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BiblioEdualk a écrit :
Il faudra que je trouve le temps de lire cette bio, ne serait-ce que pour comprendre comment une reine a pu éjecter le roi légitime de son trône.
Personne n'est "
éjecté". Cette manière de switcher va devenir assez commune lors du conflit des Deux-Roses. Elle a déjà été envisagée sous les Angevins.
D'un côté une Angleterre et un Parlement qui ne veulent plus d'un roi dont les politique intérieures et extérieures sont devenues des échecs successifs.
Une reine malmenée qui possède un réseau de soutiens qu'elle va savoir agencer (des soutiens au sein de la famille de son époux, des mécontents politiques exilés, du peuple dont elle a su se faire apprécier etc.).
Une ambassade en France (ça chauffe) est nécessaire et elle obtient le consentement de son époux pour la mener à bien : il s'agit d'un hommage ou quelque chose qui lui fait demander d'être accompagnée de son fils : c'est accepté et là Edouard II commet une faute.
Comme on le verra plus tardivement lors de la guerre des Deux-Roses, la France ouvre les bras aux exilés politiques anglais dont le comte de March (Roger Mortimer). Sa clientèle est des deux côtés de la Manche. Il attend son heure, les mécontents commencent à faire nombre et se lier.
Le Parlement (épuisé) a demandé à ce qu'Edouard II se démette. Le roi fait jouer ses soutiens : c'est le conflit intérieur. Londres est perdu. Edouard II se reconstruit sur les côtes.
La reine, March et le futur Edward III débarquent, accueillis favorablement. Londres se calme sous la poigne de March et ceci jusqu'à la capture du roi et son engeôlement. Il accepte de se démettre en faveur de son fils et décède bien opportunément.
March se proclame "
Lord Protecteur" (alors que le roi est majeur, il me semble) fort du soutien de la reine. Au bout d'un moment, le couple se montre tellement intolérable qu'on en vient à regrette le roi décédé.
Edward III, par un coup de force et soutenu (bien soutenu familialement) s'affranchit de Mortimer et de sa mère (assignée à résidence dans un château). Le comte de March termine sur le gibet.
@ Vézère :Les prédispositions existent déjà par l'éducation et l'observation de l'enfant. Si, autour de lui, la normalité est la dissimulation (pour X raisons) et bien cet enfant saura "dissimuler".
Pour la "cruauté" : il faut déjà savoir où mettre la barre. Conduite normale face à un récalcitrant récidiviste ou psychotique avéré (et encore tous ne sont pas cruels)...
Voyez par exemple la "
dissimulation" d'un Alexandre Ier (Russie) est totalement absente chez ses frères et soeurs.
C'est le fruit d'une éducation entre deux Cours. Celle de son aïeule (Catherine II) où il réside et pour laquelle il a une grande affection et la "petite Cour" de Gatchina (celle de ses parents qu'il chérit tout autant). Le problème est de savoir "
dissimuler" afin d'obtenir d'aller visiter ses parents.
A la grande Cour où le tsarevich Paul est conspué, il se tait ce qui est pris comme une acceptation du peu de respect dû à son père, héritier du trône. Nulle crainte chez Catherine II d'une mainmise de Paul sur Alexandre, elle relâche son attention et l'enfant puis l'adolescent rejoint Gatchina autant qu'il le souhaite ; ce qui pérennise le lien avec ses parents.
Constantin, frère d'Alexandre et comme lui élevé à la Cour de Catherine II, n'éprouve pas ce besoin de contact avec Gatchina et en tant que second, sa laisse est plus lâche : il ne se trouve pas "écartelé" affectivement.
Alexandre Ier gardera toute sa vie ce côté qualifié de "
dissimulateur" : il ne dévoile pas ses sentiments en présence de personnes non sûres. La Cour de Catherine II était infestée de courtisans, il est évident que pour cet homme le nombre de personnes estimées "sûres" est restreint.
On peut retrouve cette "
dissimulation" chez son père mais, là encore, le choix ne lui a pas été trop donné de faire autrement. Cependant l'aspect affectif ayant été directement impacté, il y aura d'autres problèmes qui viendront se greffer.
Rien d'héréditaire sinon les conséquences d'une éducation a-normale.
Ce qui change est simplement la raison : l'un (Paul fils de Catherine) est rejeté et se méfie (il a en tête le sort fait à son père) ; l'autre (Alexandre fils de Paul) est aimé dans la mesure où son père est rejeté et où son silence valide ce rejet, ce qui vaudra à Alexandre une couche de culpabilité en plus qui se traduira par une indécision. Il a comprit à ses dépends, la "cherté" d'une décision et les conséquences qu'elle entraîne, il est toujours en recherche d'un mentor, d'un conseiller mais comme il est méfiant...
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