Bonjour,

Je suis en train de lire ce livre au titre assez pompeux et au style très journalistique malheureusement.
https://www.amazon.fr/Pacte-Diables-lAl ... 2283033071

Il revient sur beaucoup d'éléments assez connus des spécialistes. L'invasion conjointe de la Pologne avec la fameuse parade germano-soviétique de Brest, la mise en sourdine des discours anti-nazi/anti-communiste des deux côtés, la neutralité allemande dans l'invasion des pays baltes et de la Finlande, les échanges commerciaux entre les deux puissances, la base Nord etc.

Rien de nouveau donc, mais je me pose pourtant une question. Étant donné que les deux pays sont allés aussi loin dans la collaboration militaire et économique, comment les historiens qualifient les relations entre ces deux pays ? L'auteur convient que le titre du livre n'est pas approprié car les deux puissances ne furent jamais alliées officiellement.
Quel terme conviendrait donc le mieux pour qualifier les relations sinon-sovietiques ? Une neutralité bienveillante ? Une alliance de facto ?

Pourtant du propre aveu d'Historiens Russes, sans doute avant la poutinisation revisionniste de l'Histoire qui explique désormais que la 2e Guerre Mondiale a commencé "en juin 1941" et que la Russie n'a jamais collaboré avec les nazis, et en particulier contre la France en 1939-1940
la Russie Soviétique a été bien été au delà d'un Pacte de non-agression (23 août 1939) et d'un simple Traité d'Amitié (28 septembre 1939) sous des terminologies qui servent à habiller une réalité minimisée et occultée par l'histoire officielle

sans revenir sur les éléments à charge susmentionnés de collaboration économique, policière (NKVD accrédité en Pologne livraison de communistes allemands à la Gestapo...) et stratégiques militaires qui furent absolument VITAUX pour l'Allemagne

l'URSS joua le jeu de l'Allemagne au détriment de la France en violation des principes de neutralité, le Pacte fut plus proche des traités d'assistance mutuelle que de non-agression, l'analyse de la ligne politique et des actions pratiques amène à la conclusion que l'URSS dans les événements de cette époque ne fut pas neutre

Michail I. Semirjaga

La vérité sort de la spontanéité de la rue, il n'était pas rare d'entendre dans les rues de Moscou au moment de l'invasion de la Pologne «Vive l'Allemagne notre alliée héroïque!»



il y'aura aussi ce titre
La collaboration Staline-Hitler: 10 mars 1939-22 juin 1941. Juillet-septembre 1944
Jean-Jacques Marie
à paraître chez Tallandier en mai 2023


Depuis l’invasion de l’URSS par l’Allemagne, la propagande et à sa suite l’historiographie soviétiques présentent le pacte germano-soviétique comme le fruit de la suprême habileté de Staline : devant le refus manifesté par la France et l’Angleterre de s’entendre avec
l’Union soviétique contre le péril nazi, Staline aurait choisi de gagner du temps afin de mieux préparer son pays à l’inévitable guerre entre le fascisme et le progressisme et c’est grâce à ce sursis qu’il aurait ensuite gagné la guerre.

Le malheur c’est que toute la documentation (ouverture de nombreuses archives jusqu’alors restées secrètes, documents du Comintern, mémoires de multiples protagonistes soviétiques…), apparue à partir de 1989-1990, prouve que Staline a mené un double jeu de 1933 à 1939. Il a exploré à la fois la possibilité d’une alliance avec les démocraties occidentales et avec l’Allemagne nazie, qu’il a régulièrement sondée. Sa proposition de collaboration séduit immédiatement Hitler, qui l’accepte en août 1939. Cela lui permet d’annexer sans coup férir la moitié de la Pologne et les pays Baltes, d’attaquer la Finlande, de récupérer la Bessarabie et même d’envisager le ralliement de l’URSS au pacte tripartite des pays fascistes et la dissolution du Comintern, que Hitler n’a cessé de dénoncer. Jusqu’à la veille du déclenchement de Barbarossa, le 22 juin 1941, l’Allemagne a été inlassablement approvisionnée en matières premières soviétiques.
La confiance absolue de Staline en la parole de Hitler et la désorganisation de l’armée suffisent à expliquer la sidération et l’impuissance qui se sont emparées de Staline et de l’Union soviétique.
Fruit de longues recherches dans une documentation multilingue, cet ouvrage apporte une révision décisive du plus grand mensonge historique du XXe siècle

Merci pour la référence Loïc. Le résumé du livre de Jean-Jacques Marie à paraître est sans appel.
L'URSS ne fut donc pas neutre, c'est entendu. Mais comment qualifier la relation entretenue par les deux pays si on ne peut pas parler strictement d'alliance ? Collaboration semble être le mot retenu par Jean-Jacques Marie, mais il ne renvoie pas à une réalité précise il me semble non ?

Pourquoi devrait-on se censurer et éprouver des pudeurs de gazelle quant à la terminologie, deux pays qui envahissent et occupent de concert un troisième, si ce n'est pas la plus éclatante démonstration de collaboration et d'alliance à la face du monde je ne sais pas comment il faut l'appeler, ni l'un ni l'autre terme ne sont inopportuns pour caractériser la relation germano-russe d'alors,

en tout cas vue de France qui fut alors virulemment antisoviétique au point d'être éprise "d'une passion pour la Finlande" au moment de la Guerre d'Hiver, l'Union Soviétique était bien perçue identifiée comme alliée de l'Allemagne, en témoignent différents préparatifs militaires la visant directement pour sa collaboration active à soutenir l'Allemagne contre la France...alors qu'on cherchait toujours à se concilier l'Italie fasciste c'est tout dire
il s'en est fallu de peu pour que des soldats ou des bombardiers Français soient en situation de faire feu sur l'Armée Rouge, deux armistices, finno-russe de mars et franco-allemand en juin ont relégué cette éventualité dans les oubliettes mémorielles

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"A moi Auvergne"