop hasardeux de déduire que la proportion de juifs dans la Ière armée reflète la proportion de juifs dans la population d'Algérie ou du Maroc, et on pourrait en dire de même pour les chrétiens ou les musulmans. Les populations (je n'ose dire communautés) ne sont pas fongibles socialement, culturellement, professionnellement et dans leurs motivations. Il faudrait étudier les motivations positives des soldats engagés, dans chaque segment de religion (sentiment patriotique, amour de la France, désir de la libérer, autres raisons de vouloir combattre les Allemands, raisons de camaraderie, motivations sociales, raisons de compétences, connaissance du français, niveau d'instruction, etc), ainsi que, en parallèle, les motifs pouvant freiner un enrôlement (famille à charge, donc âge des recrues vs âge de mariage, profession liée à un cheptel ou un travail agricole nécessitant une présence ininterrompue, etc).