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Message Publié : 15 Mai 2020 6:02 
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Jean Froissart
Jean Froissart
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Voici un nouveau compte-rendu réalisé par Didier Lafargue, et qui concerne cette fois-ci le haut Moyen-Âge : Clotilde, épouse de Clovis, par Anne Bernet. Celle-ci n'est pas universitaire,il faut le rappeler, mais a écrit des biographies de femmes je crois et a fait un travail de recherches sur ses personnages. NB : je me suis permis d'enlever un "s" à Cambrai car il me semble que le nom de cette ville n'en prend pas.



Clotilde, épouse de Clovis

par Anne Bernet
(Ed. Pygmalion, 2006)



Clotilde était la fille de Chilpéric, lui-même fils du roi de Burgondie Gondioc. Ses parents furent assassinés sur l’ordre de son oncle Gondebaud qui voulait hériter de tout le royaume Burgonde, tandis qu’elle avait quatre ans. Sa mère (dont on ignore le nom) notamment fut sauvagement éliminée, sous prétexte de crime d’adultère, manœuvre politique destinée à ôter toute légitimité à une éventuelle succession de Clotilde plus tard. Celle-ci fut alors placée avec sa sœur dans un monastère à Lyon pour y recevoir une éducation catholique.


I. La situation en Gaule à l’époque de Clotilde.

Les Barbares étaient alors installés à demeure en Gaule depuis le début du Ve siècle, d’abord à titre de fédérés sous l’autorité théorique de l’empereur d’Occident, puis acquérant graduellement plus d’autonomie, s’appropriant les anciennes provinces de Gaule. Bien avant leur arrivée, l’empire romain avait opté pour le christianisme, devenu religion d’Etat. Mais un mal avait rongé la nouvelle religion : l’hérésie arienne. Sous l’impulsion du prêtre Arius, certains fidèles avaient souscrit à l’idée que la Sainte Trinité était sans fondement, car Dieu n’avait pas engendré le Christ mais simplement créé à l’instar des autres hommes ce qui revenait à nier la divinité du Christ et à enlever toute valeur au Saint Esprit qui venait après lui. Le concile de Nicée avait mis à bas cette croyance et était revenu à l’orthodoxie religieuse. Mais entretemps, Wisigoths et Burgondes avaient été évangélisés par l’un des leurs, le prêtre arien Wulfila.

Ainsi, envahissant l’Occident, la Gaule en l’occurrence, les tribus germaniques ariennes avaient été confrontées aux populations gallo-romaines restées catholiques. Catholicisme était désormais synonyme de romanité opposé au couple arianisme-barbarie. Un consensus s’était cependant établi entre les millions d’autochtones et la minorité que formaient les quelques milliers de Germains.

Celui-ci avait été rompu lorsque le nouveau roi des Wisigoth, Euric, avait décidé de renoncer à ses accords avec Rome, d’imposer l’arianisme aux populations dominées et de persécuter les catholiques. Puis à partir de sa capitale de Toulouse, il s’était lancé à la conquête de nouveaux territoires vers la Somme et le Berry et avait fini par dominer les trois quarts de la Gaule. La Romania diminuait peu à peu. D’abord représentée par le patrice Aetius, homme énergique vainqueur d’Attila, elle avait eu à sa tête Aegidius, homme de bonne volonté, mais débordé par la marée barbare, puis le faible Syagrius, qui n’était plus détenteur que d’un petit territoire, le pays entre Somme et Loire, dernière enclave de Rome.

Les Gaulois s’étaient alors regroupés autour des évêques catholiques, énergiques hommes d’action qui avant d’accéder au sacerdoce avaient été administrateurs ou soldats. Face à la menace arienne représentée par Wisigoths et Burgondes, ils avaient eu deux politiques :

Ceux du Sud, près de Narbonne et de Lyon qui avait décidé de se concilier les Burgondes en favorisant leur mariage avec des filles catholiques issues de l’aristocratie, nouvelles « Esther » sensées influencer ces « Auserius », voire leur donner des fils susceptibles de devenir catholiques (de même que dans la Bible, Esther avait jadis influencé le roi des Perses Auserius en faveur du peuple hébreux).
Ceux du Nord, animé par le sentiment de l’urgence, décidé à contrer le dangereux Euric en lui opposant un autre roi barbare qui de païen deviendrait catholique et, nouveau Constantin, rassemblerait tous les Gallo-romains contre les envahisseurs ariens. Ce fut notamment la politique suivie par l’évêque de Reims Rémi envers le roi des Francs saliens Childéric. Remi était à l’origine un étudiant en droit brusquement propulsé évêque à 22 ans sans qu’on lui demande son envie, car les nécessités du moment imposaient de rapides décisions dans le clergé du nord désorganisé par les invasions. Il finit cependant par prendre sa tâche très à cœur.


II. La montée des Francs.

Les Francs Saliens étaient alors un obscur peuple germanique installé dans le nord de la France. A l’origine ils comptaient pour très peu dans l’ancienne Germanie, simples clients des Chérusques ou des Bructère (à ce titre ils avaient participé à la victoire d’Arminius contre les légions de Varus en 9 ap. JC). Ils reparaissent vers 250 en envahissant la Gaule. Vaincus par l’empereur Constance Chlore, ils sont fixés par eux comme Colons au bord de l’Escaut. Troublant de nouveau l’ordre romain, Aetius les bat et les fixent avec leur roi Chlodion dans le Brabant en Belgique. Mérovée, fils de Chlodion, participe à la bataille des Champs catalaunique contre Attila. Se cherchant une légitimité, il s’affirme fils du dieu Wotan, ascendance dont sort renforcé son pouvoir sur les Francs, le sien et celui de ses descendants.

En 453, Childéric succède à son père Mérovée. C’est alors un jeune excité de vingt ans qui finit par s’aliéner son peuple par ses assiduités excessives auprès des épouses de ses guerriers. Il est déposé et n’échappe à la mort qu’en s’enfuyant en Thuringe où il épouse sa reine, Basine. Cette union donne une aura supplémentaire à Childéric et lui permet de redevenir roi des Francs à l’appel de ceux-ci. Il se lie alors avec l’évêque Remi.

Chacun des deux trouve avantage à se gagner l’autre, sans être dupe des arrières pensés de chacun cependant : Remi veut son aide contre les Ariens prédominants en Gaule à la place de l’incapable Syagrius, tout en sachant qu’il n’a affaire qu’à un ambitieux ; Childéric veut se servir de son influence pour imposer son pouvoir à la Gaule.

Hélas, catastrophe, Childéric meurt prématurément peu après à l’âge de quarante ans. Sans se laisser abattre, Remi ne change pas de cap et continue à s’appuyer sur les Francs. Chez ces derniers, le pouvoir échoit au fils de Childéric, un gamin de quinze ans nommé Chlodoweg, plus connu sous le nom de Clovis.


III. Avènement de Clovis.

L’évêque lui écrit sur un ton paternel. Clovis est évidemment très inexpérimenté, sa mère est morte des années plus tôt, et il est seul pour exercer le pouvoir. Heureusement pour lui il n’a pas de frères pour lui disputer le trône, seulement des sœurs, ce qui lui évite d’avoir à les trucider comme l’avait fait Gondebaud. Il commence par obtenir de l’empereur d’Orient Zénon, lequel se désintéresse de la Gaule, un rescrit qui fait de lui son représentant dans ce pays. Pour Zénon, il ne s’agit que d’assurer une petite influence. Pour Clovis, ce document doit lui donner une certaine légitimité lui permettant de supplanter Syagrius. Quand celui-ci est mis en demeure de se soumettre, il refuse, se fait battre par le roi des Francs à Nogent avant d’être décapité par lui pour haute trahison.

Remi tout d’abord est inquiet quand il voit que ce souverain commence à placer tous ses actes sous l’invocation de Wotan, ce qui en soit n’est pas trop grave, mais surtout recherche l’alliance des wisigoths ariens en donnant l’une de ses sœurs en mariage à l’un de leur souverain. L’évêque voudrait éviter cet écueil, celui consistant à se choisir une épouse arienne qui finirait par le dominer. Aussi veut-il absolument lui trouver une épouse catholique.

C’est là que vont se rejoindre les stratégies des évêques du nord et de ceux du sud. Remi écrit à Avitus de Vienne pour qu’il lui trouve une « Esther » pouvant convenir à son roi. Celui-ci lui propose alors Clotilde, nièce du roi de Burgondie Gondebaud.

Les deux nièces de ce dernier avaient été élevé dans un monastère de Lyon après l’assassinat de leurs parents. L’aînée Chroma, marquée par le souvenir de cet acte, se refusait à rentrer dans le monde et était déterminé à prendre le voile, à la grande satisfaction de Gondebaud qui ne demandait pas mieux. La cadette, Clotilde, trop jeune pour se souvenir de cette tragédie tenait au contraire à se marier.


IV. Les tractations autour du mariage de Clotilde.

Gondebaud ne pouvait obliger sa jeune nièce à se faire elle aussi religieuse ce qui l’eut fort bien arrangé. Aussi tenta-t-il de l’utiliser en la mariant à un prince arien ce qui l’eut fait concourir à l’intérêt de la dynastie. Il fallait pour cela que Clotilde se convertisse à l’hérésie car autrement aucun souverain ne l’accepterait pour épouse. Clotilde refusa tout net, catholique elle était, catholique elle resterait. Aussi pour essayer de la mater, son oncle l’envoya-t-il en exil chez son frère Godegisil à Genève en espérant que ce morne séjour la ferait réfléchir. C’était compter sans Avitus qui voulait absolument qu’elle ait son rôle à jouer pour la cause catholique.

Clovis, alors, était peu enthousiaste à l’idée d’épouser une princesse catholique, selon la volonté de Remi. D’abord, il était peu attiré par l’alliance avec les Burgondes qui étaient pour lui la cinquième roue de la charrette. Les Burgondes représentaient alors un peuple assez faible, désormais satellites des puissants wisigoths. Quant à se convertir et se faire catholique, Clovis ne pouvait s’y résoudre pour deux raisons :

Une raison spirituelle.

Le roi des francs ne pouvait renoncer à croire en les dieux de ses ancêtres et toute la mythologie qui en était l’apanage, les Ases, les walkyries, de puissantes divinités qui récompensaient les vainqueurs au combat. Il ne pouvait souscrire à une religion qui donnait sa place à un dieu vaincu mort sur la croix qui ne pouvait convenir qu’à des faibles ou à des lâches. Mais plus grave encore était :

La raison politique.

Deux obstacles en effets empêchaient la conversion de Clovis :

La situation intérieure. Une conversion aurait mis ce prince en difficulté avec son peuple, ses guerriers qui n’auraient peut-être pas accepté son choix, tout imprégnés qu’ils étaient de leurs croyances ancestrales et l’auraient alors déposé, tué peut-être.

La situation extérieure. Sa position de roi païen lui conférait un rôle de neutralité bien commode entre les barbares ariens et les gallo-romains catholiques. L’équilibre des forces penchait plutôt vers les premiers, et si Alaric II avait eu l’audace d’Euric, toute la Gaule aurait été arienne.

Pourtant, Clovis était conscient des avantages d’une conversion catholique. Celle-ci lui aurait permis d’obtenir :

Paris.

Depuis que son père lui avait fait connaître la ville tout enfant, il avait été séduit par cette cité et souhaitait lui imposer son pouvoir. Or, la future capitale était à l’époque gouvernée de fait par la vierge Geneviève. Celle-ci était fille d’une mère gallo-romaine et d’un père Franc. Très tôt, elle était rentrée dans les ordres. Elle avait détenu un rôle majeur lors de l’arrivée des Huns d’Attila. Sachant que l’envahisseur massacrait les habitants des villes qui lui résistaient, les Parisiens avaient voulu lui ouvrir les portes. Geneviève s’y était opposé avec succès faisant le calcul que pressé d’en découdre avec son ennemi Aetius, Attila ne perdrait pas son temps à faire le siège de la ville et prendrait le large. On avait crié au miracle et Geneviève en avait tiré une très grande aura auprès de sa ville. Personnellement, elle ne demandait pas mieux que de concourir au succès des Francs son peuple d’origine. Mais il ne pouvait être question pour elle de donner Paris à un roi païen. Et Clovis ne voulait pas se convertir. Aussi, quand il voulut faire le blocus de la cité, Geneviève pris elle-même la tête d’un convoi de bateau vers Rouen pour assurer son ravitaillement. Une autre région convoitée par Clovis était :

La Bretagne.

Celle-ci était aussi peuplée de Gallo-romains catholiques, des Celtes venus de l’actuelle Angleterre, fuyant les invasions germaniques. Sortant le rescrit de l’empereur Zenon, Clovis tenta de leur imposer son pouvoir. Mais seule Nantes consentit à lui ouvrir ses portes car, rescrit ou pas, le reste du pays ne voulait pas de lui tant qu’il ne se convertirait pas. C’était l’impasse.

Clovis alors trouva une voie moyenne en faisant un bon mariage. Lui, il n’était pas question qu’il se convertisse. Mais il acceptait d’épouser une princesse catholique et laisser celle-ci faire baptiser les enfants à venir. Comme cela, il restait sur sa position médiane entre les Gallo-romains et les Ariens ; les catholiques avaient l’espoir de voir un souverain de leur religion régner un jour, et il avait au moins trente ans pour régler ces problèmes et décider de ce qu’il allait faire. D’ici là…

Remi lui indiqua alors la nièce du roi des Burgondes Gondebaud, Clotilde. Mais le roi des Burgondes n’était pas très chaud pour la lui donner. D’un autre côté, refuser était délicat car il craignait la colère du Salien. La légende raconte que ce dernier envoya un gallo-romain qu’il tenait en amitié, Aurélien, se rendre compte par lui-même de ce qu’était sa future fiancée. Aurélien se serait introduit déguisé en mendiant auprès de Clotilde, lui aurait alors révélé ses qualités, étudiant à loisir sa personnalité et, enthousiasmé par celle-ci serait ensuite aller faire son rapport à Clovis.

Brutalement alors, celui-ci fit sa demande en mariage à Gondebaud, exigeant que les noces se fassent immédiatement. Pris au dépourvu, le Burgonde donna son consentement et la fiancée s’en alla très vite avec son escorte franque, juste avant que son oncle se soit ravisé et ait tenté de la rattraper pour la reprendre. Clovis avait peur d’être déçu en voyant la jeune femme et comptait bien trouver des compensations en prenant des maîtresses si elle ne lui plaisait pas. Par contre, il était impossible à son épouse de prendre des amants car comme elle enfantait c’eut été risquer de jeter le doute sur l’ascendance de sa future progéniture. De toute façon, Clotilde n’y songeait pas : elle considérait qu’elle avait une mission et même si Clovis était vieux et laid, elle devrait être à ses côtés pour tenter de le convertir.

Heureusement pour elle, Clovis n’était ni vieux ni laid. C’était un beau jeune homme de 27 ans athlétique aux cheveux blonds. Dés qu’il vit la jeune femme, il en tomba amoureux et oublia ses projets de trouver des besoins affectifs ailleurs. Leur mariage fut célébré à Soissons, sa capitale. Pour impressionner tous ces barbares, l’évêque Remi fit tout pour que le décor soit somptueux avec force dorures et tapisseries, quelque chose de clinquant. Les Francs avaient une religion où les dieux étaient forts et méprisaient les chrétiens et leur dieu mort sur la croix. Il fallait donc leur en mettre plein la vue.


V. La conversion de Clovis.

Clotilde commença alors à harceler son époux pour l’amener progressivement à Dieu. Sa tâche était dure car, précisément, Clovis ne comprenait pas cette religion catholique, une religion qui avait pour héros un dieu vaincu, faite pour les faibles, les pauvres. Il y voyait la preuve de la décadence et de la fin de l’empire romain car, pensait-il, elle lui avait insufflé le découragement, la mollesse, le refus de se battre, un contraste avec les débuts de Rome, époque où elle était victorieuse car sans pitié et dure aux faibles. Il ne comprenait pas ce Christ assimilé à Dieu et qui malgré cela s’était laissé condamner et crucifier. A la limite l’arianisme lui était plus compréhensible car au moins il n’admettait pas la divinité du Christ. Surtout, le roi des Francs ne comprenait pas comment un dieu tout puissant avait pu laisser tuer son Fils sans rien faire, cela lui paraissait inconcevable. Aussi n’était-il qu’amusé par les exhortations de sa femme, pour lui des « momeries ». Ce qui pouvait le faire fléchir était surtout l’exemple de son épouse, pieuse, charitable, bonne envers les faibles, bien d’avantage que ses discours religieux dont il était déjà inondé à satiété par l’évêque Rémi.

Ce n’est qu’avec regret qu’il avait consenti à faire baptiser ses enfants. Au moins son aîné, Thierry, issu d’un premier lit, et qui avait alors quatre ans, restait voué à Wotan. Clotilde lui donna un premier enfant nommé Ingomer mais qui, une fois baptisé mourut avant un an. Clovis était découragé mais surtout culpabilisait car il pensait que c’était le baptême qui l’avait tué, même si 50% des nouveaux nés mourraient alors avant un an. Clotilde ravala ses larmes et lui donna un deuxième fils lui aussi baptisé, lui aussi menacé par les fièvres. Mais il survécut à la grande joie de ses parents.

Survint la guerre avec les Alamans, ennemis ancestraux des Francs. Clovis se devait de secourir son allié le roi de Thuringe assiégé à Tolbiac par les Alamans. Il partit avec son armée et livra bataille à ses ennemis auxquels s’étaient joints les Burgondes. Les affrontant sur un terrain difficile, il fut sur le point d’être vaincu et tué, lui qui n’avait encore jamais eu aucune défaite. C’est alors qu’il jura devant ses hommes que s’il gagnait, il se ferait chrétien. Le miracle se produisit : une flèche franque atteignit au cœur le roi des Alamans, les Francs reprirent l’avantage et Clovis fut vainqueur. Pour la première fois, il épargna les prisonniers, chose impensable à l’époque, ce qui était un signe.

De retour à Soissons, il fut instruit dans la nouvelle religion par Remi. Il atteignit peu à peu le niveau de catéchumène, mais il n’arrivait toujours pas à comprendre la nature du Christ, ce dieu vaincu. Sa conversion ne provoqua pas la révolte des nobles francs et la déposition du roi. Après tout, c’est quand Clovis avait invoqué le Dieu des Chrétiens qu’il avait eu la victoire à Tolbiac. Les dieux païens ne l’avaient pas secouru, aussi convenait-il de les abandonner pour croire en une divinité nouvelle. Il fut décidé que le roi des Francs serait baptisé à Reims. L’objectif était de se placer sous la protection de Saint Martin, patron des Gaules mort cent ns plus tôt. La ville du saint était Tours. Mais Tours appartenait à Alaric II et il était malaisé à Clovis d’aller mendier sa permission pour aller se faire baptiser là-bas. Aussi n’est-ce pas à Tours mais à Reims que Clovis serait baptisé, dans la cathédrale Saint Martin. On fit tout pour mettre tout le luxe possible, avec force dorures et cierges, dans la célébration de cet événement, de façon à frapper ces barbares francs. Le baptême de Clovis avait une signification : il faisait du roi un être soumis à l’Eglise, comme autrefois l’empereur Théodose obligé de se repentir d’avoir massacré les révoltés de Thessalonique. Le pouvoir n’était plus limité à l’arbitraire politique. En même temps la conversion lui donnait une nouvelle légitimité, l’enracinait plus solidement dans les esprits en faisant du roi le représentant de Dieu sur terre.


VI. Les conquêtes de Clovis.

Sa conversion permit au roi des Francs de s’emparer de Paris où il établit sa cour. Geneviève y consentit, devint une conseillère écoutée et une amie de Clothilde. Les deux femmes fondèrent ensemble des monastères. Cependant, Clovis ne put s’emparer de la Bretagne à l’ouest, ses habitants celtes restant farouchement indépendants même envers un catholique. Influencé par sa femme et la nouvelle religion, le roi des Francs consentit à être clément envers les habitants d’une ville qui s’était révoltés. Sa conversion inquiétait les souverains ariens mais ils se rassuraient car elle semblait le ramollir et le cantonner dans l’expectative.

Mais ce n’était qu’un leurre. Outre la Bretagne, les deux nations que lorgnait Clovis étaient :

La Burgondie autour de Dijon et de Lyon.
L’Aquitaine wisigothique, autour de Toulouse.

Les wisigoths étaient alors les plus puissants dans l’Europe d’alors. Le Salien pensa d’abord à attaquer la Burgondie où régnait son oncle Gondebaud. Clotilde, Burgonde elle-même, tentait là de le modérer, préférant une solution diplomatique à une guerre sanguinaire. Par l’intermédiaire de l’évêque Avitus, elle tenta d’amener son oncle à la conversion catholique mais en vain. Clovis, lui, n’y tenait guère car c’eut été le mettre en concurrence avec lui, seul souverain catholique jusque-là, et cela lui enlevait un prétexte de guerre. Si les Burgondes n’étaient plus ariens, il n’avait plus de raison valable de vouloir leur faire la guerre.

Prudent et rusé, Clovis réussit à mettre dans son jeu le plus jeune frère de Gondebaud, Godegisil, souverain de Genève. Epargné par son frère autrefois, Godegisil tremblait que son frère regrette sa faiblesse d’alors et tente de l’assassiner pour s’en débarrasser, il proposa à Clovis de le trahir tandis que le Franc pénétrerait en Burgondie. Clovis accepta et Gondebaud fut pris entre deux feux à Dijon. Mais il réussit à s’enfuir et à se réfugier à Avignon, ville imprenable. Clovis l’y assiégea en vain.

Sur l’entremise de Clotilde, un accord fut conclu. Gondebaud abandonnait au roi des Francs quelques territoires et se déclarait son vassal. Clovis gagnait certes, mais sa victoire n’était pas totale puisque qu’il se contentait de cette vassalité alors qu’il aurait préféré une annexion pure et simple. Au moins la Burgondie était neutralisée. Il espérait que les deux frères s’entredéchireraient ce qui affaiblirait le pays encore plus. Effectivement, Gondebaud se précipita contre son frère réfugié à Vienne. Ce dernier avait eu la bêtise de s’aliéner la population de la ville par ses cruautés. L’un des habitants le trahit au profit de son frère et Gondebaud tua lui-même Godegisil dans une cathédrale.

Contrairement à son mari, Clotilde était ravie car la guerre se concluait par une solution pacifique et le peuple burgonde, dont elle faisait partie, n’était pas trop abaissé. Certes, son oncle ne voulut pas pour autant se convertir ainsi qu’elle le lui conseillait. Il avait peur de la réaction de ses nobles, comme Clovis jadis, et ne jugeait pas cela nécessaire vis à vis de ses sujets gallo-romains puisqu’ils lui étaient restés fidèles face à Clovis. Il faut dire que les guerriers de celui-ci avaient eu la main lourde dans le pays car, mal ravitaillés, ils s’étaient servis sur les habitants. Pour Clovis et Clotilde, les enfants de Gondebaud étaient catholiques, beaucoup de ses sujets étaient catholiques, aussi l’entrée de la Burgondie dans le giron de l’Eglise ne saurait tarder, il suffisait d’attendre.

Clovis tourna alors ses yeux vers les Wisigoths d’Aquitaine et leur roi Alaric II.

L’évêque Remi et Clotilde le pressaient d’aller vite et d’en finir rapidement avec l’hérésie arienne. Cette attitude de précipitation qui caractérisait alors la reine contrastait avec celle, plus lente et mesurée, qu’elle avait eu à l’égard des Burgondes. Aussi, elle et l’évêque ne se faisaient-ils pas faute d’affirmer sans cesse à son mari que Dieu l’engageait là à accomplir une mission. Mais le roi des Francs réfréna leur ardeur en leur disant à tous deux de se calmer. La volonté de Dieu c’était bien gentil, mais il fallait être prudent, et le Salien, calculateur, ne voulait pas engager un conflit sans savoir où il mettait les pieds. Les wisigoths étaient jusque là considérés comme la nation la plus puissante d’Occident. Clovis savait que s’ils s’alliaient aux Burgondes, il ne ferait pas le poids face à cette coalition. Il fallait aussi craindre les réactions des Ostrogoths de Théodoric en Italie. Ce dernier se souciait peu de voir ses Etats être frontaliers de ceux des Francs, ce qui explique son refus catégorique de laisser les derniers Alamans indépendants tomber entre les mains du Salien.

Pour être sûr qu’il n’aurait rien à craindre du côté des Ostrogoths, Clovis réussit à mettre dans son jeu Athanase l’empereur d’Orient en conflit avec Théodoric à propos de certains territoires. Tenant parole, l’empereur l’attaqua, ce qui écarta cette menace de Clovis. Ayant exigé l’alliance des Burgondes, le roi des Francs était prêt à entrer en guerre contre Alaric II.

Mais brutalement, il tomba malade et s’alita. C’était grave, car alors un roi malade était susceptible d’être remplacé par un de ses fils ou un cousin, voire d’être tué. Clotilde pria pour lui et finalement Clovis se remit.

Il pénétra dans les territoires wisigoths, sans commettre l’erreur qu’il avait commise contre les Burgondes, à savoir s’aliéner les populations gallo-romaines par une politique de pillage. Aussi interdit-il à ses hommes de maltraiter les populations, par exemple à Tours. De fait, l’ordre fut exécuté, et les gens du pays, rassurés, ne bronchèrent pas. Il livra bataille à ses ennemis à Vouillé en 507, une sorte d’« anti-Cannes » réussi. Les Wisigoths étaient en effet célèbres pour ruser et feindre de fuir pour mieux encercler ensuite leur ennemi. La manœuvre était délicate car il ne fallait pas que cette feinte tourne à la déroute pure et simple. Clovis le savait et estimait que la seule manière d’y parer était de tuer le chef le plus vite possible. Aussi, fonçant dans le tas au centre du dispositif adverse, il réussit à rejoindre Alaric II et, plus jeune et plus vigoureux que lui, à le tuer dans un duel de chefs.

Par cette victoire, Clovis refoulait les Wisigoths en Espagne et leur prenait en Gaule l’Aquitaine. Le fils d’Alaric, le jeune Amalaric, s’enfuyait du champ de bataille et se réfugiait dans la péninsule, rejoint par tous les Ariens wisigoths qui refusaient de se convertir et que ne tolérait plus l’Eglise catholique. Cependant, celle-ci accepta d’intégrer les prêtres ariens qui se faisaient catholiques car on avait besoin de personnel religieux pour évangéliser les foules.

Clotilde fut enchantée du bon accueil fait par Tours et les villes de l’ancien royaume wisigoth que l’on avait soustrait au pillage. Elle œuvra pour que les excès fussent évités dans ces nouvelles conquêtes et usa de son influence pour que soit favorisée une politique de pardon. Heureuse des résultats de la conversion de son époux, elle aurait voulu cependant que celui-ci accomplisse son œuvre pour la plus grande gloire de Dieu et non pour la sienne propre, car il tendait à considérer le Dieu de la nouvelle religion comme l’un de ses anciens dieux germaniques dont il attendait qu’il lui donne la victoire sur ses ennemis.


VII. La fin du règne de Clovis.

Clovis était épuisé. Non ménager de son corps, il savait qu’il n’avait que quelques années à vivre et les employa non pour de nouvelles grandes conquêtes, au delà des Pyrénées ou au delà du Rhin, mais simplement pour consolider celles qu’il avait déjà faites. Aussi se contenta-t-il alors de s’emparer des petits royaumes de ses cousins Francs, ainsi les villes de :

Cologne.
Thérouanne.
Cambrai.

Il usa pour ce faire de moyen, il faut bien le dire, pas très « catholiques ».

Ainsi convoqua-t-il le roi des Francs de Thérouanne, Cararic, et son fils à Paris. Une fois en sa présence, il les fit arrêter, tonsurer, terrible humiliation pour un roi Franc, et enfermer dans un monastère. Puis, comme courait un bruit disant qu’ils envisageaient de s’enfuir, Clovis les fit exécuter.

Le roi de Cambrais, Ragnacaire, quant à lui était un vieillard très porté sur le sexe et les orgies. Clovis partit en guerre contre lui. Le voyant arriver, les fidèles de Ragnacaire le lui livrèrent, ainsi que son frère qui venait à son secours. Clovis les réprimanda pour la déchéance de l’un, l’incompétence de l’autre, puis les fit tout bonnement exécuter ! Dans la foulée, il fit aussi arrêter Rignomer, comte du Maine. .

Son royaume consolidé, Clovis pouvait mourir, ce qu’il fit en 511 à l’âge de 45 ans.

Clotilde se retrouvait veuve, à l’âge de 39 ans. Elle restait cependant une reine respectée et influente. Mais elle ne songeait plus au monde et ne désirait que se retirer dans un monastère, confiné dans la vie religieuse et la sérénité.

En fait, ses épreuves ne faisaient que commencer, car elle était prise dans le combat entre les « loups ».


VIII. Clotilde après la mort de Clovis.

Elle avait, avec Clovis, élevé quatre fils: Thierry, roi de Reims et de Cologne, Clodomir, roi d’Orléans, Clothaire, roi de Soissons, et Childebert, roi de Paris. Le seul à ne pas être d’elle était Thierry, fils de la première épouse de Clovis (dont on ignore le nom). Mais elle l’avait adopté et élevé avec ses autres enfants, allait même s’appuyer sur lui contre ses deux derniers. Son préféré était cependant Clodomir son aîné, celui qui avait manqué de mourir à sa naissance. Les deux époux avaient eu aussi une fille, prénommée elle aussi Clotilde. .

S’alliant au roi des Wisigoths Amalaric, le fils d’Alaric II, installé désormais à Tolède en Espagne, les rois francs lui donnèrent pour épouse leur sœur Clotilde la jeune. Digne fille de sa mère qui avait favorisé ce mariage, la jeune Clotilde escomptait bien être elle aussi une Esther qui convertirait son époux, exactement comme sa mère avait converti son père. Mais Amalaric n’était pas Clovis et les Wisigoths, des Ariens fanatiques et persécuteurs, n’étaient pas les Francs païens. En fait Amalaric haïssait les Francs et ne songeait qu’à leur reprendre l’Aquitaine. Aussi se mit-il à brutaliser sa femme et la pressa-t-il de se faire arienne. Clotilde la jeune accepta d’abord tout et joua les martyrs espérant fléchir ainsi son époux, mais en vain. Finalement elle appela à l’aide ses frères. Thierry et Clothaire s’en fichaient, mais le dernier, Childéric, lui répondit, entra en Espagne, rejoignit son beau-frère Amalaric à Barcelone et le fit tuer. Puis il ramena sa sœur en Francia. Mais, non remise de ses douleurs, elle mourut pendant le voyage à l’âge de trente ans. Sa mère tomba en larmes quand elle l’apprit.

En Burgondie, au vieux Gondebaud mort avait succédé Sigismond. Sur l’instigation de sa seconde épouse, il fit assassiner son fils Sigeric. Clotilde, alors, on ne sait pourquoi, convoqua ses fils et leur enjoignit d’envahir la Burgondie et de châtier le roi coupable. Son choix était étrange, car elle avait toujours fait en sorte que soient maintenues les bonnes relations entre la Francia et le royaume Burgonde dont elle était originaire. Défait par les Francs, le roi Burgonde choisit de se tonsurer pour échapper à leur vengeance. Mais ses nobles l’ayant abandonné, Sigismond fut livré à Clodomir lequel, pour complaire à sa mère chérie, le fit exécuter, lui sa femme et son fils. Ainsi l’avait voulu Clotilde. Elle devait s’en repentir car en permettant cet assassinat, elle ouvrait un engrenage fatal de violences et de meurtres entre les successeurs de Clovis en Francia.

Effectivement, envahissant de nouveau la Burgondie, Clodomir se heurta aux Burgondes cette fois-ci rassemblés autour de leur roi Godomar III dans une union sacrée contre les Francs. Attiré dans les montagnes du Dauphiné, Clodomir fut tué. Sa tête fut tranchée, châtiment réservé aux assassins, en l’occurrence à celui de Sigismond, et sa tête envoyé aux Francs.

Clotilde fut folle de douleur car Clodomir était son préféré. Elle promit de conserver sa mémoire en élevant amoureusement ses enfants, ses trois petits-fils Theodoald, Gonthier et Clodoald. Pour ce faire, elle sortit de Tours et s’installa à Paris pour mieux s’occuper d’eux. Surtout, elle voulait les protéger de ses deux autres fils Clotaire et Childéric qui voulaient se partager le royaume de Clodomir et, n’entendant pas le laisser à leurs neveux, ne pensaient qu’à assassiner ceux-ci. Simple spectatrice à l’époque de Clovis, Clotilde était à présent actrice. Elle devait faire des concessions à sa religion pour participer au monde et se salir les mains. Cette contradiction faisait qu’elle était tout le temps triste.

Mise finalement au pied du mur par ses deux fils qui désiraient qu’elle choisisse entre la mort de ses petits-enfants ou leur entrée dans un monastère, elle opta pour la première solution ce qui était inattendu de sa part car elle les aimait beaucoup. Mais elle savait que Clovis et Clodomir n’auraient pas accepté cette humiliation et de plus se doutait bien que, adultes, ces jeunes hommes revendiqueraient leur héritage même au prix d’une guerre civile. « J’aime mieux les voir morts que tondus » fit-elle dire à ses fils, ce qui détermina Clotaire à les tuer de sa propre main (une véritable boucherie) devant son frère Childebert horrifié. Seul le plus jeune, Clodoald, échappa à la mort grâce à l’un de ses fidèles qui réussit à temps à le soustraire à son oncle et à le placer dans un monastère. Il y grandit, resta dans les ordres une fois adulte, pour devenir… Saint Cloud (et fonder un monastère qui portera son nom aux environs de Paris). Bien sûr, sa caution à ce crime n’empêcha pas Clotilde de pleurer la mort de ces enfants à chaudes larmes.

Plus tard, Childebert, rongé par le remords, fera la guerre à son aîné et l’acculera dans une forêt. Par ses prières ( !), Clotilde réussit à provoquer un miracle et Clotaire fut sauvé par un orage empêchant Childebert de l’abattre.

Clotaire ayant défait le roi de Thuringe, il fit périr son jeune fils et épousa sa fille, la jeune Radegonde, afin de s’approprier tous les droits de succession. Horrifiée par ce mari qui lui était imposé, Radegonde s’enfuit et alla se réfugier dans un monastère. Clotaire était déterminé à forcer l’entrée de celui-ci pour la reprendre, mais sur l’intervention de sa mère Clotilde il n’en fit rien.

Clotilde mourut en 545 à l’âge de 73 ans, en léguant tous ses biens à l’évêché de Tours.


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«Κρέσσον πάντα θαρσέοντα ἥμισυ τῶν δεινῶν πάσκειν μᾶλλον ἢ πᾶν χρῆμα προδειμαίνοντα μηδαμὰ μηδὲν ποιέειν»
Xerxès, in Hérodote,

L'Empereur n'avait pas à redouter qu'on ignorât qu'il régnait, il tenait plus encore à ce qu'on sût qu'il gouvernait[...].
Émile Ollivier, l'Empire libéral.
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Message Publié : 15 Mai 2020 6:37 
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Inscription : 27 Avr 2004 17:38
Message(s) : 10623
Localisation : Région Parisienne
Il y a des choses éminemment discutables dans cette biographie. Le baptême de Clovis de Dumézil fait le point sur les connaissances certaines que nous avons à l'heure actuelle, et elles sont fort minces. La plupart de celles qui circulent sont forgées postérieurement, on ne sait quasiment rien du règne de Clovis.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)


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Message Publié : 23 Mai 2020 21:24 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 21 Sep 2008 23:29
Message(s) : 1522
Localisation : Belgique
Oulligator, malgré les reserves de Jean-Marc j'ai lu avec beaucoup de plaisir le compte-rendu de Didier Lafargue.
C'est celui? https://www.ecrituresetspiritualites.fr ... r-lafargue
Et Anne Bernet: https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_Bernet

J'aime le style d'écrire. Si c'est le vôtre, félicitations.
Je suis intéressé en Chlodovech et Clothilde parce que c'est une partie de notre "roman national belge" :wink:
Un grand merci pour ce compte-rendu...du matériel pour chercher plus en profondeur...

Cordialement, Paul.


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Message Publié : 24 Mai 2020 7:08 
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Jean Froissart
Jean Froissart
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Inscription : 29 Jan 2007 8:51
Message(s) : 1388
Oui c'est bien lui...il est spécialiste de Carl Gustav Jung auquel il a consacré un livre : «La personne humaine dans l'Oeuvre de K.G. Jung». Il écrit aussi des articles dans différentes revues parfois des revues internet. Je mangeais avec lui tous les mercredis midi dans notre brasserie favorite mais avec le confinement...
Content de savoir que ce résumé vous intéresse... B) :wink:

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«Κρέσσον πάντα θαρσέοντα ἥμισυ τῶν δεινῶν πάσκειν μᾶλλον ἢ πᾶν χρῆμα προδειμαίνοντα μηδαμὰ μηδὲν ποιέειν»
Xerxès, in Hérodote,

L'Empereur n'avait pas à redouter qu'on ignorât qu'il régnait, il tenait plus encore à ce qu'on sût qu'il gouvernait[...].
Émile Ollivier, l'Empire libéral.
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Message Publié : 26 Mai 2020 19:28 
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Salluste
Salluste

Inscription : 22 Mars 2011 13:45
Message(s) : 217
Citer :
Les Francs Saliens étaient alors un obscur peuple germanique installé dans le nord de la France. A l’origine ils comptaient pour très peu dans l’ancienne Germanie, simples clients des Chérusques ou des Bructère (à ce titre ils avaient participé à la victoire d’Arminius contre les légions de Varus en 9 ap. JC).


C'est pas une révolution de notre connaissance des peuplades germaniques qu'on à là? Des miennes c'est sûr...


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Message Publié : 27 Mai 2020 2:09 
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Inscription : 27 Avr 2004 17:38
Message(s) : 10623
Localisation : Région Parisienne
Le nom des Francs n'apparaît qu'au IIIe siècle, dire qu'ils ont participé à la bataille de Teutoburg est pure spéculation. C'est une agglomération de plusieurs tribus comme d'autres peuples comme les Alamans, et cette ethnogénèse ne se produit pas avant le début du IIIe siècle.

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