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Message Publié : 03 Jan 2022 17:36 
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Grégoire de Tours
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Drouet Cyril a écrit :
Lampsaque a écrit :
@Drouet Cyril


Très franchement, je ne vois pas vraiment en quoi votre post répond à mon évocation de la rupture de la paix d'Amiens.
Dans l'attente d'y voir plus clair dans votre raisonnement bien indulgent vis à vis des Anglais et accusatoire vis à vis de Bonaparte, il serait sans doute plus simple d'aller répondre dans le fil en question que j'ai mis en lien plus haut.


Du côté anglais, non-évacuation de Malte.
Du côté de Bonaparte, non-évacuation de la Hollande, vassalisation de la Suisse, annexion du Piémont.
Cela alors que la paix était déjà à des conditions mirobolantes pour la France.
Je trouve que je vous ai répondu, maintenant, vous n'êtes pas forcé d'être d'accord avec moi.


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Message Publié : 03 Jan 2022 17:55 
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Grégoire de Tours
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Lampsaque a écrit :
Drouet Cyril a écrit :
Lampsaque a écrit :
@Drouet Cyril


Très franchement, je ne vois pas vraiment en quoi votre post répond à mon évocation de la rupture de la paix d'Amiens.
Dans l'attente d'y voir plus clair dans votre raisonnement bien indulgent vis à vis des Anglais et accusatoire vis à vis de Bonaparte, il serait sans doute plus simple d'aller répondre dans le fil en question que j'ai mis en lien plus haut.


Du côté anglais, non-évacuation de Malte.
Du côté de Bonaparte, non-évacuation de la Hollande, vassalisation de la Suisse, annexion du Piémont.
Cela alors que la paix était déjà à des conditions mirobolantes pour la France.
(Je peux me tromper, mais il ne me semble pas qu’il y ait eu, dans les huit siècles qui ont précédé les paix de Lunéville et d’Amiens, un seul Etat européen qui se soit agrandi autant en Europe, en termes de population et de richesses, par la guerre, en moins de dix ans, que la France par ces paix-là).

Je trouve que je vous ai répondu, maintenant, vous n'êtes pas forcé d'être d'accord avec moi.


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Message Publié : 03 Jan 2022 18:01 
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Lampsaque a écrit :
Ces deux îles n'étaient pas des îles à sucre : l'essor de la culture de la canne à sucre y est postérieur à l'époque napoléonienne

Ce n'est pas parce que l'essor de cette culture date de l'occupation britannique ( :mrgreen: ), qu'il n'y en avait pas auparavant.
A la Réunion, la canne à sucre est cultivée depuis 1663 et les auteurs parlent "d'industrie" à partir 1784.

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Message Publié : 03 Jan 2022 18:36 
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Fustel de Coulanges
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Lampsaque a écrit :
Je trouve que je vous ai répondu, maintenant, vous n'êtes pas forcé d'être d'accord avec moi.


Fort heureusement... lol
Je me vois en effet assez mal pouvoir être d'accord avec quelqu'un qui, pour justifier des jugements à l'emporte-pièce, se contente de résumer en deux-trois mots un sujet aussi complexe que celui de la rupture de la paix d'Amiens.

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Message Publié : 03 Jan 2022 23:07 
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Grégoire de Tours
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Lampsaque a écrit :
@Dupleix
1° « encore qu’en 1815 à Vienne il y ait eu des projets prussiens visant à retirer à la France l’Alsace, voire une partie de la Lorraine, de la Champagne et de la Franche-Comté »
Oui, j’en ai plusieurs fois entendu parler, j’ai cherché, mais je n’ai jamais trouvé un livre où c’était exposé un peu en détail. En connaissez-vous un que vous pouvez m’indiquer ?
Merci d'avance.

Je l’ai lu dans : Le congrès de Vienne, Jacques-Alain de Sédouy, Perrin (pages 265-266).
Après Waterloo, Hardenberg, représentant de la Prusse, demande que la France soit privée de l’Alsace et des forteresses de la frontière des Pays-Bas, de la Meuse et de la Sarre. Les militaires prussiens ont des projets allant encore plus loin, que j’ai évoqués. Ceci dans le but de priver la France de tout moyen de redevenir une menace sur le Rhin.
Lampsaque a écrit :
2° En somme pour vous, par ses succès et par la haine inextinguible de Vienne la France a été comme contrainte aux conquêtes…
Je crois qu’un certain goût de l’expansion a joué son rôle aussi…
Et un certain refus d’une paix qui n’aurait pas comporté des agrandissements considérables...

Tout d’abord, en ce qui concerne la République, il y a eu certes la funeste théorie des « frontières naturelles » ; mais vous semblez avoir tendance à oublier que :
- la République était considérée par ses ennemis comme un régime illégitime, surtout après l’exécution du roi,
- le régime avait subi des complots royalistes, des rébellions (la Vendée), des trahisons de généraux (Dumouriez, Pichegru), l’invasion du territoire national, et parfois tout cela en même temps (Toulon). Autant d’agressions pouvant mettre effectivement la Patrie en danger et derrière lesquelles on voyait, à tort ou à raison, le soutien des puissance ennemies qui par ailleurs hébergeaient l’armée des émigrés.
Il ne me semble pas illogique que, une fois enfin victorieuse, la France ait choisi de conserver ses conquêtes pas seulement par volonté d’opprimer l’Europe, mais pour se protéger géographiquement d’un retour de ces ennemis pour qui le régime même était une anomalie à supprimer (comme ils l’avaient clairement proclamé en 1792).

Plus spécifiquement puisque vous parlez de Napoléon et de l’Autriche : je ne nie pas, bien sûr, que le désir de gloire et de pouvoir de Bonaparte ait joué un rôle. Mais même si vous le dites de manière caricaturale, il y a un peu de ça. Battue, l’Autriche a signé la paix à Campo Formio qui lui permet tout de même de compenser ses pertes en annexant une grande partie de la Vénétie. (par parenthèse, selon Wikipedia, les négociations de paix avec l’Angleterre échouent à ce moment car celle-ci refuse de restituer Ceylan et le Cap. Apparemment, donc, des territoires plus importants pour elle que la signature d’une paix générale...).
2 ans plus tard, l’Autriche rejoint la 2ème coalition. A nouveau battue, elle signe la paix de Lunéville qui ne change guère la situation. 4 ans plus tard, elle remet le couvert. Ce n’est peut-être pas de la haine inextinguible, mais ça ressemble à de l’acharnement.
Elle est à nouveau battue à Austerlitz.
On peut considérer qu’à ce moment il était judicieux de rendre à l’Autriche la Lombardie, les Pays-Bas et la rive gauche du Rhin, en espérant sa gratitude et la bienveillance britannique.
Mais on peut aussi comprendre, sans invoquer les « rêves » ou l’ « agression » de Napoléon, que celui-ci décide plutôt d’appliquer la même méthode que Hardenberg ci-dessus : ôter les moyens à l’Autriche de redevenir une menace. Nous savons que cela n'a pas fonctionné, mais c'est parce que nous connaissons la suite... Je ne suis pas sûr que Napoléon avait vraiment rêvé de risquer son armée, son trône et sa vie sur un coup de poker au fin fond de la Moravie, pour le plaisir d’annexer la Dalmatie. La plupart des territoires pris à l’Autriche à ce moment là ne sont d’ailleurs pas annexés par la France mais donnés à ses alliés.


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Message Publié : 04 Jan 2022 12:58 
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Dupleix a écrit :
Je l’ai lu dans : Le congrès de Vienne, Jacques-Alain de Sédouy, Perrin (pages 265-266).
Après Waterloo, Hardenberg, représentant de la Prusse, demande que la France soit privée de l’Alsace et des forteresses de la frontière des Pays-Bas, de la Meuse et de la Sarre.


Voici une partie de son memoradum présenté le 4 août 1815 :
" Lorsqu'une nation a surpassé sa défensive marquée par la nature ou par l'art, elle devient offensive et menaçante par ce pas même; son activité, sa force, sa politique, ses institutions, son esprit national, son opinion publique, tout prend alors la direction de sa situation géographique, et elle conservera cet esprit aussi longtemps que sa situation géographique restera la même.
La France se trouve dans ce cas depuis Louis XIV; par une ambition démesurée et quelques campagnes heureuses, elle parvint à ôter aux pays voisins la défensive que leurs ancêtres avaient établie, savoir : dans les Pays-Bas et sur la Meuse, les forteresses qui forment à présent la première et la deuxième ligne des forteresses françaises, et vers l'Allemagne, en ôtant à cet empire l'Alsace et les places fortes de la Moselle et de la Sarre.
Dès ce moment, l'histoire nous montre l'inclination de la France de pousser ses conquêtes plus loin et de subjuguer les autres États.
Pourquoi ?
Puisque la France voyait la facilité qui existait pour elle et la difficulté que les États voisins avaient de lui résister, puisque son offensive se trouvait dans sa situation géographique, et que cette situation l'y poussait et l'y induisait à chaque moment.
Veut-on donc une paix durable et solide, on l'a annoncé et prononcé tant de fois ! La France elle-même veut-elle une telle paix avec ses voisins, la défensive qu'elle leur a ôtée, c'est-à-dire l'Alsace et les forteresses des Pays-Bas, de la Meuse et de la Sarre.
Ce ne sera qu'alors que la France se verra dans une vraie ligne défensive, savoir : dans les Vosges et dans les deux lignes de forteresses depuis la Meuse jusqu'à la mer, et seulement alors elle restera tranquille. Si on ne la fait pas rentrer dans ces limites, marquées plus spécialement encore sur la carte ci-jointe, les nations voisines n'auront pas recouvré leur défensive contre la France, et l'avantage de la situation géographique et militaire de cet empire et la facilité qu'il gardera d'aller plus loin influeront tellement sur sa politique, sur l'ambition et sur le caractère de la nation, enfin sur son opinion publique et sur son Cabinet, qu'il est à prévoir qu'aux premières circonstances favorables qui se présenteront, la France tâchera derechef d'étendre ses frontières jusqu'au Rhin, et dès lors, plus de bornes, puisque dès ce moment son influence sur l'Allemagne sera si grande, qu'elle sera entraînée malgré elle à troubler le repos de l'Europe.
Pour le bien de l'Europe, pour le bien de la France, ne laissons pas échapper le moment favorable qui se présente à nous pour statuer une paix solide et durable.
Aujourd'hui nous le pouvons, la main de la Providence a visiblement amené cette occasion, si on la laisse échapper, des torrents de sang couleront pour atteindre à ce but, et les cris de ces malheureux nous en demanderont raison."

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Message Publié : 04 Jan 2022 13:25 
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Grégoire de Tours
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@Dupleix

Bien, j’ai donné des arguments dans un sens, vous en donnez dans l’autre, lesquels en général je ne trouve pas faux.

Dans mon sens je peux vous répondre :
.1 Tuer le roi, on pouvait considérer que c’était juste ou non, mais il était clair que le faire était exacerber le conflit avec l’étranger. Même chose pour la reine, née archiduchesse Habsbourg.
.2 Expliquer partiellement la passion guerrière (ou la Terreur) par la Vendée… Mais la Vendée c’était largement la guerre qui l’avait suscitée (par la conscription). Et si la Révolution s’était abstenue de mettre hors la loi le catholicisme ça n’aurait pas fait de mal non plus…
.3 Le fait que les républicains voyaient la main de l’étranger partout manifeste aussi une tendance qu’ils avaient à diaboliser l’étranger… ("Pitt et Cobourg").
.4 La rive gauche du Rhin (de langue allemande) n’appartenait pas à l’Autriche en 89, mais essentiellement à de pacifiques États ecclésiastiques.
.5 On peut comprendre l’opposition de l’Angleterre à ce qu’une grande puissance maritime possède Anvers. Entre rendre les Pays-Bas méridionaux à l’Autriche et annexer l’actuelle Belgique à la France, il y avait sans doute des solutions intermédiaires…
.6 Enfin, comme je l’ai dit, avec la paix d’Amiens la France avait obtenu la paix avec l’Angleterre, son principal adversaire, à des conditions extraordinaires. Bonaparte n’a pas cherché à conserver cette paix…
Il avait trente-quatre ans, il était le meilleur général de son temps, il avait envie de nommer les préfets, fixer le règlement de l’Académie française, nantir ses frères et sœurs, mais je pense ne pas m’avancer beaucoup en disant qu’il ne voulait pas se cantonner à des activités de ce genre...

.7 Cela dit, tout ceci ne prive pas de portée vos arguments, mais enfin ça les relativise…

.8 Si j’ai dit qu’ « en général » je ne trouvais pas vos arguments faux, c’est parce qu’il y en a un en particulier que je trouve peu convaincant : « Je ne suis pas sûr que Napoléon avait vraiment rêvé de risquer son armée, son trône et sa vie sur un coup de poker au fin fond de la Moravie, pour le plaisir d’annexer la Dalmatie. »
S’il y a un homme qui a manifesté son goût pour les « coups de poker » militaires, entendons les audacieuses aventures militaires, c’est bien lui…
Quant au « fin fond de la Moravie »… Il était allé au fin fond de la Méditerranée, il avait dans la tête l’Orient et l’Inde, il est allé au fin fond de la Prusse-Orientale (aux actuels Bagrationovsk et Pravdinsk, lieux de deux de ses batailles célèbres) et ensuite au fin fond de la Moscovie…
Au fond, votre thèse est que le chef d’État relativement « défensiste » Napoléon Bonaparte a été enlevé en 1807, et qu’on lui a substitué un sosie qui a entrepris l’expédition d’Espagne, puis la campagne de Russie, puis en 1813 a refusé à Metternich la paix que celui-ci lui proposait, lui disant en substance : ’’Un roi de France pourrait accepter cela. Moi, non. Ma légitimité c’est l’agrandissement de la France’’. Sans compter le fameux : "Un homme comme moi se fout de la vie d'un million d'hommes."
Je sens plus sensible que vous ne l’êtes à la continuité du personnage…


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Message Publié : 04 Jan 2022 13:31 
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Grégoire de Tours
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@Cyril Drouet

Merci.
Si vous aviez la carte évoquée dans le : "marquées plus spécialement encore sur la carte ci-jointe" ?


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Message Publié : 04 Jan 2022 13:48 
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Drouet Cyril a écrit :
Dupleix a écrit :
Je l’ai lu dans : Le congrès de Vienne, Jacques-Alain de Sédouy, Perrin (pages 265-266).
Après Waterloo, Hardenberg, représentant de la Prusse, demande que la France soit privée de l’Alsace et des forteresses de la frontière des Pays-Bas, de la Meuse et de la Sarre.


Voici une partie de son memorandum présenté le 4 août 1815 :
" Lorsqu'une nation a surpassé sa défensive marquée par la nature ou par l'art, elle devient offensive et menaçante par ce pas même; son activité, sa force, sa politique, ses institutions, son esprit national, son opinion publique, tout prend alors la direction de sa situation géographique, et elle conservera cet esprit aussi longtemps que sa situation géographique restera la même. [...]"

Qu'un tel pensum ait pu être émis par la Prusse souligne encore à quel point l'aventure des Cent Jours, désignant la France comme éternellement offensive, a pu faire de dégâts.

Le premier paragraphe est d'un lourdeur toute prussienne (excusez-moi pour ce jugement de valeur) et reproche en somme à la France de se situer là où elle est. (à s'en tenir aux dernières résolutions du Congrès ?)

La liste des revendications est lourde. Je vais réviser ma géographie - Edit : une carte serait effectivement utile, mais vous n'êtes pas commis d'office, Cyril - mais si on enlève à la France la Sarre et ses forteresses de la Moselle, on peut raisonnablement estimer que l'Alsace devient une pâle base offensive, bordée à l'est par le Rhin et ne permettant l'offensive que vers le nord, dans une direction prévisible.

Et il ya ce "non dit" mais sous-entendu :"Ces provinces sont dangereuses aux mains de la France, donnez-les moi !" :wink:

Evidemment, le sujet sera remis sur la table en 1871, et avec l'annexion de l'Alsace-Moselle par la Prusse, on verra Joffre lancer son offensive aux frontières d'août 1914, dans le seul secteur qui restait (Les Ardennes) Avec un bain de sang à la clé.

En somme, cet ambassadeur prussien (ou délégué au congrès de Vienne) met dans la balance "le poids du sang des générations futures", pour réclamer un balcon offensif sur la France, dont l'histoire permettra de constater qu'il était lourd... de sang français. :rool:

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Message Publié : 04 Jan 2022 17:30 
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Pierma a écrit :
La liste des revendications est lourde. Je vais réviser ma géographie - Edit : une carte serait effectivement utile,


Ici une carte se basant sur un autre mémorandum prussien de l'été 1815, celui du général Knesebeck :
Pièce jointe :
Sans titre 1.jpg
Sans titre 1.jpg [ 192.59 Kio | Consulté 1194 fois ]

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Message Publié : 04 Jan 2022 17:54 
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Merci Cyril. %1

Que représente la ligne bleue ?

Elle gomme tranquillement toutes les "villes fortes" de la frontière nord, l'Alsace et jusqu'aux montagnes du Jura, qui font aujourd'hui frontière avec la Suisse. une France "portes ouvertes", boulevard pour invasions. S'agit-il de la demande prussienne ?

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Message Publié : 04 Jan 2022 18:03 
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Pierma a écrit :
S'agit-il de la demande prussienne ?


Oui.

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Message Publié : 05 Jan 2022 11:47 
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Jean Froissart
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Lampsaque a écrit :
... Lentz a fait un livre qui s'appelle "Pour Napoléon" où il exprime sa sympathie pour la politique suivie par Napoléon.

Tout comme vous, ce titre m'a un peu interpelée et déçue (j'ai un petit faible pour Lentz).
Plutôt que m'en remettre à quelques opinions, autant chercher le pourquoi auprès de l'historien et voici la raison en fin d"Entretien".

Question : Dans votre ouvrage, vous abordez "les questions qui fâchent", toutes ces polémiques et ces "procès" autour de Napoléon. Il y en eut de tout temps, depuis ces 200 dernières années, cependant elles ont pris une forme nouvelle depuis quelques années. Comment l'expliquez-vous ?

Réponse : Rétablissement de l'esclavage, statut des femmes, guerres extérieures, "dictature" constituent les principaux "reproches" adressés à Napoléon. Ces questions sont importantes et méritent d'être abordées et étudiées. Elles le sont par les historiens napoléonistes ou non, et depuis longtemps. Nul ne les nie, nul ne les prend à la légère et nul ne les met "sous le tapis", comme on a pu l'entendre. Pour ma part, en tout cas, je les traite chaque fois que nécessaire, n'hésitant pas d'ailleurs à "critiquer" tout en remettant en contexte, les choix de Napoléon et de son équipe. En revanche il est frappant de constater que ce qui est un débat historique menace de devenir "autre chose", sous les coups des sensibilités contemporaines, des actions militantes, des accusations absurdes, de la culture woke et de son avatar dangereux, la culture de remplacement.
En écrivant ce "Pour Napoléon", c'est contre cette tendance liberticide et qui écarte le savoir au profit des émotions que j'ai voulu lutter. Car au fond, un historien ne doit pas être ni pour ni contre Napoléon : il doit faire son métier qui est d'analyser, expliquer, raconter et mettre en contexte.

C'est le point final de l"Entretien avec Thierry Lentz", entretien qui déroule son lot de questions que nous côtoyons depuis des lustres et offre à Lentz l'occasion de donner son opinion sur "... les dérives... etc.".
Petite note ensuite : - POUR NAPOLEON De Thierry Lentz - Ed. Perrin - 2021 - 200 pages 15 € (voir l'offre d'abonnement à ....)
Je vais voir l'offre : "ABONNEZ-VOUS ... et recevez le livre en cadeau "Pour Napoléon" de Thierry Lentz".

Je tenais à ajouter ces petits détails/plus (?) qui contribuent à mettre le bouquin en "perspective" et "contexte"...
Mieux vaut se plonger dans les sujets offerts par le forum, je vous l'assure (ce qui est peu, j'en conviens) ; Cyril Drouet y contribue pour l'essentiel (ce qui fait toute la différence et devrait vous convaincre ;) ).
*-*

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Message Publié : 05 Jan 2022 13:21 
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Fustel de Coulanges
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Inscription : 06 Fév 2004 7:08
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Dupleix a écrit :
Je ne suis pas sûr que Napoléon avait vraiment rêvé de risquer son armée, son trône et sa vie sur un coup de poker au fin fond de la Moravie, pour le plaisir d’annexer la Dalmatie. La plupart des territoires pris à l’Autriche à ce moment là ne sont d’ailleurs pas annexés par la France mais donnés à ses alliés.


La guerre est toujours risquée, mais la victoire peut beaucoup apporter :
"Monsieur Talleyrand, Ministre des relations extérieures, plus je réfléchis à la situation de l'Europe, plus je vois qu'il est urgent de prendre un parti décisif.
[...]
Je marche sur Vienne, et ne pose les armes que je n'aie Naples et Venise, et augmenté tellement les États de l'électeur de Bavière que je n'aie plus rien à craindre de l'Autriche. L'Autriche sera pacifiée certainement, de cette manière, pendant l'hiver. Je ne reviens point à Paris que je n'aie touché barre."

C'était à Pont-de-Briques, le 23 août 1805.

Question jeu, pas de poker ici, mais les barres. ;)

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Message Publié : 05 Jan 2022 19:18 
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Jean Froissart
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Inscription : 13 Juin 2017 15:04
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Drouet Cyril a écrit :
Difficile d'y voir clair dans la prose du Sphinx...

Difficile, c'est certain.
Il semble qu'en France l'opinion commence à se lasser :
[... Revenu en vainqueur de la campagne du Danube, Napoléon avait été accueilli en triomphateur. La crise d'Essling avait été effacée par Wagram. La paix de Vienne permettait d'espérer une période de paix ...
"Quoique, la France payât ses conquêtes de son sang et de ses trésors, elle était loin d'être insensible à ces succès. L'orgueil national était flatté ; la nouvelle de chaque victoire reçue avec enthousiasme. On oubliait ce qu'elle coûtait pour ne voir qu'un résultat favorable à l'honneur français. Et Napoléon, au retour des camps, se trouvait réconcilié avec l'opinion publique."...]
- Chaptal - "Souvenirs"

Ceci montre que la France est sous tension : on piétine en Espagne, après Wagram l'empereur est un peu seul, Alexandre Ier mécontent du traité de Vienne.
Il semble que l'équilibre ne tient qu'à travers des victoires obtenues de plus en plus difficilement (Wagram) et qu'au moindre échec, les problèmes intérieurs vont remonter plus aigus car l'opinion publique cumule.
Qui est/fait "l'opinion publique" ? Qui s'occupe de l'entretenir ?

C'est en relisant ceci que je vois dans la missive de Talleyrand un petit coup de pouce au "destin".
Si on ajoute à ceci les lenteurs ou une sorte d'étrange choix napoléonien -se tournant assez obstinément vers la Russie- de fonder une dynastie. Quelle grande duchesse ? Comment ne pas un peu se poser et songer.
Je crois que Catherine P. a été mariée dès le début de l'été et que le divorce d'avec Joséphine a lieu en décembre de la même année (je puis avoir fait une erreur).
On ne peut songer qu'à Anna P. et là encore quoi attendre vu l'âge de l'adolescente, le retoquage de la demande est évident (et même si ceci avait eu lieu, là encore il aurait fallu attendre quelques années avant une première naissance : l'opinion publique est souvent impatiente).

Tant que le trône n'est pas assuré, il est certain que les conflits vont s'enchaîner. Une union -avec la Russie ou autre- peut faire qu'une des puissances se retire (Napoléon en est à balayer le problème de la religion).
C'est au final Metternich qui sort l'empereur français de l'impasse.
Que songer quand un ministre d'une puissance -peu de temps encore ennemie- arrive à délier les besoins les plus pressants d'un empire ; au final s'en remettre à cette solution sans trop de recul.
N'était-il pas évident que cette "transaction" aurait des conséquences ? L'Autriche envisageait-elle ou songeait-elle vraiment cheminer auprès de Napoléon Ier ? Etait-ce une trève pour mieux se "refaire" (regagner ce qui avait été perdu lors du traité de Vienne) ?
Sans compter avec l'opinion qui fait l'assiette de l'empereur. Comment une archiduchesse "autrichienne" allait-elle être perçue
par l'opinion publique ? Comment l'idée même d'une dynastie allait-elle être perçue ? Comment les reculades des familles tant Romanov que Wittelsbach allaient-elles être perçues puisque visiblement la France a l'honneur chatouilleux ?
L'Autriche (comme la France) pensait-elle un seul instant qu'une union suffirait à balayer l'Angleterre ? A calmer les velléités de la Prusse et la contrariété de la Russie ?
Je pense -à tort peut-être- que la France était dans une impasse, que l'empire n'était plus viable dans ses projets (établir une dynastie entre autre, imposer un blocus -comme ce fut le cas lors du traité de Vienne-), que l'empereur n'était pas éternel et que le temps jouait pour les anciennes maisons qui ne pensent pas comme un Bonaparte dont le temps est compté.

Quelle qu'aurait été la nouvelle épouse, le lien avec la belle famille aurait été intenable même avec postérité. Il était malheureusement trop tard.

Maintenant je n'ai rien lu de Metternich et si vous avez un ouvrage de référence, je serai très heureuse d'en avoir le titre.
Ce que Metternich avance, montre qu'il avait une grande latitude pour bouger des pions (au moins un) en terrain certain. Mais un terrain qui serait meuble. Maintenant peut-être cette idée n'a pas/jamais effleuré Metternich. Il aurait donc eu toute confiance en un recul de l'Angleterre ? En un sourire de la Russie ? En une Prusse prête à renoncer alors que l'Espagne tacle et que le royaume italien n'est pas au mieux ?
En ce qui me concerne, à ce moment, les marges sont étroites et le "coup de poker" plutôt à éviter car à part jouer "tapis"... Toutes ces maisons peuvent se refaire, un disparait, un autre prend la place mais la France, quelle(s) option(s) ?
*-*

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