Pierma a écrit :
Sans reproche, j'ai l'impression que vous n'avez pas l'image mentale de cette bataille. Essayez "d'insérer dans votre vision" (je ne trouve pas meilleur expression) les deux faits suivants :
- Les différents échelons se présentent à la suite les uns des autres, et il n'y a pas de dégagement ou de repli possible sur les côtés.
Effectivement, j'ai beaucoup de mal à visualiser la bataille, surtout du fait de la présence de ces fichues haies.
Autant je visualise bien Crécy, où les archers ont renforcé leur position avec des chevaux de frises
et Azincourt où chevaliers se sont embourbés et où les archers avaient également consolidé leurs positions
autant j'ai du mal avec Poitiers.
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- L'efficacité des longbows anglais est dangereuse pour les chevaliers en armure, mais surtout elle est mortelle pour les chevaux, moins protégés. Ce premier échelon de chevaliers vaincus, ce sont - pour partie - autant des hommes blessés que des chevaliers démontés. (Une proie facile pour les couteliers anglais.)
C'est une affirmation qui à mon sens, doit être nuancé. Il y a eu des exceptions, notamment Patay, où les chevaliers ont contourné les fortifications de campagne anglaises et les ont chargés. Les conditions de la triplette de défaites sont bien particulières:
- Un champ de bataille resserré qui force les bataillons à avancer les uns derrière les autres (en colonne ? en échelon ?). Leur manque de discipline et de cohésion les empêche de se soutenir, exactement comme les pions d'échecs
- Un terrain défavorable, boueux ou entrecoupé, qui prive les cavaliers lourds de leur mobilité, et entrave les mouvements des chevaliers démontés
- Une infanterie en face très disciplinée, qui ne se débande pas face à la charge d'en face et continue à la cribler de projectile, puis résiste aux quelques chevaliers qui arrivent à les atteindre. L'armement, ici l'arc, me semble moins important. A Courtrai en 1302, les milices flamandes obtiennent le même résultats avec leurs armes de contact (la Godendag).
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Je ne sais plus dans laquelle de ces batailles au scénario identique (Crécy, Azincourt, Poitiers) il avait été décidé la veille qu'ils ne feraient pas de prisonniers pour rançon. (parce que trop peu nombreux, et ramasser un chevalier contusionné pour l'emmener à l'arrière demande des hommes disponibles et du temps : les Anglais n'avaient ni l'un ni l'autre.
C'est à Azincourt, et c'est sur le coup que la décision a été prise. Non seulement la position de l'armée anglaise était problématique, puisque, comme pour les premières batailles, ils étaient en retour de chevauchées et déjà alourdies par le butin, mais en plus, la course aux prisonniers risquaient de désorganiser leurs lignes, qui avaient encore besoin de cohésion.
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Dans l'une de ces batailles, les chevaliers français pressés de courir au contact sont tout bonnement passés sur les gens de pied, en les dégageant si besoin à coups d'épée. (c'est arrivé aussi avec les arbalétriers génois, il me semble. Un spécialiste du Moyen-Âge mieux informé que moi corrigera...)
C'est à Crécy, où après avoir tenté en vain de faire de la contre-batterie face aux archers anglais - ce qui n'est pas leur rôle de toutes façons - les Génois se sont retirés, et ont été piétinés par les chevaliers qui arrivaient derrière. Ca évitait au moins d'avoir à les payer