Quoi de mieux qu'un film d'époque pour être au plus proche de l'histoire.
Un retour à la vie fait partie de ces films réalisés juste après la guerre pour témoigner d'une histoire contemporaine exceptionnelle. C'est autre chose que les inepties américaines d'aujourd'hui.
Le film est composé de 5 histoires autonomes qui racontent le retour des prisonniers de guerre. Quel fut pas mon étonnement de voir combien la réalité des camps de concentration est connue ? L'héroïne de la première histoire revient du camp de Dachau le corps tout rabougri.
L'épisode 3 avec Louis Jouvet pose une très belle problématique sur le pardon. L'acteur incarne un prisonnier rachitique dégouté de la vie trainant sa jambe malade et égrotant. Son esprit et son corps se réveille brutalement lorsqu'un évadé allemand blessé vient se réfugier dans sa chambre. La pitié, la solidarité, le pardon, l'incompréhension, la colère et la justice viennent tour à tour animer son personnage.
L'épisode 4 avec Noel-Noel est à la fois comique et noir. L'acteur a l'honneur d'être le 150.000 prisonnier libéré, il est donc récompensé. On a droit à une très belle caricature de l'homme politique et des pique-assiette. Mais pour le militaire, c'est la désillusion en revenant chez lui, sa copine est partie avec un autre, des réfugiés occupent son appartement etc.
Le film finit en beauté avec l'épisode 5. Un prisonnier de guerre revient dans son village ... avec son épouse allemande. Les habitants sont attérés et sont décidés à ne pas laisser la fille s'installer. C'est l'épisode le plus dur et le plus émouvant.
Sous un silence pesant, les habitants regardent le maire du village offrir un verre à Serge Reggiani et à sa mère mais pas à son épouse :