KENDALL — QUATRIÈME DE COUVERTURE L'histoire de Louis XI, c'est l'histoire d'un homme qui sut imposer aux autres ses décisions, qui dut garder sans cesse l'esprit en éveil, plier le temps à ses desseins, être deux fois plus habile et trois plus rapide que ses semblables, et cacher toujours son sens de la comédie derrière les gestes du conformisme. Adolescent sans ressources, il se rebelle contre le monde ; souverain tout puissant, il amène le monde à se rebeller contre lui. Sur sa vie, sur son caractère, nous disposons de nombreux témoignages. De la masse de documents que Paul Murray Kendall a passé plusieurs années à étudier ressort l'image d'un homme aux capacités exceptionnelles, doué d'une personnalité extraordinairement diverse et complexe. Ses ennemis l'appelèrent, non sans raisons, " l'universelle araigne ", et les ambassadeurs milanais, qui se jugeaient plus fins que tout ce qui venait de l'autre versant des Alpes, le considéraient comme " le plus subtil qui soit ". Pourtant, moins d'une génération après sa mort, on racontait qu'il s'abreuvait du sang des nouveaux—nés au cours de sa dernière maladie, qu'il était l'assassin de son frère, et qu'il se délectait à écouter les cris de ses victimes torturées. En abandonnant la légende pour retrouver la vie, on découvre les vraies dimensions de l'homme, son habileté à charmer, son insatiable curiosité, son goût de la loyauté. Tout cela, Paul Murray Kendall nous le révèle dans une biographie qui apporte une contribution essentielle à l'histoire du XVe siècle tout en demeurant un livre d'une lecture à la fois facile et passionnante.
HEERS — QUATRIÈME DE COUVERTURE En s'appuyant sur une documentation inédite, Jacques Heers réussit à proposer une lecture neuve du règne et, surtout, de la personnalité de Louis XI. Après un décryptage passionnant de la propagande, du contrôle politique et de ses relais dans une France qui s'impose au premier plan des puissances européennes, il analyse le " capitalisme royal d'Etat ", mettant au jour les ressorts financiers de l'action du roi. Qu'il s'agisse du règlement des affaires politiques, diplomatiques ou juridiques, de la conduite de la guerre ou des rapports avec les puissances d'Eglise, c'est un Louis XI singulièrement décapé des clichés qui est dépeint ici, sur le ton alerte d'une fresque.
FAVIER — QUATRIÈME DE COUVERTURE On a souvent écrit sur Louis XI. Mais, depuis cinquante ans, de nouveaux documents sont apparus et les travaux se sont multipliés, souvent liés à l'élargissement du regard des historiens sur les structures politiques, juridiques et financières comme sur les relations du politique et de l'économique. Le temps semblait venu de faire le point. L'imagerie romantique a ancré le souvenir de l'homme au chapeau constellé de médailles pieuses, du captif de Péronne, du visiteur cynique de ses prisonniers en cage, du démolisseur de l'état bourguignon. On connaît l'enfance difficile du fils du " roi de Bourges ", et la dramatique impatience d'un héritier qui se lasse d'attendre le pouvoir. Le portrait a de longtemps été fait du roi sournois qui se déguise en bourgeois pour écouter aux carrefours. On ne saurait nier les ombres, qui sont celles du temps. Louis XI n'a inventé ni la cruauté ni la duplicité. Il précède de peu Machiavel et annonce Richelieu. Car, si les moyens sont ceux du temps, les objectifs sont étonnamment modernes. Il faut assurer l'indépendance, politique aussi bien qu'économique, de la France en Europe, et affermir la souveraineté du pouvoir royal et la force de l'État face à la haute féodalité. L'homme est stupéfiant, aussi bavard que méfiant, ne cessant de dicter des lettres que pour entretenir des ambassadeurs et aussi pour traquer le cerf et le sanglier. Informé de tout, il prend lui—même les grandes comme les petites décisions. Il ne cesse de faire la guerre, ou de financer pour que les autres la fassent, et de rêver d'une paix qu'à la fin il réalise aussi bien en France qu'en Italie. Il n'aura voulu qu'être le premier serviteur de la Couronne. Faire son métier de roi.
SCORDIA — QUATRIÈME DE COUVERTURE Louis XI (1461—1483), «l'universelle araignée», reste un des rois de France les plus célèbres de l'histoire, son terrible règne étant généralement contrebalancé dans l'opinion par l'agrandissement de la France. Moqué pour son vêtement et ses drôles de chapeaux, Louis XI a été accusé par ses contemporains d'avoir empoisonné son père (Charles VII) et son frère (Charles de France), maintenu volontairement son fils (Charles VIII) dans l'ignorance. Haï de ses sujets pour avoir multiplié la fiscalité par quatre, le roi a marié de force, emprisonné, fait condamner les grands du royaume lors de procès iniques, buvant le sang des enfants pour retrouver la santé... Depuis, chaque siècle a laissé un portrait de Louis XI, reflétant les aspirations et appréhensions du moment. Le Louis XI de Voltaire est «superstitieux et crédule comme le peuple», admirable pour avoir abattu les grands et agrandi le royaume. Le Louis XI vu par Michelet est le roi du peuple, un roi novateur, qui a donné à la France ses «barrières indispensables». Plusieurs Louis XI ont ainsi défilé, gallican, absolutiste, bourgeois, dévot, populaire, machiavélique... Par contrecoup, les biographes du XXe siècle ont tenté de réhabiliter ce roi énigmatique qui a suscité tant d'interprétations contradictoires. On propose ici un nouveau portrait de Louis XI dans une biographie au long cours, qui commence par donner la part belle à l'histoire, la littérature et l'iconographie du XVe au début du XXIe siècle, puis rend la parole au roi passionné par son métier, et se termine par un état des recherches historiques les plus récentes.
SABLON — QUATRIÈME DE COUVERTURE Jamais roi de France n'a été mieux obéi ni aussi craint que Louis XI à la veille de sa mort, en 1483. Le domaine royal s'est agrandi de moitié, aux dépens des grands fiefs et des apanages. Les frontières du royaume ont été repoussées vers le Nord, l'Est et le Sud. Que d'épreuves, cependant, pour en arriver là ! Louis XI dut sa victoire à sa volonté, qui lui permit de triompher de tous et d'abord de lui—même. Loin d'avoir été une machine froide et efficace, au service exclusif de l'Etat et de la construction de la nation française, Louis XI était un homme anxieux, impatient, dominé par ses passions. Sans la force de l'institution monarchique française, sans la puissance démographique et financière du royaume, les nombreuses fautes politiques qu'il commit à son avènement lui auraient sans doute été fatales. En rupture radicale avec l'idéal de "bon gouvernement" de son temps, Louis XI sacrifia tout à sa volonté de puissance, le droit, la justice, et parfois l'honneur. A la suite de ses prédécesseurs, il étouffa tout ce qui pouvait limiter l'absolutisme naissant de la monarchie française. Les succès et les échecs du roi sont à la mesure de sa personnalité exceptionnelle et violemment contrastée.
BLANCHARD — QUATRIÈME DE COUVERTURE Louis XI est le roi de France, et plus largement le souverain d'Europe, qui a le plus fortement marqué le Moyen Âge tardif. Au point que les travaux qui lui sont consacrés sont nombreux, mais tous, ou quasiment, se concentrent sur la manière dont il a été dépeint, loué ou condamné au fil des siècles plutôt que sur le contenu de son règne, de 1461 à 1483, et sa gouvernance. Le portrait brossé ici laisse de côté les stéréotypes usés, notamment l'image un peu simple et sinistre de l'« universelle araignée », et tente de mettre en pleine lumière des pans essentiels du caractère du souverain et de sa politique : justice, religion, armée... Se découvre alors un roi omniprésent, à la fois ondoyant et intransigeant sur sa fonction, maître d'un pragmatisme érigé en doctrine, qu'il s'agisse de régler le conflit avec Charles le Téméraire ou d'apaiser ses grands vassaux et de courir après la « finance ». S'il est coutumier de souligner la modernité de ceux dont nous écrivons l'histoire, rarement l'emploi de ce mot a été aussi justifié que dans le cas de Louis XI, parfois englué dans son temps, mais aussi visionnaire en perpétuel mouvement. C'est à un grand roi que ce présent volume a voulu revenir, et aux vérités de son action et de son règne.
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