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Drouet Cyril a écrit :
Je m'ajoute à la question posée par Pierma. Quels sont les livres où vous avez lu de pareils propos s'il vous plait ?
J'ai lu aussi que l'armée s'agrandissant, il devenait difficile d'avoir une cohésion potable.
Pas les magazines, pas Caulaincourt ni Fouché ni Talleyrand, peut-être Thiry ou Tulard ou encore "L'épisode Napoléonien - extérieur".
Brégeon mentionne déjà la tendance à se contenter de topos lorsque l'empereur estime "savoir".
Toute campagne fait l'objet d'études de terrain. La Campagne de Russie -bien qu'étudiée comme les autres- montre les limites. Ceci m'a toujours interpellée.
On ignore la largeur des chemins, on ignore visiblement les saisons etc.
Alors qu'il existe des ambassadeurs qui passent plusieurs saisons, des espions... Dès la Pologne, on se montre un peu sûr (on se moque des Polonais ferrant à glace), on est parti aussi peu léger (des chariots de vaisselles et autres suivent, obérant un matériel certainement un peu plus adéquat pour une campagne).
Le rapport -pour le soldat- bénéfice et ce qu'il apporte. En Italie, c'était top pour les razzias, en Prusse on ne s'est pas trop gêné : en Russie, c'est autre chose... Ceci ne crée pas des conditions d'engagement genre "
furiosa francese".
J'ai aussi lu qu'avec une armée dilatée par des apports étrangers, des ordres étaient parfois totalement incompris parce-que mal exprimés.
L'âge est aussi au rendez-vous : le Napoléon Ier n'est plus le Bonaparte et il semble difficile de "renouveler" l'art militaire. Peut-être l'homme est devenu trop sûr de lui. Peut-être que les échanges avec ses généraux, maréchaux ne sont plus aussi francs et ouverts.
Napoléon a voulu des courtisans dans une cour singeant les Bourbon : il est servi. Le problème est que les courtisans sont payés pour courtiser et qu'au bout d'un moment et bien, ils ne font plus que ceci.
Leurs avantages ne comprend pas l'éventualité d'échanger avec un empereur qui ne veut rien entendre.
Le problème est que ceci limite les initiatives et aussi les coups de colliers : l'âge est là pour tout le monde et le ras le bol aussi.
Bonaparte était un collègue doué qui a su surfer sur des opportunités et faire des choix clairs dans un contexte nébuleux. Devenu empereur (en ayant eu bien besoin d'hommes acquis à sa cause), il semble avoir tendance à oublier ceci.
C'est assez commun. Ceux qui réussissent en sortant du rang ont souvent cette tendance. Pour ceux qui sont du sérail, ce n'est plus une tendance mais une seconde nature.
Les recrues aussi ne sont plus trop animées de l'esprit de 93 surtout bataillant à l'étranger.
En face, il est évident que les militaires vont finir par tirer des enseignements des erreurs commises. La question est : n'est-ce pas parce-qu'en face, il n'y avait pas grand monde de valeur (niveau militaire) et le "militaire" était ankylosé par une sorte de ballet bien rodé que Bonaparte puis Napoléon a toujours eu un petit temps d'avance, relayé par ses officiers (en ceci l'expérience de la RF fut certainement bénéfique).
Il n'y a pas de "doutes" à avoir sur la capacité de tacticien mais les paramètres ont changé : âge, caractère, fatigue mal supportée, problèmes intérieurs en France, rapport(s) au pouvoir, mauvais conseils -écoutés ceux-ci-, mauvaises personnes à certains endroits (népotisme familial) etc.
Ceci a été cent fois discuté/évoqué.
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