JMTARDIF a écrit :
Vous parlez de l'instauration du collège unique avec la réforme Haby, mais comment était organisé l'enseignement dans les collèges auparavant ?
Pour ce que je me souviens, avant l'instauration du "collègue unique", il y avait eu l'instauration du "tronc commun". donc, cela se plaçait dans une certaine continuité. Les modèles anciens étaient très proche de ce qui se pratique en Allemagne où très tôt on classe les élèves et où à partir de ce classement, ils ont un enseignement spécialisé dans les savoirs nécessaires à leur filière, en excluant d'autres savoirs considérés comme inutiles. Attention, ce sont des "tendances", dans les faits, il y a quand même des passerelles entre filières et on continue à dispenser des savoirs généraux.
Dans le "tronc commun" ou dans le collègue unique, on repousse l'heure des choix, de la 6ème vers la 3ème et on essaye de donner des connaissances communes à un maximum d'élève. En fait, on part du principe qu'un élève qui a e du mal à acquérir les premiers enseignements peut très bien, une fois cela acquis, rattraper son retard, voire devenir un bon élève. Mais, il y a aussi une certaine image des besoins du monde économique. On pensait qu'il fallait plus de techniciens, plus d'ingénieurs, plus de gens qui maîtrisaient des systèmes complexes. Donc, on a tenté de mener plus de monde vers des niveaux d'excellence et pour cela on a décidé de maintenir des élèves dans un milieu où on leur dispenserait plus de savoirs.
Dans les années 2000, on a aussi voulu institué le tronc commun dans le lycée. Le tronc commun a des avantages, des classes communes toutes filières confondues pour 70 à 80% des cours. Des classes spécialisées pour les savoirs qui ne font pas partie du tronc commun. Ensuite, il y a la question de savoir si on classe les élèves par niveaux ou si on fait des classes équilibrées. Prenons le cas où vous vous retrouvez avec 100 élèves qui suivent le même noyau de cours (français, maths, langues vivantes, ...), vous avez 2 choix. Soit vous classez vos élèves, et vous mettez dans la première classe les 25 les mieux notés, dans la seconde classe, les 25 suivants et ainsi de suite. Finissant par une 4ème classe de moins bons élèves avec éventuellement une équipe pédagogique adaptée. Mais, on peut aussi diviser les élèves en 4 groupes de 25 plus ou moins choisis au hasard, en évitant les regroupements préjudiciables à la bonne marche des classes.
Effectivement, force est de constater que la démarche de repousser les choix a échouée. Mais, on doit aussi constater qu'on n'a toujours pas trouvé la bonne solution. Effectivement, il y a régulièrement une tendance au retour aux méthodes anciennes, que ce soient celles de la IIIe République, ou celle des années 50. Mais, il faut remettre les choses dans leur contexte, elles étaient adaptée à l'état de la France de l'époque. Pour la IIIe, il s'agit d'un pays rural au nationalisme très développé dans lequel on nourrit un esprit de revanche. On voit bien que la France du XXIème siècle à peu à voir avec cela. Ces dernières décennies, les parents ont poussé pour qu'on multiplie les savoirs, au risque qu'on oublie d'améliorer les apprentissages.