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Message Publié : 20 Août 2006 7:44 
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Jean Froissart
Jean Froissart
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Inscription : 23 Déc 2004 18:02
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Jamais la France n'a montré un grand enthousiasme pour ses entreprises coloniales, elle abandonne d'ailleurs à cette occasion la Louisiane qui n'était pour l'epoque qu'un boulevard entre le Canada et Saint Domingue (Haïti), la colonie la plus riche.
On cite les fameux arpents de neige mais il y'a une citation célèbre faite à Bougainville envoyé par Montcalm :
on ne cherche point à sauver les ecuries quand le feu est à la maison
on connait beaucoup moins l'auteur de cette phrase, il s'agit du Ministre de la Marine, Berryer dont le secours pour sauver la Nouvelle France se resumera à "326 hommes de renfort".

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"A moi Auvergne"


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Message Publié : 20 Août 2006 8:40 
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Roy-Henry a écrit :
Bref. Rappelons que les Canadiens d'origine française (essentiellement, au futur Québec), étaient moins de 100 000 habitants en 1763. On parle, je crois, de 70 000...

En 1850, ils étaient près d'un million. En 1960, quasiment 7 millions.

C'est leur prodigieux taux de natalité qui permit à cette goutte d'eau francophone d'exister dans cet océan anglo-saxon.

Mais il me semble que ce taux de natalité a aujourd'hui décru au niveau de ses voisins, non ?


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Message Publié : 20 Août 2006 8:43 
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Réflexion gaullienne touchant le Québec et les minorités :
Citer :
Élysée, 12 juillet 1961.

L’important pour une minorité, comprenez-vous, c’est d’être majoritaires quelque part. Si les Français de souche étaient majoritaires en Oranie et dans la plaine de la Mitidja jusqu’à Alger, ils seraient les maîtres du sol. Personne ne pourrait y trouver à redire, pour peu qu’ils laissent la population musulmane libre de s’organiser à sa guise au-delà du réduit où on les regrouperait. Les Canadiens français sont majoritaires au Québec : là, ils ont pu exister, ils ont pu se défendre. Dans les autres provinces, où ils sont minoritaires, ils sont noyés, laminés. Les pieds-noirs, et les musulmans qui voudraient rester avec eux, pourraient tenir dans ce réduit. Les deux millions d’Israéliens ont bien tenu en face des cent millions d’Arabes qui les entourent.

Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle, tome I


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Message Publié : 20 Août 2006 15:29 
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Thucydide
Thucydide

Inscription : 13 Août 2006 22:40
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Localisation : Québec
Geopolis a écrit :
Roy-Henry a écrit :
Bref. Rappelons que les Canadiens d'origine française (essentiellement, au futur Québec), étaient moins de 100 000 habitants en 1763. On parle, je crois, de 70 000...

En 1850, ils étaient près d'un million. En 1960, quasiment 7 millions.

C'est leur prodigieux taux de natalité qui permit à cette goutte d'eau francophone d'exister dans cet océan anglo-saxon.

Mais il me semble que ce taux de natalité a aujourd'hui décru au niveau de ses voisins, non ?


Ce taux de natalité -qui aurait été à l'époque le plus élevé de la race blanche- a été une arme à deux tranchants.
S'il est vrai qu'il a permis de survivre dans cet océan anglo-saxon, il ne faut pas oublier que le manque de ressource a obligé environ 600 000 d'entre eux à émigrer aux États-Unis entre 1850 et 1930 pour y trouver du travail. La population du Québec en 1867 était de 1 200 000 habitants. On comprendra la gravité du problème qui n'est pas sans rappeler celui de l'Irlande ou de la Sicile à la même époque. Ces Québécois, pauvres et très peu instruits, s'établiront en grande partie dans les états de la Nouvelle-Angleterre où ils formeront un prolétariat docile entre les mains des entrepreneurs méthodistes et presbytériens. Certains généalogistes soutiennent que les descendants de ces émigrants -les Franco-américains-sont aujourd'hui plus nombreux que les francophones du Québec. Si le Québec n'avait pas connu ce grave problème, il serait aujourd'hui beaucoup plus populeux. Comme l'Irlande ou la Sicile...


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Message Publié : 23 Août 2006 7:11 
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Inscription : 26 Déc 2004 20:46
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Voyage de Peyrefitte à Montréal :
Citer :
Jeudi 14 septembre 1967.

Le maire de Montréal, Drapeau, m’accueille au bas des marches de son Hôtel de Ville : « Je vais vous faire pas à pas le chemin qu’a parcouru M. de Gaulle le 24 juillet. Je l’ai accueilli à sa descente de voiture. […] Là-dessus, il m’a dit : “Il faut que je salue la foule.” Je l’ai donc conduit au balcon, oui, ce balcon.
« J’étais tranquille. J’avais insisté, quand les envoyés de l’Élysée étaient venus préparer le voyage, pour qu’il n’y ait pas de discours au balcon. […] On peut toujours se laisser entraîner par une foule. Alors, j’avais obtenu que le discours ait lieu sur la terrasse à l’arrière de l’Hôtel de Ville, loin de la foule, devant six cents invités triés sur le volet. Le matin, comme je me méfiais d’un accident, j’ai fait mon inspection. J’ai vu qu’un micro avait été installé sur le balcon, contrairement à mes ordres. J’ai fait aussitôt appeler le technicien. Je l’ai réprimandé pour son zèle intempestif et lui ai ordonné d’enlever le micro.
« M. de Gaulle salue la foule en levant les bras. Une immense acclamation jaillit. Il me dit : “Il faut que je leur parle. – C’est impossible, Monsieur le Président, il n’y a pas de micro.” Par infortune (sic), le technicien du matin était de nouveau là, comme un diablotin, et il dit : “Je l’ai caché derrière le rideau, mais je peux le remettre en marche” ; et, en deux gestes, il le fait, avant que j’aie eu le temps de réagir. C’est ainsi que M. de Gaulle a prononcé son discours. Quand un accident est pour arriver, il est pour arriver. »
Drapeau répète cette formule fataliste. Il a fait tout ce qu’il a pu pour éviter l’accident. Mais le destin voulait que l’accident arrivât.
Il m’entraîne ensuite vers la terrasse sur l’arrière, où il avait fait installer six cents chaises sous un dais, pour faire attendre les principaux « notables » de Montréal. « Le son avait été retransmis. Ils avaient tous des mines consternées. »

Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle, tome III

Savoureuse anecdote, on se demande quel aurait pu être le témoignage du technicien qui doit toujours exister.

Contrairement à ce que gromelaient Pompidou et quelques autres ministres goguenards au retour de de Gaulle, le président n'avait pas cédé à un coup de vieillesse mais avait prémédité ses propos, allant même jusqu'à interroger l'amiral qui l'accompagnait en voyage aller sur la formule "Vive le Québec libre !"

C'est curieux comme Pompidou et quelques autres, qui se sont toujours crus plus subtils que de Gaulle, ont été en réalité toujours à sa traîne, quand ils n'étaient pas complètement largués.


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Message Publié : 09 Déc 2007 0:14 
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Salluste
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Inscription : 05 Juin 2006 21:55
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Merci pour l'anecdote, Geopolis, c'est effectivement savoureux.
En parcourant un intéressant forum Acadien je suis tombé sur le fameux discours de De Gaulle à Montréal "Vive le Québec libre !". On peut le voir ici, dans un reportage de l'INA (18 minutes) :

http://www.ina.fr/archivespourtous/inde ... AF86014729


C'est resté très émouvant et l'évènement historique est pratiquement palpable. C'était du temps où les chefs d'Etats ne se déplacaient pas pour mendier des marchés au mépris de soi-même et de certains prétendus principes, mais pour représenter une certaine idée de la France. Il manque malheureusement des prises en gros plan pour voir les visages parmi le public, mais le crescendo des vivats est nettement audible.

J'avais entendu dire (comme Pilayrou) que ce fameux "Vive le Québec libre !" était un ajout improvisé devant un enthousiasme qui l'aurait surpris. On se rend compte qu'il n'en est rien et que dès le début de sa courte allocution, il savait parfaitement où il allait et l'effet qu'il recherchait. Et même depuis son départ de France avec le choix du croiseur Colbert -qui relève évidemment du symbole- et toutes les allocutions jusqu'à Montréal.

Geopolis a écrit :
Contrairement à ce que gromelaient Pompidou et quelques autres ministres goguenards au retour de de Gaulle, le président n'avait pas cédé à un coup de vieillesse mais avait prémédité ses propos, allant même jusqu'à interroger l'amiral qui l'accompagnait en voyage aller sur la formule "Vive le Québec libre !"

C'est curieux comme Pompidou et quelques autres, qui se sont toujours crus plus subtils que de Gaulle, ont été en réalité toujours à sa traîne, quand ils n'étaient pas complètement largués.

Voila ! Et les commentaires ci-dessous le confirment :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Discours_d ... tr%C3%A9al

Article source :
http://codofil.forumsdediscussions.com/ ... e-t141.htm

Que signifie le panneau "RIN" brandi dans la foule ?


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Message Publié : 10 Déc 2007 1:42 
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Polybe
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Inscription : 21 Avr 2006 12:22
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Localisation : Québec
Foulques a écrit :
Citer :
Que signifie le panneau "RIN" brandi dans la foule ?

Bonsoir, mon cher Foulques. :)

Le ''RIN'' signifie : Rassemblement pour l'indépendance nationale

Trois mois après l'élection de Jean Lesage, en 1960, le Rassemblement pour l'indépendance nationale (R.I.N.), voit le jour. Ainsi, le 10 septembre 1960, les trente membres fondateurs se réunirent à Morin Height, dans les Laurentides, pour établir les bases du premier mouvement qui assurera le décollage politique du projet de souveraineté du Québec. De même, certains militants du R.I.N., les rinistes, étaient issus du premier groupe indépendantiste contemporain : l'Alliance Laurentienne. Ce nouveau parti politique québécois, de centre-gauche et socialisant, comptait parmi ses pionniers quelques fonctionnaires d'Ottawa, des avocats, des intellectuels et des artistes de Montréal. Le premier président du R.I.N. fut le traducteur André d'Allemagne et le vice-président, Marcel Chaput, biochimiste. On peut aussi noter la présence du journaliste Pierre Bourgault, responsable de la propagande, et qui fut par la suite président, ainsi que Andrée Ferreti.

Le style d'action et le langage feront du R.I.N. un groupe d'avant-garde, comme en témoignent les manifestations, les piquetages, et son soutien aux grèves. De plus, les dirigeants rinistes parlaient de révolution nationale et sociale. Dans ce même sens, l'emblème du R.I.N. était batailleur : une tête de bélier stylisé, noir et rouge, les deux couleurs de la révolution.

Sur l'échiquier politique de l'époque, le R.I.N. se classe au centre-gauche. En effet, pour la majorité des partisans, le projet d'indépendance était lié à celui d'une transformation assez radicale de la société : intervention généralisée de l'État, nationalisations, laïcisation. De plus, le programme du R.I.N. comportait des mesures avancées, comme le retrait du système de défense nord-américain (NORAD, OTAN) et l'adoption d'une politique étrangère neutraliste. Donc, le RIN n'était pas exclusivement un mouvement nationaliste, même s'il préconisait des mesures comme l'unilinguisme français au Québec contre le régime de bilinguisme officiel au Québec.

Image
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Pierre Bourgault (1934-2003)

Le Devoir : http://www.ledevoir.com/2003/06/17/30082.html

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.
« Il est dans la nature de l’homme d’opprimer ceux qui cèdent et de respecter ceux qui résistent. » — Thucydide

« Un homme ne doit pas avoir deux patries. Le patriotisme qui se divise s'affaiblit. » — Laure Conan


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Message Publié : 10 Déc 2007 22:46 
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Salluste
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Inscription : 05 Juin 2006 21:55
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Merci pour ces renseignements précis, cher Jos ! :wink:

Deshays Yves-Marie a écrit :
J'y ai assisté en direct (membre du rassemblement des chorales "A coeur joie" qui avaient donné des concerts à l'Expo 67 et achevaient leur tournée en accueillant le Général)... Les Québécois présents avaient du mal à en croire leurs oreilles!

Décidément, vous êtes incroyable... Vous me rappelez Pierre Clostermann qui avait le chic pour se trouver là où il se passait quelque chose dans le monde.
Si vous avez plus de précisions, surtout n'hésitez pas, c'est agréable de se brancher sur "l'Histoire par ses témoins". :)


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 Sujet du message : Re: L'indépendance du Québec
Message Publié : 27 Mai 2008 21:28 
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Salluste
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Inscription : 11 Mai 2008 19:00
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Je me mêle peut-être de ce qui ne me regarde pas ...mais je suis toujours étonné de voir que les québecois se complaisent dans l'image du pauvre martyr des méchants anglais ...

Il me semble que l'histoire du canada (au moins depuis 1840 et l'échec des patriotes) est marquée par un compromis "massif" entre les anglais (de Londres) puis les anglophones et les dirigeants francophones.

En gros les "canadiens français" reçoivent une large autonomie politique et administrative et une certaine association aux prises de décision fédérales. C'est clairement l'enjeu des négociations de 1867 sur la création de la "confédération".

d'ailleurs l'Eglise valide cette vision - il y a même un discours sur la "conquête providentielle" qui a mis le Québec à l'abri des horreurs de la révolution.

Il y a un choc à partir des années 60 : on peut l'expliquer par la prise de conscience nationaliste mondiale (algérie, vietnam ...) qui s'étend aux québécois.

Pour ma part j'ose une théorie politiquement incorrect : plus que le monde des idées c'est celui de l'économie qui passe au premier plan ... dès lors la supériorité des anglophones est non seulement évidente mais aussi insupportable car elle rend vaine l'autonomie politico-administrative ("formelle" diraient les marxistes) acquise en 1867.



Qu'en pensent nos lecteurs québécois ?


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 Sujet du message : Re: L'indépendance du Québec
Message Publié : 27 Mai 2008 21:39 
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Philippe de Commines
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Inscription : 05 Jan 2008 16:29
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PhP a écrit :
Pour ma part j'ose une théorie politiquement incorrect : plus que le monde des idées c'est celui de l'économie qui passe au premier plan ... dès lors la supériorité des anglophones est non seulement évidente mais aussi insupportable car elle rend vaine l'autonomie politico-administrative ("formelle" diraient les marxistes) acquise en 1867.



Qu'en pensent nos lecteurs québécois ?


Je ne suis pas québécois, mais j'aimerais quelques informations supplémentaires, si vous les avez, pour mieux comprendre votre dernière affirmation : quels sont le PIB par habitant et le taux de croissance des dernières années pour chacune des provinces du Canada ?

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Les facultés de conceptualisation de l'empereur Constantin paraissent avoir été très limitées ; malgré de longues séances, les évêques ne semblent pas avoir réussi à lui faire bien comprendre la différence qui séparait l'orthodoxie de l'arianisme. (Y. Le Bohec)

Bref, un homme "au front étroit mais à la forte mâchoire" (J.P. Callu)


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 Sujet du message : Re: L'indépendance du Québec
Message Publié : 27 Mai 2008 21:51 
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Plutarque
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Inscription : 14 Fév 2006 2:13
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PhP a écrit :
Je me mêle peut-être de ce qui ne me regarde pas ...mais je suis toujours étonné de voir que les québecois se complaisent dans l'image du pauvre martyr des méchants anglais ...

Il me semble que l'histoire du canada (au moins depuis 1840 et l'échec des patriotes) est marquée par un compromis "massif" entre les anglais (de Londres) puis les anglophones et les dirigeants francophones.

En gros les "canadiens français" reçoivent une large autonomie politique et administrative et une certaine association aux prises de décision fédérales. C'est clairement l'enjeu des négociations de 1867 sur la création de la "confédération".


Votre commentaire est le bienvenu.
Étant moi-même québécois, je peux vous assurer que votre affirmation est malheureusement vraie.

Dans mon cas comme dans celui de plusieurs autres milliers de Québécois, l'idée d'être considérés en martyrs de l'Empire britannique, est loin d'être notre objectif. Je suis totalement d'accord avec vous pour dire que ces méchants Anglais ont été relativement généreux en ce qui nous concerne, nous les Canadiens-Français.

D'un autre côté, il ne faut pas ridiculiser notre passé, où nous avons dû nous battre avec ardeur pour obtenir ce que non seulement ce que nous voulions, mais ce que nous devions avoir. Je pense ici aux rébellions de 1837-38 et aux 92 résolutions de 1834. Dans cette requête, nous demandions, entre autre un gouvernement responsable, mais également la possibilité de nous occuper nous même de notre économie. En réponse, non seulement nous avons eu droit à un refus total et complet, mais nous avons eu de nombreuses conséquences, que nous n'avions même pas avant la rédaction de nos résolutions. Par exemple, les dettes du Haut et du Bas-Canada furent soudées et durent être payées à part égale (si je ne m'abuse...). Cependant, la dette du Haut-Canada était énorme, et c'est au Bas-Canada (soit la région du Québec actuel) que revint le devoir s'acquitter de son remboursement.

Mais peut-être suis-je en train de m'éloigner du sujet initial.

PhP a écrit :
Il y a un choc à partir des années 60 : on peut l'expliquer par la prise de conscience nationaliste mondiale (algérie, vietnam ...) qui s'étend aux québécois.


L'Exposition de 1967 fut également un grand pas dans l'Histoire québécoise, dans le sens où cela constitua une ouverture sur le monde. Auparavant, avec le gouvernement très conservateur de Duplessis, les Québécois n'étaient pas très informés sur le reste du globe et n'avait que peu d'idée sur ce qui s'y déroulait.

PhP a écrit :
Pour ma part j'ose une théorie politiquement incorrect : plus que le monde des idées c'est celui de l'économie qui passe au premier plan ... dès lors la supériorité des anglophones est non seulement évidente mais aussi insupportable car elle rend vaine l'autonomie politico-administrative ("formelle" diraient les marxistes) acquise en 1867.


Pourriez-vous expliquer cette théorie ? Pour être bien honnête, je ne la comprends pas vraiment...

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Ne me parlez pas de tradition navale ! Ce n’est que Rhum, sodomie et le fouet !

-Sir Winston Churchill, en parlant de la Marine britannique...


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 Sujet du message : Re: L'indépendance du Québec
Message Publié : 27 Mai 2008 22:03 
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Salluste
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Inscription : 11 Mai 2008 19:00
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Bon pour faire simple c'est une piste qui m'est venue ce soir ... je développe

En gros on considère généralement que le mouvement québécois est né dans la vague de modernisation qui a frappé le monde occidental dans les années 60 - avec une spécificité : les québécois étaient les seuls occidentaux à être colonisés ... comme les autres colonisés d'afrique ou d'asie, ils se son réveillés ... bref on analyse le mouvement national québécois à un mouvement fondamentalement politique et accessoirement culturel.

la piste que je suggère avec prudence (je n'ai été que deux fois au québec dans ma vie - une fois 10 jours et une fois un mois - mais je lis bien le français, ça aide lol ...) est que le compromis de 1867 avait un volet implicite : l'économie était dominée par les anglais.

Or avec la prospérité d'après guerre, avec la montée du matérialisme général, les questions économiques sont passés au premier plan des préoccupations. Dès lors quelle importance d'avoir un code civil, une Eglise catholique, un premier ministre francophone si les choses désormais tenues pour les plus importantes (l'emploi, l'argent...) étaient à 99% entre des mains anglaises ?

Donc le soubassement implicite du compromis de 1867 (l'économie reste anglaise) tombe ...

Seconde piste : Je pense aussi que Duplessis n'était pas indépendantiste - pas plus que l'Eglise... Or le discrédit qui frape l'union nationale et l'Eglise das les années 60 doit aussi porter atteinte à la ligne "fédéraliste"...

Merci de prendre ces thèses avec la tolérance qu'elles appellent car je ne suis pas un spécialiste...

PS : sur la psychologie des dirigeants québécois j'ai été très frappé par les mémoirs de Ph Aubert de Gaspé... On y voit très bien comment l'allégeance à la couronne britannique est admise par les "Seigneurs" du québec du XIXè siècle.


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 Sujet du message : Re: L'indépendance du Québec
Message Publié : 28 Mai 2008 11:54 
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Plutarque
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Inscription : 14 Fév 2006 2:13
Message(s) : 157
Localisation : Boucherville, Qc
PhP a écrit :
PS : sur la psychologie des dirigeants québécois j'ai été très frappé par les mémoirs de Ph Aubert de Gaspé... On y voit très bien comment l'allégeance à la couronne britannique est admise par les "Seigneurs" du québec du XIXè siècle.


Au 19e siècle, l'Église étant très forte au Québec, plusieurs (pour ne pas dire tous) livres étaient filtrés. Ainsi, plusieurs romans furent mis à l'index, dont un (du moins, que je connaisse) de ce même Philippe Aubert de Gaspé.

Voici ce que Wikipédia en dit...

[...]Il y aide son fils Philippe Aubert de Gaspé Fils à rédiger le livre qui la sacra premier romancier québécois.
De 1838 à 1841, il est emprisonné pour dette. Puis il revient à Québec en 1842. C'est sur la fin de sa vie qu'il rédigera ses écrits moitié roman moitié mémoire. Il meurt à Québec.

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 Sujet du message : Re: L'indépendance du Québec
Message Publié : 29 Mai 2008 8:06 
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Salluste
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Inscription : 11 Mai 2008 19:00
Message(s) : 296
Sur gaspé, voyez simplement la façon dont il parle de Napoléon ou de Nelson : on y voit une admiraton nostalgique pour la france mai aussi une totale fidélité à la couronne britannique (sentiment d'autant plus puissant qu'il n'y a plus de roi légitime en France à partir de 1792). A aucun moment il n'envisage de rompre avec l'Angleterre...


Pour revenir aux indiens (j'évite le barabarisme "amérindiens" - pourquoi pas "asiindiens" tant qu'on y est ...), ils n'ont guère été victimes des français car la france n'avait pas pour objectif de peupler l'amérique du Nord mais simplement d'y faire du commerce avec les autochtones : les trappeurs nouaient donc des liens commerciaux avec les indiens - ils pouvaient à la rigueur épouser leurs filles mais ils n'allaient pas conquérir des terres pour s'y installer en masse (en tant qu'agriculteurs) ... rien à voir avec les anglais dans les 13 colonies ...

Accessoirement je crois que lees autorités françaises (sans doute à la demande de l'Eglise qui ne recherchait pas la destruction des indiens) avaient interdit d'échanger les peaux contre de l'alcool ( à vérifier néanmoins).


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 Sujet du message : Re: L'indépendance du Québec
Message Publié : 29 Mai 2008 10:29 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
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Inscription : 15 Nov 2006 17:43
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Localisation : Lorrain en exil à Paris
PhP a écrit :
Pour revenir aux indiens (j'évite le barabarisme "amérindiens" - pourquoi pas "asiindiens" tant qu'on y est ...)



Gilles Vigneault a eu ce joli mot: "Les amérindiens. De plus en plus amers et de moins en moins indiens."

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"[Il] conpissa tous mes louviaus"

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Pourtant il n'y a pas le moindre vent."


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