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Message Publié : 05 Déc 2012 7:48 
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Fustel de Coulanges
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Pour revenir à la Chine, on peut se souvenir que le jeune Bonaparte a lu en mai 1791 l'Essai sur les moeurs et l'esprit des nations depuis Charlemagne jusqu'à nos jours, de Voltaire.
A cette occasion, il écrivit quelques notes, notamment ces chiffres impressionnants :
"Dans le dernier dénombrement dont nous avons connaissance, il constate que la Chine contient 60 000 000 d'hommes d'armes, par conséquent 140 000 000 d'habitants."

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Message Publié : 31 Oct 2015 17:45 
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Grégoire de Tours
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Cela est peut-être une coïncidence mais le commentaire de la vente de ce dictionnaire chez Drouot indique que la parution de cet ouvrage en 1813 marque le début de la sinologie en France.

Guignes (Chrétien Louis Joseph de)
Dictionnaire chinois, français et latin. A Paris, de l'Impr. impériale, 1813. In-folio, [3] f. (dont une planche de caractères), LVI-1112 p., [1] f. (errata), reliure post. demi-chagrin rouge, plats couverts en vélin, toutes marges conservées. Édition originale de cet ouvrage rare, monument éditorial, et qui a marqué les débuts de la sinologie de France. Ce dictionnaire sans équivalent, composé entre 1694 et 1699 par le père Basile de Gemona (1648-1704), missionnaire franciscain en Chine, circula à l'origine sous forme manuscrite. La complexité technique d'une telle entreprise éditoriale en différa longtemps la publication. Les caractères chinois nécessaires furent gravés sur bois sous la direction d'Etienne Fourmont, entre 1715 et 1742, on les appela les "buis du roi", et ils furent déposés en 1745 à la bibliothèque du roi. Il faut attendre 1802 pour les voir arriver dans les collections de l'Imprimerie impériale, c'est en 1808 qu'un nouveau projet éditorial est lancé, confié à Chrétien Louis Joseph de Guignes, ancien consul de France en Chine

http://catalogue.drouot.com//html/d/fic ... 1&aff=1&r=


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Message Publié : 27 Nov 2015 18:09 
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Fustel de Coulanges
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Une citation qui n’est pas sans rappeler celle (de toute évidence faussement attribuée à Napoléon) qui fait l’objet de ce fil :
« Quand on connaît la Chine, cet empire de trois cent millions d’habitants, quand on sait combien il y a de ressources dans les populations et dans le sol de ces riches et fécondes contrées, on se demande ce qui manquerait à ce peuple pour remuer le monde et exercer une grande influence dans les affaires de l’humanité. »
(Huc, Souvenirs d’un voyage dans la Tartarie, le Thibet et la Chine pendant les années 1844, 1845 et 1846 ; ouvrage paru en 1850)

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Message Publié : 14 Jan 2019 17:02 
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L'hallucinante lettre écrite par Junot à Eugène, au soir d'une vie rongée par la folie :

" Monseigneur,
Si j'osais proposer à V. A. I. un petit déjeuner pour demain à midi, je le prierais de partir avec toute sa maison, ses fusils et ses chiens, pour chasser jusqu'à dix heures aux cailles. Nous trouverons peut-être quelques perdrix, des lièvres, des renards et quelques chevreuils. Nous partirons à huit ou neuf heures du soir.
J'aurai soin de choisir votre place et j'espère de nous amuser un peu.
J'ai l'honneur d'être avec le plus profond respect de V. A. I., Monseigneur, le très humble, très obéissant serviteur et ami depuis seize ans, tant à Palmanon où j'ai son médecin que du côté de San-Stefano de Pernetti, où nous avions des canons, et où V. A. I. a mis avec moi pour la première fois le sabre à la main. Vous étiez bien jeune alors et à présent vous êtes un bien grand général et vous pouvez nous admettre à partager votre gloire ; mais aujourd'hui ce n'est pas de la guerre dont il faut parler; je ne pense qu'à la paix et j'ai un projet immense qui, je suis sûr, réussira avec tous les souverains du monde et dont le grand Napoléon sera le chef.
Je vous fais, de mon autorité privée, roi depuis l'Adige Jusqu'à Cattaro. Je vous donne tout ce que les Turcs possèdent en Bosnie, en..., en... jusqu'au Bosphore de Trace, Je vous donne une isle dans l'Adriatique, une dans la mer Noire, une dans la mer Rouge, une dans la Méditerranée, une dans l'Océan, une dans l'Inde.
16 portions des mines d'or, d'argent et de diamants sont distribuées de la manière suivante :
A S. M. le Grand Napoléon : 4 ;
A S. A. I. le vice-roi que je fais empereur ou comme Napoléon voudra: 2;
Au prince de Neuchâtel que je fais empereur d'Autriche : 1/2;
Aux rois de la Confédération, à l'empereur d'Autriche que Napoléon fera, comme il voudra, empereur d'Espagne ou roi, au roi de Naples, au roi de Hollande, au roi de Westphalie, au roi (sic), et à tous les rois que l'Empereur fera encore : 4 ;
Aux Anglais 1/2, et à moi 1/2, pour gouverner le Brésil, le Portugal, la moitié de l'Amérique septentrionale dont les Anglais auront l'autre moitié, les isles de la mer du Sud, les grandes Indes et la Chine si l'Empereur le veut.
Nous nous emparerons de tout et nous nous ferons couronner au milieu de dix millions de soldats, tous amis, au milieu de Pékin et dans dix ans tout cela sera exécuté. Je vous dirai tous les détails des détails de vive voix."

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Message Publié : 14 Jan 2019 19:04 
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Grégoire de Tours
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J’adore comme on passe d'une invitation "normale" à aller chasser en un plan de partage du monde à la tête de dix millions de soldats en 4 lignes.

Merci pour ce document :)


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Message Publié : 02 Juil 2022 14:46 
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Fustel de Coulanges
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Drouet Cyril a écrit :
Pour revenir à l’objet de ce fil, on dit souvent, mais malheureusement sans le moindre début de démonstration, que la citation en question (qui apparaît pour la première fois dans un texte de Lénine : «Moins nombreux mais meilleurs ») aurait été prononcée par Napoléon à Sainte-hélène à l’occasion de la visite à Longwood de lord Amherst, revenant de son ambassade en Chine.


Alain Peyrefitte dans « Quand la Chine s’éveillera… le monde tremblera » évoque l'article de Lénine en ces termes :
« Lénine a repris ce pronostic à son compte dans son dernier texte, dicté le 2 mars 1923, Moins nombreux mais meilleurs. »

Je viens de vérifier et lire l’article en question (paru dans la Pravda, le 4 mars 1923). Et force est de constater que contrairement à ce qu'affirme Peyrefitte, on n'y trouve pas les mots attribués à Napoléon, mais cette réflexion :
« L'issue de la lutte dépend finalement de ce fait que la Russie, l'Inde, la Chine, etc., forment l'immense majorité de la population du globe. Et c'est justement cette majorité de la population qui, depuis quelques années, est entraînée avec une rapidité incroyable dans la lutte pour son affranchissement ; à cet égard, il ne saurait y avoir une ombre de doute quant à l'issue finale de la lutte à l'échelle mondiale. Dans ce sens, la victoire définitive du socialisme est absolument et pleinement assurée. »

On est quand même loin de la citation dite napoléonienne.
Pas la peine donc de se référer à Lénine, d’autant plus qu’avant l’article de 1923, on avait déjà pu lire la fameuse phrase. Ainsi, trois ans plus tôt, dans le volume 65 (avril 1920) du « Bible Society Record », au sein de l’article « The Word of God in a New Form », Margaret Sangster rapporte les propos de William Ingraham Haven, de l’American Bible Society :
« Il y a longtemps, j'ai entendu un missionnaire célèbre faire un sermon sur la Chine :
« La Chine, dit-il, est un géant endormi, un géant endormi qui ne rêve même pas de sa propre force. Mais la Chine, un jour, se réveillera. Et alors le reste du monde tremblera, à moins que… »
Le missionnaire s'arrêta un instant. Et puis, tout à coup, sa voix retentit à travers la pièce :
« La Chine, dit-il, se réveillera soudainement. Et quand elle se réveillera, nous devrons envoyer nos hommes – pour essayer de la maîtriser – avec des fusils. A moins qu'on les envoie, avant qu'elle ne se réveille, avec des bibles ! » »

Reste à savoir à partir de quand cette citation a été attribuée à Napoléon. Le film des 55 jours de Pékin (sorti dix ans avant l'ouvrage de Peyrefitte avec Niven prêtant ces mots à l'Empereur) semble être une bonne piste.

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Message Publié : 02 Juil 2022 15:34 
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Fustel de Coulanges
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Exit Les 55 jours de Pékin, de 1963…

En 1897, dans « Transactions of the Texas Academy of Science », on pouvait lire :
« On raconte que Napoléon fit une fois cette remarque à propos de la Chine : « Il y a là un géant endormi. Laissez-le dormir. » »

Plus tard,en 1916, dans Kingdom Preparedness: America's Opportunity to Serve the World, de Bruce Kinney, cela donne ceci avec un peu plus de ressemblance avec la fameuse citation :
« Bien [que Napoléon] ait vécu il y a un siècle, un jour il posa son doigt sur la carte de la Chine et dit : « Il y a un géant endormi ; laisse le dormir. Malheur à ce monde quand ce géant se réveillera. »

Pas ici de tremblement du monde, mais on retrouve un peu de cet air là, trois ans plus tôt, en 1913, mais sans référence à l’Empereur, dans « The Adventures of Mortimer Dixon », d’Alicia Ramsey :
« Aujourd’hui, la Chine se réveille de son long sommeil, et comme les jeunes gens de la pièce d'Ibsen, « Les maîtres bâtisseurs », l'Europe commence à trembler, car elle entend la jeune Chine frapper à sa porte. »

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