Après lecture du livre passionnant de Frédérique Audouin-Rouzeau,
Les chemins de la peste : le rat, la puce et l'homme, P.U. Rennes, 2003, cité à plusieurs reprises, il semble que le bacille de la peste puisse survivre plusieurs années dans les profondeurs de la terre à une certaine température et un certain taux d’humidité (dans les terriers de rongeurs par exemple).
Autre précision : les deux formes différentes de la peste, la peste bubonique et la peste pulmonaire dépendent du mode de transmission : une piqûre de puces entraîne la peste bubonique tandis que l'inhalation du bacille est à l'origine de la peste pulmonaire.
L’épidémie se déroule souvent de la manière suivante :
Quelques cas apparaissent. S’en suit une période de latence de quelques semaines (le temps pour le germe de contaminer les rats et leurs puces) puis l’épidémie éclate.
Comme cela a été dit, le taux de mortalité des malades atteints de la peste pulmonaire est de 100/100, celui des malades victimes la peste bubonique de 70/100. Les malades guéris sont immunisés pendant plusieurs mois.
Il arrive souvent que l’épidémie décroisse mais qu’une rechute se produise au bout d’une année environ avec des conséquences beaucoup moins graves.
Les étapes de la peste bubonique chez l’homme : une courte incubation (de 1 à 5 jours), puis une fièvre avec l’apparition d’une phlyctène à l’endroit de la piqûre (qui évolue en charbon pesteux), puis des bubons (aine, aisselle, cou) et des troubles nerveux et psychiques. A partir de là, le malade peut guérir ou développer une septicémie généralisée, avec fièvres très importantes, vertiges, hallucinations, « états de folie » ou somnolence et coma suivis de la mort.
Sans qu’on n’ait eu aucune idée du mode de transmission du bacille jusqu’à la fin du XIXè, certains pensaient à juste titre que la présence des chevaux ou d’un bouc « éloignait » la peste car les bergers et les cochers étaient beaucoup moins touchés. Les puces ne supportent pas leur odeur
.
Par contre, comme cela a été évoqué plus haut, ceux qui pratiquaient des métiers liés à la viande - au cuir et aux fourrures –et aux céréales (dont les rats se nourrissent) ou au tissu et au papier (avec lesquels les rats fabriquent leur nid) ont été largement victimes de la maladie.
D’ailleurs les marchands de tissus étaient souvent responsables de la diffusion de la peste de ville en ville.