Jerôme a écrit :
Un professeur de droit m'avait expliqué jadis que cette relative unité conceptuelle était le résultat du travail des universitaires italiens qui avaient théorisé la féodalité au XIIe siècle et dont les théories s'étaient répandues dans toute l'Europe.
Votre professeur a fait joindre deux phénomènes qui différent par leurs origines et ne se succèdent pas par nécessité mais par le temps.
Il s'git d'une part d'un mouvement coutumier, né probablement de manières de faire, mouvement né à partir de la seigneurie et qui va aboutir à la féodalité avec des pratiques différentes selon les régions, comme il a été précisé abondamment dans le forum. Il n'y a pas de modèle mais des pratiques venant parfois d'un seigneur, parfois d'un groupe, qui se répandent et pas partout.
D'autre part, se produit d'une manière indépendante au 11è siècle un intérêt soudain pour un retour du droit romain, du droit de Justinien. La demande d'un droit mieux adapté émane des cités de l' Italie du nord et de leurs élites commerçantes qui en éprouvent le besoin. Ces cités veulent un droit mieux adapté aux affaires. Bologne va forger la nouvelle science juridique. Toute une école prend son essor à partir de l'école dite "des glossateurs", qui va se répandre dans le reste de l'Europe et à Orléans puis Paris, Montpellier et Toulouse en Francie.
Les deux mouvements ne peuvent être raccordés l'un à l'autre. Il n'y aura jamais de modèle de la féodalité fourni par des juristes italiens du droit romain. C'est vers le droit et les besoins de droit que se dirigent les juristes de l'école de Bologne, qui reprennent Justinien.