On a un document qui l'atteste c'est le Codex 150, f. 141v-143r conservé à la bibliothèque municipale de Valenciennes ou vous avez d'un coté le Ludwigslied ou Rithmus Teutonicus « la chanson de Louis » est un Preislied (chant en l'honneur d'un guerrier) proche dans sa structure du chant de Hildebrand, poème écrit en vieux haut-allemand l’un des plus anciens témoignages de la langue germanique.
Et de l'autre le premier texte en proto-langue d'oil ou roman ou archéopicard comme on veut
"la cantilène de Saint Eulalie" prototype des chansons courtoises qui vont fleurir après l'an mille du cotés des langues d'oc.
On est la à l'Abbaye de Saint-Amand sur un territoire frontière entre le Roman (picard, wallon et champenois indistinct à l'époque) et le Tudesque (franconnie, maastrichtien); ils traduisent une ouverture de l'abbaye, dont l'abbé Gozlin était alors proche de l'entourage royal, à un nouveau public.
Ces deux textes sont des chants. Si c'est pas du latin c'est que ces chants sont destinés a des laïcs (sinon les clercs comprennent le latin). Le premier est un chant guerrier aurait été destiné à l’édification des hôtes germanophones : des guerriers en provenance d'Aix la Chapelle, de passage à l'abbaye.
Le deuxième est aussi une chanson qui nous compte la geste d'une martyre chrétienne plutôt utilisée pour l'édification des gens du peuple, commerçants champenois en route vers Aix la Chapelle.
On est a une époque ou l'unité de l'empire se délite et les langues vernaculaires réapparaissent au travers de l'écrit. Les mérovingiens avaient cherché à calquer leur administration sur l'administration romaine avec le latin comme langue officielle, les Carolingiens l'on calqués sur l'organisation de l'église en renforçant encore le latin avec l'invention de la minuscule caroline. Ils le font contre leur nature profonde puisque Charlemagne est issue d'une lignée de francs ripuaire de Herstall, qui parlent le Tudesque.
Mais est-ce que la langue maternelle des mérovingiens était le latin ? Pas sur car Dagobert : dag oberth (bonheur du jour) c’est encore du francique !