Voici un poème écrit par la reine Marguerite, elle retrouve une gravité comparable à celle qui baignait le poème sur la mort d'Aubiac, lors de la mort de Bajaumont, mais la sérénité plus grande qui règne ici traduit un certain désir de mourir:
Il est vrai, mon Dauphin, que plaindre votre vie
En sa félicité, c'est vous porter envie
Mais, ô mon soin plus cher,
Voyant, pour votre mort, la campagne déserte
Et les prés sans couleur ressentir votre perte,
M'en pourrais-je empêcher?
ô mon petit Olympe, oû mon âme offensée
Va seule, contemplant l'objet de ma pensée,
Mon demi-paradis !
Voyez-vous point son ombre, à quelque certaine heure,
Se promener de nuit en la belle demeure
Qu'il habita jadis ?
[...]Mais, ô faible discours d'une âme désolée !
Il a repris au Ciel, loin de nous, sa volée,
Où son esprit content
Jouit d'un autre bien, plus grand et véritable...
Et s'il a quelque soin, c'est un soin charitable
De nous en voir autant.[/i]
De ce deuil assurément douloureux, il ne reste que quelques pièces dans le recueil des poésies de Vital d'Auguier, publié à la demande expresse de la reine, comme l'explique la dédicace et qui contient, en particulier, un poème d'elle.
Mais cet extrait montre le goût de la reine pour les arts et surtout la poésie.
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