CNE_EMB a écrit :
Tactique : ce qui a pour objet le champ de bataille, le déroulement de la bataille, à l'échelle du combat ; c'est strictement limité au domaine militaire.
Stratégie : ce qui a pour objet la guerre, le théâtre d'opérations, les opérations qui amènent à la bataille ou lui succèdent ; cela inclut une dimension diplomatique, politique, générale, absente dans la tactique.
Depuis les années 1930, on adjoint à ces deux échelles l'"opératique" ou l'art opératif, qui leur est intermédiaire. Mais cet échelon était absent à l'époque impériale.
A noter que des auteurs réputés comme Jomini distinguent d'autres échelles, et que les Américains aujourd'hui estiment qu'il existe une échelle "grand-stratégique" par exemple.
Les définitions simplifiées que j'en ai donné reprennent la distinction classique utilisée aujourd'hui.
Ainsi, si l'on critique les qualités de tacticien de Napoléon, on estime qu'il n'a guère eu d'impact sur le déroulement des batailles auxquelles il a participé... Ce serait effectivement le domaine où il est le moins critiquable !
CNE EMB
Il me semble que, même si on considère que l'échelon "opératique" était absent à l'époque impériale (peut-être uniquement parce qu'il n'était pas nommé ?), il faut quand même distinguer dans ce cas, à l'intérieur de la "stratégie", ce qui relève de la conduite de la guerre dans son ensemble (incluant les aspects diplomatiques, politiques, économiques...), et ce qui relève de la campagne, à savoir les manœuvres (marches, logistique, etc, disons : l'art de se placer en situation favorable pour la bataille) qui constituent un échelon intermédiaire ne relevant pas de la tactique.
Cette distinction me semble importante car c'est justement dans ce denier domaine que Napoléon est le plus brillant, comme en témoignent les manœuvres d'Ulm et Iéna, ou la campagne de 1814 ; davantage encore, à mon avis, que dans la conduite de la bataille proprement dite (sans vouloir non plus nier ses grandes qualités de tacticien).
Quant à ses généraux, si on peut reconnaître l'apport de Davout, Soult, ou Lannes par exemples, je n'irais pas jusqu'à dire que Bernadotte était un des meilleurs, comme le montre par exemple son inaction au moment d'Iéna/Auerstaedt.