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les dépenses liées au château de Versailles
"Les travaux d'agrandissement et les tentatives d'acheminement de l'eau , les campagnes de décoration ainsi que l'ameublement laissent supposer un coût démesuré. [...] la construction, supervisée par Colbert, nécessita l'emploi de nombreux ouvriers (25 000 hommes en moyenne entre 1665 et 1680, 36 000 en 1685) qui s'activaient jour et nuit, et même de 37 bataillons et deux régiments de dragons envoyés par Louvois pour travailler à des terrassements sur l'aqueduc en temps de paix. La machine de Marly fut un gouffre financier : de 1682 à 1687, elle engloutit plus de 3 millions de livres ; les jardins absorbaient près de la moitié des frais d'entretien engagés pour Versailles (66 000 livres par an en 1715). Mais les dépenses furent rythmées par l'alternance de paix et de guerres et les possibilités du Trésor royal : le "second Versailles" est contemporain de la paix de Nimègue, et entre 1678 et 1682, période de paix, la moyenne annuelle des dépenses atteint 3 853 000 livres. Avec plus de 8 millions de livres, l'année 1685 bat tous les records.
On estime que de 1661 à 1715, Versailles (bâtiments, jardins, domaine, travaux de l'Eure) a coûté environ
82 millions de livres ". "soit, chaque année
3% des dépenses de l’État ".
"Quel est le sens de cette fabuleuse entreprise? Versailles témoigne réellement d'un moment de la monarchie française, le règne de Louis XIV, qui a choisi d'affirmer la présence politique, culturelle et économique dans tous les domaines de l'art: architecture, peinture, mobilier, sculpture, jardins, technologies hydrauliques... La réunion de ces talents concourut à crée un lieu de vie unique pour le roi, sa famille et la cour, ainsi que le centre de l'administration française, dépassant Paris. La mise en construction elle-même était chargée de sens: le pouvoir se fixait, le roi se séparait de ses sujets, et présidait à l'avancement du chantier. Les dépenses qui effrayaient tant Colbert n'avait pas été inutiles, puisque Versailles, création symbolique du souverain, servait l'image de la monarchie et de la France. Versailles, palais d’État (G.SABATIER, 1993), est bien le langage de l'absolutisme louis-quatorzien, une des formes du discours de l’État absolu, celui-ci se confondant de plus en plus avec la personne du roi"
[HIMELFARB, 1986; CORNETTE, 1993, SOLNON, 1997 ; SABATIER, 1999, Tiberghien, 2002]
Le Prince et le Arts, France, Italie, XIVe-XVIIIe siècles, 2010Ce même ouvrage parle, pour les guerres (nombreuses), de "plus de la moitié des dépenses du royaume". Cela relativise "l'inutilité" et le trop de dépenses de Versailles. Mais aussi, il faut voir les talents mobilisés, de Le Nôtre à Le Brun et Le Vau... Et le rayonnement de cette cour et de ses artistes.