La première croisade a incontestablement une origine religieuse avant tout. Le XIe siècle voit une recrudescence des pèlerinages à Jérusalem, cité sainte qui revient en force dans le discours religieux. Les difficultés (réelles ou supposées) pour effectuer ce pèlerinage avec l'arrivée des Turcs peuvent expliquer cette volonté de "libérer" les Lieux saints. Cette importance du facteur religieux se voit dans l'extraordinaire succès de la croisade dite populaire, chose qui d'ailleurs ne se reproduira pas.
Le facteur politique est aussi très important, surtout pour le pape qui, dans la lignée des réformes grégoriennes et de la lutte avec l'Empire (la
querelle des Investitures n'est pas si loin...), veut s'affirmer face aux pouvoirs laïcs. Qu'il fasse l'appel de Clermont dans le royaume de Philippe Ier, qu'il a excommunié, n'est pas un hasard. Tout comme l'absence de grands souverains à cette Première croisade...Par rapport à Byzance, c'est aussi politique mais on sait que Grégoire VII déjà voulait aider Constantinople. L'aide est cependant plus destinées aux chrétiens d'Orient qu'à Byzance même, avec probablement l'idée de les ramener dans le giron de Rome. Pour
l'appel d'Urbain II.
L'appât du gain des seigneurs (et des autres) est à relativiser, vu qu'une majorité des croisés quitte la Terre sainte après la prise de Jérusalem, laissant les tous récents
Etats latins en difficulté...
Les enjeux des autres croisades sont chacun différents : politiques souvent, économiques parfois, et même religieux encore, mais de moins en moins...Voir
une chronologie des croisades.