Squall a écrit :
Il semble assez clair que Robespierre se préparait à mener une purge ce qui a inquiété ses ennemis.
Effectivement et il n'arrêtait pas d'agiter cette menace contre le "modérantisme" depuis l'exécution de Danton, de Desmoulins et de leurs partisans.
Ce qui ressemblait à ses opposants à une sorte de fuite en avant pour faire disparaitre toutes les factions et toujours contrôler la Révolution, alors empêtrée dans cette "grande Terreur" ; certains envoyés en mission étaient également visés, comme Carrier ou Fouché, pour les excès commis dans l'exercice de leurs missions.
Ce climat de peur - savamment manipulé par les robespierristes - se propageait jusqu'aux bancs d'une Convention, qui en avait déjà fait les frais en 1793 lorsque les députés girondins en avaient été exclus, mais également au sein même du Club des jacobins.
Chacun pouvait avoir peur pour sa vie depuis que des Hébert, Danton ou Desmoulins avaient été envoyés à l'échafaud sous le prétexte d'avoir vouloir voulu "rétablir la monarchie". Par ailleurs la police de Robespierre était relativement crainte.
Squall a écrit :
Il relève également que les signatures de Robespierre, Saint-Just et Couthon se font rare sur les arrêtés qui envoient ces gens devant le tribunal révolutionnaire.
Elles n'étaient pas forcément nécessaires, les seules signatures/présences des Fouquier, Herman (Robespierriste patenté et besogneux ) et Lanne suffisaient à arrêter les "suspects" et construire des listes de proscrits. Le plus souvent les membres des comités signaient mécaniquement les listes présentées sans y prêter grande attention.
Faire des multiples "conspirations des prisons" du printemps et de l'été 1794 - technique trouvée par Saint-Just au moment du procès des dantonistes pour achever un procès qui tournait mal pour les robespierristes (les lois de prairial ne font qu'acter ce qui a déjà été réalisé pour les dantonistes) - une conspiration du CSG pour faire tomber Robespierre est une corde tellement grosse qu'elle ne résiste pas à l'épreuve des faits et surtout de preuves qui manquent toujours pour étayer cette veille lune.
Squall a écrit :
l'affaire des chemises rouges
Là, effectivement - c'est Michelet qui l'affirme le premier -, il est fort probable que le CSG, avec Vadier en embuscade (et un David aveugle de la manoeuvre ?), ait forcé la note un peu trop afin de personnifier la "dictature" de Robespierre. Des Parisiens voyant passer le cortège des condamnés auraient dit : "combien de morts auraient été nécessaires s'il (Robespierre) était roi ?"
Après, c'était tout de même une situation de fait, rien d'important à la Convention ou dans les comités ne se faisait sans Robespierre, devenu la seule caution morale de ce qui était bien et juste. Son magistère n'était pas une invention de ses ennemis.
Concernant votre sentiment sur cette volonté manifestée par cet historien de réhabiliter la Terreur - mais plus encore le personnage de Robespierre -, coûte que coûte, je le partage pleinement.