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Message Publié : 22 Août 2021 17:57 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Oliviert a écrit :
Jerôme a écrit :
Un point sensible que Durand n 'a pas assez mis en lumière à mon sens : la fièvre du samedi soir. Il cite ce film à juste titre pour illustrer l'abandon de l'utopie révolutionnaire par la classe ouvrière.

On devrait nuancer : la classe ouvrière américaine a t elle jamais eu envie de faire la révolution ? Et surtout ce film ne révèle t il pas que pour les jeunes des seventies le sexe est plus important que la politique ? Bref que la vraie révolution des années 1960 est celle des moeurs et non celle du pouvoir économique ou politique ?

La Fièvre du Samedi Soir est un film très léger en apparence.
Mais je ne pense que ce soit un film sur le sexe, car le scénario n'est pas celui d'American Graffiti et de films de cancres collégiens qui cherchent un mode d'emploi et à s'amuser. C'est un film sur les jeunes adultes citadins. Ils ont déjà eu des expériences. C'est banal pour eux. Ils cherchent autre chose. John Travolta n'a pas de plaisir quand il fait l'amour dans la voiture avec sa petite amie rondouillarde et latine, qui s'accroche à lui. Il la quitte, car il veut autre chose que des ébats amoureux.

La danse n'est pas celle de la séduction mais de la compétition. On l'oublie, mais ils dansent pour gagner un concours. D'ailleurs cette recherche de la performance et du gain financier est à l'opposé des idées hippies. Travolta ne choisit pas sa partenaire parce qu'elle est la plus attirante et la plus facile, mais parce qu'elle danse le mieux. De plus, elle est anglo-saxonne et bourgeoise. Elle va permettre à Travolta, le petit émigré latin, de s'élever dans la société. A la fin, au petit matin, John Travolta traverse un pont, si je me souviens bien. J'y vois le symbole du passage d'un quartier pauvre à un quartier riche.

Il est toujours assez drôle de constater que certains s'échinent à trouver des messages politiques dans des films hollywoodiens qui sont, avant tout, du pur divertissement....
Ça me rappelle une interview du réalisateur John Carpenter, déjà âgé, qui fulminait parce que durant toute sa carrière, des critiques avaient cherché quels étaient les « messages » contenus dans ses films. Rappelons que les films du bonhomme ont régulièrement été descendus par la critique aux États-Unis à leur sortie... Avant de devenir des films-cultes très populaires quelques années plus tard !

Ceci dit, les grands points forts de Saturday Night Fever pour la majorité du public, c'est la musique disco et les dances endiablées du jeune John Travolta... Les musiques et les modes changent, et le mouvement hippie agonisait déjà depuis quelques années.
D'ailleurs, il me semble que les hippies se recrutaient d'abord dans une certaine jeunesse aisée, chez les intellectuels, sur les campus universitaires. Ce n'était pas vraiment un mouvement si « populaire » que ça....

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“La barbarie est l'état naturel de l'humanité, [...]. La civilisation n'est pas naturelle. Elle résulte simplement d'un concours de circonstances. Et la barbarie finira toujours par triompher.” ― Robert E. Howard


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Message Publié : 22 Août 2021 18:54 
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Lord Foxhole a écrit :
D'ailleurs, il me semble que les hippies se recrutaient d'abord dans une certaine jeunesse aisée, chez les intellectuels, sur les campus universitaires. Ce n'était pas vraiment un mouvement si « populaire » que ça....

Je pense que c'est une idée toute faite. L'Amérique de ces années-là était riche et d'une grande diversité.

Par ailleurs le mouvement hippie n'a rien d'intellectuel.

Demandez-vous (dans un registre voisin) de quelle origine étaient les jeunes qui cherchaient à monter un groupe de musique : je pense que vous allez trouver de tout.

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Message Publié : 23 Août 2021 7:46 
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Marc Bloch
Marc Bloch

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Pour Foxhole

Un film ou un roman porte toujours un message que son auteur le veuille ou pas.

Si l'œuvre a du succès, cela signifie qu elle correspond plus ou moins aux aspirations du public. Si elle n'en a pas, on peut supposer l'inverse.

La fievre du samedi soir en 1977 ou la Boum en 1984 sont des indices forts de la dépolitisation des jeunes de cette époque - même si le réalisateur voulait seulement gagner de l'argent en enregistrant des entrees.


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Message Publié : 24 Août 2021 19:07 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Inscription : 28 Mai 2009 21:52
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Pierma a écrit :
Lord Foxhole a écrit :
D'ailleurs, il me semble que les hippies se recrutaient d'abord dans une certaine jeunesse aisée, chez les intellectuels, sur les campus universitaires. Ce n'était pas vraiment un mouvement si « populaire » que ça...

Je pense que c'est une idée toute faite. L'Amérique de ces années-là était riche et d'une grande diversité.
Par ailleurs le mouvement hippie n'a rien d'intellectuel.
Demandez-vous (dans un registre voisin) de quelle origine étaient les jeunes qui cherchaient à monter un groupe de musique : je pense que vous allez trouver de tout.

Le mouvement Hippie ne se limitait pas à être un gentil courant musical : il s'agissait d'un mouvement s'opposant justement aux valeurs traditionnelles des États-Unis (en particulier) et du monde occidental (en général).... Les Hippies rejetaient donc le mode de vie des " parents " (comprendre par là, les générations précédentes), le pouvoir de l'argent, et la société de consommation.
Avant que les idées pacifistes ne commencent à se généraliser au sein de la société américaine en 1968, les Hippies étaient déjà opposés au militarisme et à la Guerre du Vietnam....

Jerôme a écrit :

Un film ou un roman porte toujours un message que son auteur le veuille ou pas.
Si l'œuvre a du succès, cela signifie qu elle correspond plus ou moins aux aspirations du public. Si elle n'en a pas, on peut supposer l'inverse.
La fievre du samedi soir en 1977 ou la Boum en 1984 sont des indices forts de la dépolitisation des jeunes de cette époque - même si le réalisateur voulait seulement gagner de l'argent en enregistrant des entrees.

A mon avis, le souci est justement quand on commence à trouver, dans une œuvre, un message que l'auteur n'a jamais voulu y mettre... On est alors là dans le registre de l'interprétation.
Evidemment, on sait qu'avec toute œuvre artistique, c'est pratiquement inévitable....
Néanmoins, je comprend fort bien l'incompréhension du réalisateur John Carpenter... Lui qui, à la fin des années 70, avait commencé à se faire connaitre avec des séries B comme Assaut (une sorte de western urbain) et Halloween, la nuit des masques (devenu ensuite l'archétype du film avec tueur en série masqué). Deux histoires où je ne vois pas très bien quels " messages " certains ont voulu y voir.

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Message Publié : 24 Août 2021 20:35 
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Jean Froissart
Jean Froissart
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Lord Foxhole a écrit :
Oliviert a écrit :
... Travolta ne choisit pas sa partenaire parce qu'elle est la plus attirante et la plus facile, mais parce qu'elle danse le mieux. De plus, elle est anglo-saxonne et bourgeoise. Elle va permettre à Travolta, le petit émigré latin, de s'élever dans la société. A la fin, au petit matin, John Travolta traverse un pont, si je me souviens bien. J'y vois le symbole du passage d'un quartier pauvre à un quartier riche.

Il est toujours assez drôle de constater que certains s'échinent à trouver des messages politiques dans des films hollywoodiens qui sont, avant tout, du pur divertissement....
J'espère que je vous ai bien fait rire.

En fait, je n'ai rien inventé. C'est dans le scénario :

"Tony is mesmerized by another woman at the club, Stephanie Mangano, whose dancing skills exceed Annette's. ... The bridge has special significance for Tony as a symbol of escape to a better life. ... Morning has dawned by the time he appears at Stephanie's apartment. He apologizes for his bad behavior, telling her that he plans to relocate from Brooklyn to Manhattan to try and start a new life." (Source : https://en.wikipedia.org/wiki/Saturday_Night_Fever )


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