Bonjour,

C'est un sujet qui semble très populaire et qu'on retrouve fréquemment dans des articles de journaux plus ou moins fiable ou sur youtube.
Il semblerait que la méthamphétamine était administrée aux soldats sur le front et même consommée par plusieurs dirigeants. Beaucoup semblent ainsi expliquer les horreurs de la guerre par l'usage de cette drogue (les kamikaze japonais, les einsatzgruppen) ce que je trouve personnellement un peu dérangeant...

Mais au-delà de l'aspect pop de ces affirmations, que connait-on de sûr sur l'usage de ces drogues ? Leur distribution sur le front semble avérée, mais a-t-on des idées sur les quantités distribuées ?

En Europe je crois que les deux camps ont utilisés des amphétamines, récemment découvertes, de façon systématique côté allemand, dès 1939, et sans doute même avant, à l'entrainement.

Je m'aperçois que les deux côtés ont utilisé la pervitine. Mais les Allemands de façon si assidue que des années après la guerre elle se trafiquait encore sous le manteau en Allemagne, du fait des vétérans pas sevrés.
https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9thamph%C3%A9tamine#%C3%89tats-Unis_et_Royaume-Uni

Mais il y a sans doute d'autres amphétamines.

Par exemple Pierre Clostermann signale, alors qu'il va être pour un temps retiré des opérations, en 44, pour épuisement : "Je m'y attendais. ça faisait des semaines que le toubib doublait discrètement ma dose de benzédrine. Jacques m'a fait remarquer que je tremble des mains et que j'ai des tics, comme une vieille fille morphinomane." (Je cite de mémoire.)

Anecdotique et hors SGM : avant que les soldats américains soient retirés du Sud Vietnam, leurs propres généraux estimaient que 40% se camait à la morphine !

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)

Quid de la distribution de "pinard" en 1914-18 ?

Vrai sujet : la ration du soldat passe ainsi de 25 cL en 1914 à 50 cL en 1916 et 1L en 1918, avec des possibilités de rations supplémentaires pour les premières lignes !


Il faut lire le très documenté L'extase totale (2016), de Norman Ohler - que je n'ai fait que parcourir, j'avoue ! -, consacré à l'utilisation de la drogue dans l'armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. Il y rappelle que dans l'entre-deux-guerres, 80% du marché mondial de la cocaïne était contrôlé par les Allemands, sous le double effet d'une grande consommation d'opiacés par la population (gueules cassées, dépressifs) et d'une histoire de l'industrie chimique allemande. D'ailleurs, le parti nazi construit un discours anti-drogue et anti-dépravation très violent, avec l'internement des drogués dès 1933 et la stérilisation forcée des toxicomanes en 1935.

La pervitine, inventée en 1937 par Temmler pour remplacer la Benzidine américaine, est d'abord en vente libre puis en vente sur ordonnance à partir de 1939 et réservée à l'armée à partir de 1940.

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« But thought's the slave of life, and life's time fool. » (William Shakespeare)

Sans parler non plus des distributions de gnôle assez fréquentes, et systématiques en cas d'attaque à mener.

Et sans compter non plus "l'innombrable armée des putains et des marchands de vinasse qui formaient comme une ligne continue derrière les lignes des soldats" (Georges Blond, Verdun, je cite de mémoire.)

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)

Sur la boisson durant la Grande Guerre, je conseille cet excellent livre:

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Ce phénomène n'est d'ailleurs pas limité au premier conflit mondial. Pendant la drôle de guerre les soldats Français reçoivent d'assez copieuses rations de spiritueux (le vin chaud est sans doute apprécié pendant l'hivers 1939-1940. Au point qu'un certain nombre affiche des visages boursouflés ou sont atteins de début d'alcoolisme. Voilà qui ne facilitera pas la tâche de contenir l'envahisseur le moment venu.

Ce livre confirme peut-être une chose que j'avais lue quelque-part, il y a quelques années : le fait que des grands fournisseurs, peu scrupuleux, coupaient généreusement leur vin avec de l'eau... Ce qui leur permettait d'accroître, à peu de frais, les grosses quantités de vins livrées à l'armée.
En conséquence, le Poilu était, finalement, peut-être moins alcoolisé qu'on ne pourrait le supposer.

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“La barbarie est l'état naturel de l'humanité, [...]. La civilisation n'est pas naturelle. Elle résulte simplement d'un concours de circonstances. Et la barbarie finira toujours par triompher.” ― Robert E. Howard

Une ration quotidienne de rhum était obligatoire dans la Royal Navy, on l'appelait le "sang de Nelson", ou "tot": à la fois un moyen de donner du coeur au ventre, un moyen de convaindre de s'engager, et , ajouté à du jus de citron, un moyen de faire avaler une dose quotidienne de vitamine C. Un capitaine de la Royal Navy a fait l'histoire de cette coutume qui a perduré jusqu'en 1970 (Nelson's blood, cpt James Pack Obe)