Il faut relativiser la qualité des troupes comtales. En 866, à Brissarthe, une armée conduite par quatre comtes est mise en échec par une coalition normanno-bretonne qui n'excède pas 400 hommes environ (capacité d’accueil de l'église paroissiale).
Par ailleurs, il faut relativiser tout autant le poids de l'armée dans la reprise en main de certaines franges du regnum Francorum (Alémanie, Franconie, Bourgogne, Provence, Bavière, Aquitaine), où la royauté pippinide comptée des partisans. Les succès ne furent pas uniquement militaires, mais également diplomatiques, avec l'aide de l'église appuyée par la papauté. La mise en place, puis l'entretien, de réseaux de fidèles fut sans doute tout aussi couteuse au trésor que l'organisation de l'ost (donation de bénéfices souvent irrécupérables puisque donnés par la suite en aumône aux abbayes, cadeaux en nature, etc...
Mais il est certain que la ditatatio du regnum couta chère en hommes (en Espagne, Saxe, Italie, Bretagne), notamment avec la mise en place de techniques poliorcétiques dans les contrées méditerranéennes (en Septimanie, en Espagne et en Lombardie).
Sur les mutations touchant l'armée d'alleutiers, il faut désormais se reporter à deux articles pénétrants d'Étienne RENARD, « Une élite paysanne en crise ? Le poids des charges militaires pour les petits alleutiers entre Loire et Rhin au IXe siècle », dans Les élites au haut Moyen Âge. Crise et renouvellements, Turnhout, 2006, p.315-336, et « La politique militaire de Charlemagne et la paysannerie franque », dans Francia, 36, 2009, p.1-33.
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