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Edouard le Confesseur dans la lignée des rois d'Angleterre.
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Auteur :  JPdeRouen [ 23 Sep 2022 16:02 ]
Sujet du message :  Edouard le Confesseur dans la lignée des rois d'Angleterre.
Sachant que le premier roi d'Angleterre nommé Edouard à un porter un numéro est un Plantagenet, et que ces mêmes rois étaient réputés porter la "couronne d'Edouard le Confesseur" comme les rois de France portaient celle de Saint Louis, quelle est la place du Confesseur dans la lignée des souverains d'outre-manche? A-t-elle été abolie par la conquête normande? Ce qui me surprendrait: Guillaume se revendiquait comme successeur légitime désigné par ce même Edouard et réputait Harold comme usurpateur.
Pourtant, Henri III (Plantagenet) en baptisant son futur successeur Edouard devait chercher à rattacher sa dynastie aux rois Anglo-saxons. A moins qu'Edouard n°1 soit resté le roi Edouard tout court durant son règne et que son fils qui portait le même prénom ait fait l'impasse sur son homonyme saxon en prenant le numéro deux, peut-être même encouragé par sa chancellerie?
Auteur :  Vézère [ 23 Sep 2022 17:09 ]
Sujet du message :  Re: Edouard le Confesseur dans la lignée des rois d'Angleter
Guillaume le Conquérant se considérait certes comme l'héritier légitime du confesseur, mais de là à faire une continuité numérique entre saxons et normands, il y a un pas que ses successeurs n'ont pas franchi.

Il faudrait d'ailleurs voir ce qu'il en fut dans les autres monarchies européennes: peut-être que les capétiens en poursuivant les numéros des carolingiens, ont fait preuve d'une finesse unique?

De toutes façons, il semble que les saxons ne numérotaient pas leurs rois: outre Edouard le confesseur, ils eurent aussi Edouard le martyr et Edouard l'Ancien. Or Edouard 1er est bien le Plantagenêt du XIIIème s.
Auteur :  yvesson [ 23 Sep 2022 17:51 ]
Sujet du message :  Re: Edouard le Confesseur dans la lignée des rois d'Angleter
Hej,
C'est bien plus tard qu'on a mis des numéros, non ?
Auteur :  JPdeRouen [ 23 Sep 2022 18:40 ]
Sujet du message :  Re: Edouard le Confesseur dans la lignée des rois d'Angleter
Si les rois saxons ne se numérotaient pas, cela résout mon problème.
Si les capétiens se sont mis à la suite des carolingiens, c'était à fin de désamorcer une prophétie qui annonçait que la couronne de France reviendrait aux descendants de Charlemagne à la huitième génération de ceux de Capet. Ca tombait bien: cela correspondait à l'avènement de Louis VIII, issu de Philippe Auguste et d'Isabelle de Hainaut, vraie descendante des carolingiens.
Auteur :  Jean-Marc Labat [ 24 Sep 2022 7:43 ]
Sujet du message :  Re: Edouard le Confesseur dans la lignée des rois d'Angleter
Bof, les Capétiens avaient du sang de Charlemagne bien avant Louis VIII. Peut être avaient ils oublié que la mère d'Hugues le Grand, père de Hugues Capet, était Béatrice de Vermandois qui descendait de Charlemagne par Bernard d'Italie.
Auteur :  Liber censualis [ 24 Sep 2022 11:07 ]
Sujet du message :  Re: Edouard le Confesseur dans la lignée des rois d'Angleter
yvesson a écrit :
Hej,
C'est bien plus tard qu'on a mis des numéros, non ?

En ce qui concerne les dynasties "françaises", on commence à numéroter au Xe siècle apparemment, et encore, de manière différente selon les chroniqueurs... A tel point que même pour Saint-Louis, on le trouve nommé Louis VIII et non IX selon les auteurs contemporains...
Le premier a porter un millésime de son vivant fut Charles le Quint, notre Charles V le Sage, considérant avant lui qu'il n'y avait eu que 4 Charles... Or, avant lui il y eut Charlemagne, Charles le Chauve, Charles le Gros, Charles le Simple, et le capétien Charles IV ... C'est Charles le Gros, couronné empereur en 881, qui n'est pas considéré comme prédécesseur des rois des francs ou de France, bien qu'en 885, les grands du royaume lui ont prêté serment de fidélité à la mort du roi Carloman...Mais a-t'il été sacré ? Je n'ai pas trouvé trace de cette cérémonie le concernant... Cela explique peut-être son éviction dans la numérotation des Charles en France...
Auteur :  Liber censualis [ 24 Sep 2022 11:36 ]
Sujet du message :  Re: Edouard le Confesseur dans la lignée des rois d'Angleter
JPdeRouen a écrit :
Si les rois saxons ne se numérotaient pas, cela résout mon problème.
Si les capétiens se sont mis à la suite des carolingiens, c'était à fin de désamorcer une prophétie qui annonçait que la couronne de France reviendrait aux descendants de Charlemagne à la huitième génération de ceux de Capet. Ca tombait bien: cela correspondait à l'avènement de Louis VIII, issu de Philippe Auguste et d'Isabelle de Hainaut, vraie descendante des carolingiens.

Les premiers capétiens n'ont pas fait que se mettre " à la suite des carolingiens" mais ont cherché à imposer la légitimité douteuse de leur lignée en sacrant leur premier né de leur vivant. Dès Robert le Pieux, l'hérédité est devenue, avec le sacre, le fondement de la légitimité royale française.
Et s'agissant des noms attribués aux premiers nés point de Charles justement ! Les premiers capétiens nomment leurs héritiers Robert ou Hugues au départ, en référence aux ancêtres robertiens, qui ont assuré "l'intérim" des carolingiens, puis sont devenus les faiseurs de rois en les réinstallant sur le trône. Henri 1er est un "accident" puisqu'il est le second dans la ligne de succession après son ainé Hugues mort avant son père Robert le Pieux. Philippe est une nouveauté "byzantine" importée par la reine Anne de Kiev, et Louis, pour Louis VI, un rattachement aux mérovingiens (Clovis). Point de Charles avant le XIVe sècle et encore, Charles IV était le dernier fils "maudit" de Philippe le Bel...
Néanmoins, le choix de Louis pour Louis VI peut aussi être interprété comme un soucis de la jeune dynastie capétienne de se rattacher aux "Louis" carolingiens car au Moyen Age, ni les princes ni les clercs n'ignorent le poids de l'histoire dans "un monde où le passé était toujours appelé à justifier le présent"... Et au moins jusqu'à Philippe Auguste, il a existé un fort courant anti-capétien chez les historiens contemporains ( l'école de Sens, l' Historia Francorum Senonensis ou Sigebert de Gembloux par exemple). C'est pourquoi, depuis le XIIe siècle, les capétiens s'employaient à capter l'héritage des carolingiens, essentiellement pour mieux assurer leur indépendance vis-à-vis du Saint Empire. Chansons de geste et chroniques faisaient de Charlemagne « le roi qui gouverne la douce France ». Les mariages des successeurs de Hugues Capet avec des épouses dont l'ascendance carolingienne ne pouvait être mise en doute, en particulier celui de Louis VII avec Adèle de Champagne, permettaient aussi de rattacher les Capétiens à la lignée carolingienne. Philippe Auguste, plus que ses prédécesseurs, a voulu se présenter comme l'héritier de Charlemagne, non pas tant, en ce qui le concernait, pour effacer l'usurpation de son ancêtre, que pour justifier ses prétentions à « être empereur en son royaume » et pour légitimer ses conquêtes.
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