Jean-Marc Labat a écrit :
Je ne vois pas où vous voulez en venir, Alain. Qu'il y eut ferveur populaire ? Personne n'en doute.
Je n'en suis pas sur:
Yughurtha a écrit :
... La première croisade est bien une entreprise de conquête militaire quelques soient les justificatifs religieux qu'on puisse lui donner (à priori ou à postériori).
Assimiler les croisades à une œuvre pie ou à un pèlerinage armé c'est évacuer les autres dimensions militaires, politiques et économiques de ces conflits. Étranges pèlerins en effet, qui avant même d'atteindre Jérusalem (objectif de leur pèlerinage) se taillent des principautés dans les territoires nouvellement conquis : Comté d'Edesse, principauté d'Antioche.
J'ai repris avant la parenthèse Heers, la discussion sur les objectifs - pas les réalités - des croisades et notamment de savoir si on peut accepter la thèse d'un but essentiellement religieux au départ
Et je reprends pour montrer combien l'appel d'urbain II était à un pélerinage de délivrance, ce qui suppose des moyens militaires et comment il a été reçu d'une part par des chevaliers et d'autre part par tout un peuple qui a abandonné ce qu'il possédait, comme beaucoup de chevaliers d'ailleurs, d'où la citation sur la manière dont le peuple part en croisade: n'importe comment, croyant à Jérusalem et au ciel, assurant son salut. Il y a de l'irrationnel, c'est du religieux intense. C'est important de décrire les choses car personne ne peut plus comprendre les croisades.
la 2éme citation illustre combien la réalité de la 1ère croisade n'a pas correspondu ni à ce que voulait le Pape, ni à la demande d'aide de Comnène et comment elle a évolué malgré eux. Il y a eu des massacres des deux côtés et également de la part des pélerins de la croisade populaire après des massacres musulmans de chrétiens. Un engrenage.
Il n'y a pas eu de projet de constitution d'un Etat avec des fiefs ni de combattre l'islam. Personne ne parle d'islam et de musulmans ni de Mahomet, même sur place (choniqueurs des croisades). On combat des sarrazins, des turcs, qui tiennent les lieux saints et empêchent les pélerinages.
Les enjeux étaient le tombeau du Christ et les croisades atteignirent d'ailleurs leur objectif: les pélerinages par voie de terre interrompus par Al Hakim le fatimide puis par les turcs, purent reprendre à l'issue des croisades.
D'ailleurs, une fois libérés les lieux saints, de nombreux chevaliers repartirent chez eux en grand nombre, pas du tout venus pour faire fortune, ce fut l'inverse, ils avaient vendu leurs biens pour s'équiper.