Pierma a écrit :
Pour rester HS :
l'économie est une science assez paradoxale : non seulement son objet d'étude évolue en permanence (par exemple, l'apparition d'Internet modifie la donne et les pratiques des acteurs économiques) mais en prime elle agit elle-même sur son objet d'étude, à travers les théories que les économistes élaborent et que les politiques peuvent mettre en oeuvre.
Tout ça pour dire que les théories économiques, en pratique... (Et je ne fais aucun commentaire sur l'aspect politique de certaines de ces théories.)
J'avais lu dans un manuel que les théories d'économie politique ayant pour but d'induire des comportements particuliers chez les acteurs économiques, et principalement les gouvernements, il ne faut pas parler de l'exactitude ou de la fausseté de telle ou telle théorie, mais de son succès ou de son échec...
Un succès important de la Chine d'avant le passage au capitalisme est sa politique de l'enfant unique, qui a fait drastiquement tomber sa natalité et donc encouragé l'éducation et l'accumulation de richesses - tout en entraînant un déficit de femmes qui pour l'instant n'a pas déclenché de catastrophe...
Pouzet a écrit :
La grande différence entre les reformes chinoises et européenne de l'est est que les chinois s y sont pris de façon PROGRESSIVE et non en faisant des "thérapies de choc" comme les economistes americains en ont conseille aux européens de l'est.
De la sorte les producteurs et travailleurs chinois ont eu le temps de s'adapter.
On peut rajouter que le parti communiste chinois demeure aux manettes de l'économie. Il peut favoriser le développement d'industries, tout en mettant en place des mesures protectionnistes et en encourageant l'espionnage industriel à grande échelle.
A l'opposé, non seulement la Russie s'est ouverte aux quatre vents, mais son potentiel scientifique et technique a été tout simplement pillé par les Américains et les Européens qui ont embauché massivement leurs scientifiques.
Pierma a écrit :
Se poser en sous-traitant à bas prix pour attirer les entreprises étrangères est tout de même plus facile que de mettre à niveau des usines existantes... et non compétitives.
D'autant plus que la Chine profite de son exode rural qui alimente les nouvelles usines en main d'oeuvre bon marché, tout en jugulant toute contestation sociale.
Sur le plan monétaire, le yuan est fermement tenu par la banque populaire de Chine qui l'a maintenu à un taux de conversion bas pour favoriser son industrie, alors que le rouble est une "monnaie matière première" dont le taux dépend du prix du gaz et autres que la Russie exporte, ce qui n'est pas très favorable à l'industrie - un prix élevé pénalise les exportations, un prix bas empêche d'importer les machines-outils nécessaires à la modernisation.