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Jean-Mic a écrit :
La crise sanitaire que nous vivons nous impose des changements dans les signes de civilité et de sociabilité (on ne serre plus la main, on ne se fait plus la bise, etc.), dont il est trop tôt pour dire s'ils auront ou non des conséquences durables.
C'est vrai. Cependant la "tactilité" n'est pas commune ici et/ou là. Je ne pense pas que ceci aura des conséquences durables.
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Nous avons connu là plusieurs changements radicaux dans les codes du savoir-vivre.
Le "savoir vivre" s'inscrit plus dans les codes sociétaux que dans l'histoire.
Ceci semble devenu une sorte de "violence" faite à l'autre. Il est obligatoire d'intégrer un monde affranchi de tout code -pour X raisons-.
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En voyez-vous d'autres ?
Vous évoquez toujours le "savoir vivre" ?
Une sorte de volonté de rendre la hiérarchie (verticale dans la normalité) plus horizontale dans l'apparence. Tout n'est qu'apparence. Le côté : "on est tous potes dans un monde de potes...".
Une certaine "violence" dans la mise en place du code en question : ce n'est plus un choix tacite (le tutoiement par exemple).
Cette "obligation" initie à très court terme le tutoiement puis la familiarité et l'intimité...
Tout ceci restait très différent selon le sexe. Et puis avec cette notion élargie du X=Y, c'est devenu très "border" : où se plaçait la normalité ?
Le besoin d'une convivialité et d'un grégaire poussé. Si vous n'en êtes pas : attention,
c'est noté. On peut le remarquer dans certaines expressions très courantes.
Ce qui donc constituait une sorte de barrière par exemple à la délation etc. -choses inacceptables en milieu rural et qui équivalait à une sorte de "bannissement" de la communauté- est devenu commun comme ce côté : "...je ne veux pas voir, à chacun son intimité mais j'ai l'oeil (et accessoirement je le rince)..." est entré dans les nouveaux codes.
L'attribution de l'éducation. Il appartient à l'Etat d'éduquer les enfants qui -en retour- lui sont offerts ; par là : à l'Etat d'en assurer aussi la charge matérielle.
La manière de se tenir à table et les sujets évoqués. Le ton "haut". On entre dans des lieux (bureaux) sans frapper. On s'invite sans téléphoner : le temps perso est important, celui de l'autre doit s'adapter.
La difficulté dans les nuances : intimité, familiarité etc. Les deux étant noyés ou dilués.
Les gestes du quotidien ponctionnés aux films ou jeux vidéos (on jette ses cigarettes, on crache etc.). C'est devenu une sorte de "reconnaissance" entre certains.
Adopter certains codes afin de s'intégrer à n'importe quel prix.
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Comment les analysez-vous ?
Je n'analyse pas, j'acte.
Mon âge me permet de m'asseoir sur ce genre de chose.
Je continue de vouvoyer -ceci met une distance et je respire- ; je tutoie les personnes qui -par proximité plus affective bien souvent- et par tacite entente me proposent le tutoiement. J'évite les lieux de grégarité affichée.
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Quelles nuances entre milieux sociaux ou professionnels ?
Le problème est que le mot "nuance" a disparu, comme ce que vous nommez "les codes du savoir vivre". La mode est au "faire avec", "cablé", "branché" etc.
Pour le côté anglo-saxons de l'usage des prénoms :
C'est justement là que bien souvent je me ressource...
Je viens de lire B. Sonneck : même itinéraire.
Un changement est apparu vers 1963/65 puis 1968 pour certains, pas en milieu rural.
Tout a basculé au début des années 1980 sans -encore- impacter le milieu du travail en province.
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