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Message Publié : 08 Déc 2023 12:08 
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Polybe
Polybe

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Bonjour à tous,

Je me renseigne sur les éventuelles batailles de Napoléon contre les anglais surtout en Espagne avant son retour en France , est-ce que entre décembre et janvier 1809, des troupes sous le commandement ont dû affronter des anglais et surtout dans le secteur Astorga ? Surtout qu’un tableau de hippolyte Lecomte me perturbe https://commons.m.wikimedia.org/wiki/Fi ... to-license

Si vous pouvez m’éclairer.


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Message Publié : 08 Déc 2023 17:18 
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Jean Froissart
Jean Froissart
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Localisation : Généralité de Riom & Bourbonnais
N'en déplaise à l'hubris Albionnesque qui continue de se voir comme le Nec Plus Ultra de la virilité militaire et principale puissance militaire contre la France, on ne résistera pas à la savoureuse lecture des événements par le prisme de la Correspondance de Napoléon


31 décembre 1808
Mon Frère, mon avant-garde est sur Astorga. Les Anglais fuient à toutes jambes et abandonnent munitions de guerre, caisses, bagages, etc. Il y a plus de deux cents voitures sur la route d'Astorga.

Les Anglais ont non-seulement coupé les ponts, mais même ils ont fait sauter les arches avec des mines, conduite barbare et inusitée à la guerre, et qui ruine le pays en pure perte. Aussi sont-ils en horreur à tout le pays. Ils ont tout enlevé, bœufs, matelas, couvertures, et, par-dessus cela, maltraité et bâtonné tout le monde. Il n'y avait pas de meilleur calmant pour l'Espagne que d'y envoyer une armée anglaise. Il faut faire relever cela dans les journaux. Urquijo peut y insérer des lettres écrites de Yalderas, de Benavente, de Léon, etc. où ils ont chassé les moines, qui peindraient leurs brigandages. Leur force réelle est de 20 à 21,000 hommes d'infanterie et de 4 à 5 000 hommes de cavalerie, avec une quarantaine de pièces de canon. Ils doivent de la reconnaissance aux obstacles qu'a opposés le passage de la montagne de Guadarrama aux infâmes boues que nous avons rencontrées.

1er janvier 1809
les Anglais ont lâchement et honteusement abandonné les Espagnols; nous les poursuivons vivement. Il paraît que les Anglais avaient fait venir 10 000 chevaux pour se sauver plus vite. Faites relever tout cela dans les journaux ; faites faire des caricatures, des chansons, des noëls populaires ; faites-les traduire en allemand et en italien, pour les répandre en Italie et en Allemagne.

2 janvier 1809
Mon Frère, je suis arrivé hier à Astorga. Le maréchal Bessières est maintenant près de Villafranca. Il a pris 2000 Espagnols et 500 Anglais; une grande quantité de bagages et de magasins a été brûlée par lui. On trouve sur la route plus de 800 chevaux morts, et beaucoup de munitions et de bagages. La terreur est tout entière chez eux. Le duc de Dalmatie les poursuit. La Garde retourne à Benavente; moi-même je me rapproche du centre de mon armée.

Il est probable que plus de la moitié de l'armée anglaise sera en notre pouvoir: c'est l'opinion des Anglais eux-mêmes. Quant à la Romana, son corps est presque détruit; 2000 hommes ont été faits prisonniers à Léon, 2,000 ici. Ils sont sans solde et sans vivres depuis quinze jours, et presque nus.

Faites tirer le canon en réjouissance de tous ces succès sur les Anglais.


en dépit de cela au long de l'Empire il arrivait que l'Empereur admoneste ses généraux en leur rappelant qu'il n'y avait aucun mérite ni gloire à tirer d'une victoire sur les anglais, une nation de boutiquiers et de pirates aucunement de soldats égale aux puissances continentales et encore moins à la France
:mrgreen:


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Message Publié : 08 Déc 2023 18:25 
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Plutarque
Plutarque

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bltedouard a écrit :
entre décembre et janvier 1809

Je ne comprends pas.
Entre décembre 1809 et janvier 1810 ?


Wikipedia
Les forces françaises, qui faisaient partie de l' armée d'André Masséna, étaient dirigées par Jean-Andoche Junot. Junot est arrivé à Astorga le 21 mars [1810] avec le 8e corps de Napoléon, composé de 12 000 hommes, dont 1 200 soldats de cavalerie.
Le général Loison a tenté de prendre la ville en février 1810, car elle était censée être son quartier général lors de l'invasion du Portugal; mais il n'était pas prêt à attaquer les défenses qu'il y trouva, et fut forcé de battre en retraite. Les troupes de Junot sont venues aider Loison, mais n'ont apporté aucune arme de siège avec elles; Il a fallu des semaines à Junot pour rassembler suffisamment d'artillerie pour attaquer la ville. Entre-temps, les forces françaises ont creusé des tranchées pour assiéger la ville. Incidemment, les troupes anglaises et espagnoles sous Wellington ont eu les mêmes problèmes quand elles ont repris la ville en 1812.


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Message Publié : 08 Déc 2023 18:34 
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Jean Froissart
Jean Froissart
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entre décembre 1808 et janvier 1809

Après les conférences d'Erfurt, Napoléon prit le parti de se mettre à la tête de l'armée d'Espagne, pour en finir avec l'intervention anglaise et les résistances espagnoles qu'elle provoquait. Il passa les Pyrénées avec 60,000 hommes de vieilles troupes, et dut livrer les combats de Tudeia, d'Espinosa, de Burgos, de Somo-Sierra, pour gagner Madrid. Après avoir réorganisé le gouvernement de cette capitale, il se disposait à marcher sur Cadix, lorsqu'il apprit le mouvement du général Moore qui cherchait à couper, à Valladolid, les communications de notre armée avec la France.

Napoléon courut aussitôt sur lui et Moore battit en retraite, vivement poursuivi par l'Empereur. Mais, à peine arrivé à Astorga, Napoléon reçut un courrier de France, lui apportant la nouvelle inattendue que les Autrichiens formaient des magasins sur l'Inn et réunissaient une armée, et celles d'intrigues intérieures. Ces nouvelles nécessitaient le retour immédiat de Napoléon à Paris; il n'hésita pas à quitter l'armée, dont il laissa le commandement au maréchal Soult. On sait qu'après son départ tout alla fort mal, et Napoléon a pu dire justement :
Personne ne peut nier que si l'Autriche, en ne me déclarant pas la guerre, m'eût permis de rester encore quatre mois en Espagne, tout n'eût été terminé. Ma présence était indispensable partout où je voulais vaincre. C'était là le défaut de ma cuirasse. Pas un de mes généraux n'était de force pour un grand commandement indépendant. Ce n'est pas l'armée romaine qui a soumis la Gaule, mais César; ce n'est pas l'armée carthaginoise qui faisait trembler la république aux portes de Rome, mais Annibal; ce n'est pas l'armée macédonienne qui a été sur l'Indus, mais Alexandre ; ce n'est pas l'armée française qui a porté la guerre sur le Weser et l'Inn, mais Turenne ; ce n'est pas l'armée prussienne qui a défendu sept ans la Prusse, mais Frédéric le Grand

La correspondance militaire de Napoléon 1er
E. Descoubès
.


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Message Publié : 08 Déc 2023 18:45 
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Plutarque
Plutarque

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Merci Loïc

Loïc a écrit :
Napoléon courut aussitôt sur lui et Moore battit en retraite, vivement poursuivi par l'Empereur. Mais, à peine arrivé à Astorga, Napoléon reçut un courrier de France, lui apportant la nouvelle inattendue que les Autrichiens formaient des magasins sur l'Inn et réunissaient une armée, et celles d'intrigues intérieures. Ces nouvelles nécessitaient le retour immédiat de Napoléon à Paris; il n'hésita pas à quitter l'armée, dont il laissa le commandement au maréchal Soult. On sait qu'après son départ tout alla fort mal

Je connais très mal ces choses là. Je vais cherchez des renseignements.


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Message Publié : 08 Déc 2023 18:59 
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Jean Froissart
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Localisation : Généralité de Riom & Bourbonnais
cette partie, chronologique et géographique, de la Guerre d'Espagne est plus connue par la bataille de la Corogne, où les Anglais seront fidèles à leur plus grande tradition militaire de 1475 à 1940 de fuir piteusement le théâtre d'opérations sur le Continent en rembarquant leurs troupes

Image
Fuite précipitée des Anglais à La Corogne


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Message Publié : 10 Déc 2023 3:59 
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Jean Froissart
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On se reportera aux 5 tomes de La Campagne de l'Empereur Napoléon en Espagne 1808-1809 par le commandant Balagny
https://gallica.bnf.fr/services/engine/ ... .ascending
le Tome 4 La Course de Benavente la poursuite de La Corogne en particulier pour la campagne de l'Empereur dirigée contre les Britanniques dans le nord-ouest de l'Espagne

les Britanniques se lanceront dans une fuite éperdue à travers l'Espagne pour se soustraire à l'avancée de Napoléon qui les conduira jusqu'à La Corogne - le "Dunkerque" Galicien des Britanniques

« Une partie de mon armée marche contre celles que l’Angleterre a formées ou débarquées dans les Espagnes. C’est un bienfait particulier de la Providence, qui a constamment protégé nos armes, que les passions aient assez aveuglé les conseils anglais pour qu’ils renoncent à la protection des mers et présentent enfin leur armée sur le continent. Je pars dans ce peu de jours pour me mettre moi-même à la tête de mon armée et, avec l’aide de Dieu, couronner moi-même dans Madrid le roi d’Espagne, et planter mes aigles sur les forts de Lisbonne. »

cette dérobade et cette mauvaise habitude de filer à l'anglaise exaspère l'Empereur frustré de ne pas donner une correction définitive aux habits rouges

Point d’Anglais, mais bien des promesses et des assurances ; le jour où nous les trouverons sera un jour de fête pour l’armée française. Puissent-ils rougir de leur sang ce continent qu’ils dévastent par leurs intrigues, leur monopole et leur épouvantable égoïsme !
Puissent-ils, au lieu de 20,000, être 80,000 ou 100,000 hommes, afin que les mères de famille anglaises apprennent ce que c’est que les maux de la guerre, et que le gouvernement britannique cesse de se jouer de la vie et du sang des peuples du continent! Les mensonges les plus grossiers, les moyens les plus vils sont mis en œuvre par le machiavélisme anglais pour égarer la nation espagnole.

« La conduite des Anglais est honteuse ! Dès le 20 ils étaient à L'Escurial au nombre de 6000; ils y ont passé quelques jours... La confiance qu’ils avaient inspirée aux Espagnols était inconcevable; les uns espéraient que cette division irait à Somosierra, les autres qu’elle viendrait défendre la capitale d’un allié si cher. Mais tous connaissaient mal les Anglais. A peine eut-on avis que les troupes de l’Empereur étaient à Somosierra, que les troupes anglaises battirent en retraite
L’animadversion générale se dirige contre les Anglais. Les paysans disent dans leur langage qu’à l’approche des Français les Anglais sont allés monter sur leurs chevaux de bois
L’esprit des habitants du royaume de Léon est bien changé ; ils demandent à grands cris la paix et leur roi ; ils maudissent les Anglais et leurs insinuations fallacieuses; ils leur reprochent d’avoir fait verser le sang espagnol pour nourrir le monopole anglais et perpétuer la guerre du continent.
la perfidie de l'Angleterre et ses motifs sont maintenant à la portée de tout le monde et n’échappent pas même à la pénétration du dernier des habitants des campagnes. Ils savent ce qu’ils souffrent et les auteurs de leurs maux étaient sous leurs yeux


les Espagnols étaient bien loin d'avoir des dispositions pour les Anglais contre les Français contrairement à ce qui est souvent écrit dans la littérature de la Guerre d'Espagne

c'est une Histoire à rebours d'une piteuse campagne de l'Armée Britanniques jusqu'à être honnie par les Espagnols :

le Maréchal Lefebvre écrit
Déjà les habitants se plaignent de la mauvaise foi et de l’abandon des Anglais, qui leur avaient promis la défense de Madrid et des secours sans nombre. Je cherche à développer cette disposition de mécontentement envers les Anglais de la part des Espagnols
ce dépit sera d'ailleurs croissant comme le constateront les Français
Général Milhaud
On a trouvé beaucoup de paysans qui rentraient dans leurs foyers, sans armes et sans uniforme; beaucoup avaient l’air nus ou n’avaient que des habits d’emprunt; on croit qu’ils avaient jeté leurs habits rouges crainte de passer pour Anglais. Nous avons remarqué dans nos courses que l’esprit des habitants et celui des curés paraissait monté contre les Anglais qui n’avaient pas envoyé les secours promis aux armées des insurgés.


en traversant Lugo, les Français trouvèrent les rues et les écuries de la ville encombrées par les cadavres de plus de cinq cents chevaux abattus par les Anglais avant leur départ; la ville était, en outre, encombrée de débris de toutes sortes provenant d’affûts et de caissons brûlés, de chariots détruits, d’approvisionnements brûlés ; ou découvrit aussi dix-huit pièces de canon abandonnées provenant du parc de l’armée espagnole, ainsi qu’un magasin de fusils et d’effets d’habillement ; enfin l’hôpital de la ville contenait près de trois cents malades dont cent cinquante Anglais. La ville de Lugo était à moitié déserte, une grande partie de ses habitants l’ayant abandonnée pour éviter les mauvais traitements des Anglais qui avaient pillé beaucoup de maisons et détruit, suivant leur habitude, les fours et les moulins.
Aussi les habitants de la Galice, indignés contre les Anglais, paraissaient assez bien disposés pour les troupes françaises, à tel point que l’évêque de Lugo vint au devant du maréchal Soult à la tête du clergé et d’une partie des habitants pour lui souhaiter la bienvenue.


une armée britannique démoralisée et pillarde et la fameuse ivrognerie anglaise
L’esprit de l’armée anglaise avait subi une dépression plus considérable encore que précédemment, depuis qu’elle avait quitté Astorga.
D'une façon générale, les troupes se conduisirent d’autant plus mal qu’elles se trouvèrent plus éloignées de la queue de la colonne où les soldats furent en contact presque journalier avec les troupes françaises du 2e corps. Après l’affaire de Bembibre, sir John Moore fit exposer devant les régiments quelques malheureux ivrognes couverts de sang et mutilés qui avaient échappé aux cavaliers français; il pensait qu’ils serviraient d’exemple à leurs camarades, mais cette mesure ne fit que peu d’impression sur la troupe, tant la discipline de l’armée était relâchée; les soldats continuèrent à abandonner leurs rangs, et les maraudeurs poursuivirent le cours de leurs exploits, les officiers anglais avaient fait leur possible pour soutenir le moral de leurs hommes et leur donner le bon exemple, mais beaucoup d’entre eux commencèrent à se décourager lorsqu’ils virent que le général en chef se retirait toujours à grande allure sans essayer de combattre

Quand les divisions Hope et Baird eurent atteint Villafranca, le 1er janvier, des désordres aussi graves que ceux de Bembibre se produisirent dans cette ville (...) sourds à la voix de leurs officiers, ils enfoncèrent les portes des magasins et se livrèrent à un pillage général. Sir John Moore fit fusiller immédiatement, pour l’exemple, un des hommes qui avaient fracturé le magasin de rhum, mais rien n’y fit et, malgré les efforts des officiers pour retenir dans le rang les soldats, beaucoup de ces derniers s’esquivèrent et dérobèrent beaucoup de choses sous prétexte de les arracher aux flammes. Quelques-uns pénétrèrent de force dans les habitations, brutalisèrent et massacrèrent les habitants qui ne voulurent pas leur donner à boire.
Aussi, lorsque les divisions reprirent leur marche le 3 janvier, quantité de soldats ivres-morts durent être abandonnés dans Villafranca.

en effet, les dragons du général La Houssaye purent y arriver sans encombre et n’y rencontrèrent qu’un assez grand nombre de soldais anglais ivres morts pour la plupart ou attardés à boire dans les caves. Le maréchal Soult écrit le 4 janvier « à tout instant on amène des Anglais qu’on prend dans les caves ou mort-ivres dans les greniers. »
L’armée anglaise avait évacué la ville pendant la nuit avec l’intention de franchir le col de Piedrafita pour parvenir rapidement à Lugo. Les habitants donnèrent aux Français, avec beaucoup de bonne volonté, de nombreux renseignements sur les mouvements de l’armée anglaise, car ils étaient exaspérés contre leurs alliés qui, disaient-ils, brûlaient et pillaient partout où ils passaient, maltraitaient les habitants, risquaient d’affamer le pays en détruisant les fours et les moulins sous prétexte d’empêcher l’armée française de les utiliser ; aussi, pour tirer vengeance de toutes ces vexations, les Espagnols commençaient-ils à massacrer les traînards de l’armée anglaise ou à les livrer aux Français.
Pendant la journée du 2 janvier, la cavalerie française s’avança sur Bembibre où elle trouva plusieurs centaines de fantassins anglais qui s’étaient attardés dans la ville dont ils encombraient les rues ; la plupart de ces hommes étaient ivres au point de ne pouvoir continuer leur chemin; les uns gisaient immobiles sur la route, et les autres marchaient à grand’peine en titubant à chaque pas.




Lorsque Napoléon avait quitté Benavente, le 1er janvier, pour marcher sur Astorga, il s’était fait suivre de toutes ses forces parce qu’il espérait peut-être encore joindre les Anglais et leur livrer bataille. Mais, après que l’Empereur se fut décidé à ne pas dépasser Astorga de sa personne et à ne faire suivre les Anglais que par le 2e corps soutenu par le 6e , il jugea inutile de laisser continuer sur Astorga les troupes qui étaient en marche sur cette ville et il fit rétrograder sur Benavente la division Lapisse, la Garde et la cavalerie des généraux Maupetit et d’Avenay ; il revint ensuite de sa personne à Benavente où il s’arrêta trois jours avant de se rendre à Valladolid, à portée de la route de France ;

le 9 janvier il écrit « Les Anglais fuient dans le plus épouvantable désordre. Les granges des villages de Galice sont pleines d’Anglais pendus par les mains des paysans, en vengeance des horribles pillages qu’ils commettent. »
le 13 janvier « Les Anglais ont détruit la plus grande partie de leurs munitions. Dans la journée du 9, on a fait 500 prisonniers. Voilà donc déjà 3 000 prisonniers anglais que nous avons. On a compté 700 chevaux abattus par eux dans la ville de Lugo; ce qui fait plus de 2500 chevaux qu’ils perdent.
Les habitants de la Galice paraissent animés du meilleur esprit. L’évèque de Lugo et le clergé sont restés. La ville de Lugo a été pillée par les Anglais et a beaucoup souffert à la retraite de ceux-ci, qui se portent à tous les excès imaginables.
Faites mettre ces nouvelles dans les gazettes. Faites aussi que les gazettes de Madrid arrivent à Valladolid, et que vos ministres écrivent à vos intendants.

Les Anglais paraissent vouloir s’embarquer à la Corogne; ils ont déjà perdu 3 000 hommes faits prisonniers, une vingtaine de pièces de canon, 500 à 600 voitures de bagages et de munitions, une partie de leur trésor et 3 000 chevaux, qu’ils ont eux-mêmes abattus, selon leur bizarre coutume. Tout me porte à espérer qu’ils seront atteints avant leur embarquement et qu’on les battra. J’ai quelquefois regret de n’y avoir pas été moi-même, mais il y a d’ici plus de 100 lieues; ce qui, avec les retards que font éprouver aux courriers les brigands qui infestent toujours les derrières d’une armée, m’aurait mis à vingt jours de Paris; cela m’a effrayé, sur tout à l’approche de la belle saison, qui fait craindre de nouveaux mouvements sur le continent.
La force des Anglais est de 18000 hommes. On peut compter qu’en hommes fatigués, malades, prisonniers et pendus par les Espagnols, l’armée anglaise est diminuée d’un tiers
Faites envoyer aux journaux des articles qui peignent la folie des plans d’opération de l’armée anglaise, la honte qu’elle est venue recueillir et la destruction dont elle est menacée, si elle ne parvient pas à s’échapper, et, si elle, s’échappe, l’état déplorable dans lequel elle va rentrer, affaiblie de moitié et privée de tout, et, dans les deux hypothèses, la masse de honte qui attend cette expédition, la plus forte qu’ait faite l’Angleterre.
La Galice montre un bon esprit. Tout se soumet, tout 's’arrange. »

_________________
"A moi Auvergne"


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Message Publié : 10 Déc 2023 13:54 
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Polybe
Polybe

Inscription : 18 Avr 2022 11:53
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Merci pour vos réponses, il y a bien une coquille, je m’interroge sur la période décembre 1809 à janvier 1810, et concernant la ville d’Astorga, des troupes anglaises étaient présentes au moment de la prise de la ville ?

Et est-ce vous savez s’il y a eu bataille ou combats d’arrière-garde dans le secteur Aguilar de Campoo et Valderas ? car la tournure de la phrase sur Wikipedia me laisse dubitatif.

Voici ce que Wikipédia dit :
« L'Empereur était soucieux d'accélérer les opérations afin d'intercepter les Britanniques dans leur retraite et il demanda à ses troupes des efforts considérables ; la pluie et la boue retardèrent la progression du VIe corps et de la Garde impériale et semèrent la désorganisation dans leurs rangs. Devant les difficultés rencontrées par les Français, les Britanniques purent se dérober à Aguilar de Campoo et à Valderas ; le 30 décembre, une avant-garde de cavalerie française fut surprise et repoussée par la cavalerie ennemie et son commandant, le général Charles Lefebvre-Desnouettes, fut capturé. »

Donc y a-t-il eu combat et ensuite les anglais ont filé à l’anglaise ou bien ils ont juste pris la poudre d’escampette sans combats même de retardement.


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Message Publié : 10 Déc 2023 14:09 
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Polybe
Polybe

Inscription : 18 Avr 2022 11:53
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Ah et ça veut dire quoi quand vous parlez de « magasins sur l’Inn » que les Autrichiens mettent en place svp ?


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Message Publié : 10 Déc 2023 15:11 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 27 Déc 2013 0:09
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Loïc a écrit :
N'en déplaise à l'hubris Albionnesque qui continue de se voir comme le Nec Plus Ultra de la virilité militaire et principale puissance militaire contre la France, on ne résistera pas à la savoureuse lecture des événements par le prisme de la Correspondance de Napoléon

Oui, bon. Perfide Albion nation de petits boutiquiers pour les uns, froggies symbolisés par un coq chantant sur son tas de fumier pour les autres, on pourrait prendre un peu de recul sur les clichés.


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Message Publié : 10 Déc 2023 15:56 
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Jean Froissart
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Inscription : 23 Déc 2004 18:02
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Localisation : Généralité de Riom & Bourbonnais
Comme on fait son lit on se couche, ils en prennent eux? Non...rarement, je peux en témoigner, c'est drôle c'est toujours aux Français qu'on exige de l'introspection et de la réserve, Mon Dieu qu'entendrait-on comme cris d'orfraie si les Français clamaient qu'ils avaient gagné 1939-1945 presque à eux seuls, déjà que pour 1914-1918...

la participation et la mobilisation massives des pays comme l'Autriche la Russie et la Prusse qui furent les principales puissances en guerre contre la France sont habituellement traitées de "ridicule" (sic) quand elles sont pas simplement ignorées ou minimisées en comparaison de l'anecdotique et négligeable contribution britannique mineure qui a opéré un véritable hold-up mémoriel sur cette période selon le triptyque "Trafalgar-Guerre d'Espagne(Peninsular War)-Waterloo", les Français n'auraient été en Espagne que d'infâmes soudards en comparaison de l'impeccable discipline des britanniques soi-disants grands sauveurs et libérateurs de l'Espagne
un théâtre d'opérations plus que secondaire soi-disant le Vietnam Afghanistan prostate ulcère COVID de Napoléon où ils ne furent jamais plus que 8000 à 48 000 en 7 ans de campagne présentée comme la Mère-de-toutes-les-Batailles le Front de l'Est Napoléon et patin-couffin...alors que les anglais ont surtout conduit une guerre par procuration contre la France avec leur plus grande armée, la "cavalerie dorée" sonnante et trébuchante de Saint Georges

justement en parlant de cela :

Citer :
Ah et ça veut dire quoi quand vous parlez de « magasins sur l’Inn » que les Autrichiens mettent en place svp ?

c'est un aspect méconnue de la logistique et du Renseignement : quand une armée doit se mettre en campagne il faut faire des préparatifs comme tout prosaïquement faire établir un réseau de dépôts et autres lieux de stockage de fournitures et approvisionnements pour soutenir les troupes mais c'est donc aussi pour les Puissances et potentiels belligérants les signaux avant-coureurs menaçants de préparatifs de guerre
Napoléon occupé en Espagne, l'Autriche en profite en 1809 pour mobiliser 600 000 hommes, une masse d'hommes que l'Angleterre n'a jamais été capable de débarquer le continent en alternant tous ses "Dunkirk" après "Dunkirk" des Flandres, Hollande, La Corogne, Walcheren en 23 ans de guerre et ce qui ne l'empêche pourtant de pas de gloser sur la contribution de l'Autriche

Citer :
il y a bien une coquille, je m’interroge sur la période décembre 1809 à janvier 1810, et concernant la ville d’Astorga, des troupes anglaises étaient présentes au moment de la prise de la ville ?

Et est-ce vous savez s’il y a eu bataille ou combats d’arrière-garde dans le secteur Aguilar de Campoo et Valderas ? car la tournure de la phrase sur Wikipedia me laisse dubitatif.

Voici ce que Wikipédia dit :
« L'Empereur était soucieux d'accélérer les opérations afin d'intercepter les Britanniques dans leur retraite et il demanda à ses troupes des efforts considérables ; la pluie et la boue retardèrent la progression du VIe corps et de la Garde impériale et semèrent la désorganisation dans leurs rangs. Devant les difficultés rencontrées par les Français, les Britanniques purent se dérober à Aguilar de Campoo et à Valderas ; le 30 décembre, une avant-garde de cavalerie française fut surprise et repoussée par la cavalerie ennemie et son commandant, le général Charles Lefebvre-Desnouettes, fut capturé. »

Donc y a-t-il eu combat et ensuite les anglais ont filé à l’anglaise ou bien ils ont juste pris la poudre d’escampette sans combats même de retardement.


décembre 1809 janvier 1810?

je ne comprends plus car la relation des événements ci-dessus tout comme la présence de l'Empereur en Espagne et la capture de Lefebvre-Desnouettes correspondent à décembre 1808-janvier 1809


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Message Publié : 10 Déc 2023 18:54 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 27 Déc 2013 0:09
Message(s) : 2239
Citer :
Comme on fait son lit on se couche, ils en prennent eux? Non...rarement, je peux en témoigner, c'est drôle c'est toujours aux Français qu'on exige de l'introspection et de la réserve, Mon Dieu qu'entendrait-on comme cris d'orfraie si les Français clamaient qu'ils avaient gagné 1939-1945 presque à eux seuls, déjà que pour 1914-1918...

S’il vous plaît de dire que les Anglais ont gagné ignominieusement et que les Français ont perdu avec panache, dites-le mais je ne crois pas que l‘histoire y gagne.

A la différence des tabloïds les historiens britanniques ne tombent pas dans la caricature comme le montre cet article d’un quotidien belge (https://www.lesoir.be/954/article/2015-06-16/napoleon-toujours-fascine-les-britanniques) : « Napoléon a toujours fasciné les Britanniques ».

On n’est pas obligé de se complaire dans des généralités franchouillardes (ils …).


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Message Publié : 10 Déc 2023 19:41 
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Jean Froissart
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Inscription : 23 Déc 2004 18:02
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Localisation : Généralité de Riom & Bourbonnais
Non il me plait de dire et soutenir que fut par ordre d'importance l'Autriche la Russie et la Prusse-Allemagne qui furent les principales puissances majeures dans la guerre contre la France pendant 23 ans et certainement pas une une puissance insulaire qui grenouille dans les océans qui tel le crapaud de la fable se croit aussi grosse que les bœufs Autrichien Russe et Prussien et le Mammouth Français, voilà tout
et l'Histoire de France et de l'Europe gagneraient à épouser moins le servilisme anglo-saxonnisant qui recouvre cette période, quant on voit que "l'Europe" se piquait de vouloir célébrer Waterloo en 2015 en frappant monnaie au mépris du ressenti Français cela en dit long (deux poids deux mesures on a par contre refuser à la France de frapper des €uros célébrant Marignan victoire contre un pays non membre de l'UE)
à cet égard la Guerre d'Espagne est un élément si symptomatique de la forfanterie mémorielle du triptyque britannique susmentionné sur laquelle repose l'identité britannique et la représentation biaisée de ce que font les britanniques de leur Histoire et contribution réelle

quant aux Historiens Britanniques pour beaucoup Napoléon est un proto-Hitler, alors bon juste un prétexte conscient ou inconscient de se réinventer le mythe de la pauvre petite Angleterre résistant seule et contre tous et contre l'horrible Europe continentales Napoléonienne-Hitlérienne, ne soyons pas naïfs de l'intérêt qu'ils portent à Napoléon c'est du narcissisme non avoué

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"A moi Auvergne"


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Message Publié : 10 Déc 2023 22:04 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 27 Déc 2013 0:09
Message(s) : 2239
Une puissance insulaire qui grenouille dans les océans …
Soyons sérieux.
La puissance insulaire infligea deux graves défaites navales dont la marine française a mit des décennies à se remettre. Comme l’a théorisé plus tard l’amiral Mahan, c’est grâce à sa suprématie navale que l’empire britannique a prospéré jusqu’en 1940. Pendant le règne de Louis XVI la marine française parvint presque à égalité avec la marine britannique mais ne put se maintenir à ce niveau en raison de sa désorganisation pendant la Révolution.
Globalement, les armées prussiennes, autrichiennes et russes étaient plus puissantes que l’armée britannique mais à Waterloo l’armée des Alliés était commandée par un anglais et le plus gros contingent état britannique.

L’Europe ne s’est pas piquée de vouloir célébrer Waterloo en 2015, c’est la Belgique pour la raison toute simple que Waterloo est situé en Belgique.

Le ministère des finances français s’est opposé à la frappe de pièces de 2 € commémorant Waterloo : La bataille de Waterloo est un évènement dont la résonance particulière dans la conscience collective va au-delà de la simple évocation d’un conflit militaire. La circulation de pièces courantes portant une symbolique négative pour une fraction de la population européenne nous apparaît préjudiciable dans un contexte où les gouvernements de la zone euro s’efforcent de renforcer l’unité et la coopération autour de la monnaie unique.

La Belgique a tout de même un peu résisté en frappant 70 000 pièces de 2,50 € destinées aux collectionneurs.

De même que la France n’a pas voulu de pièces « Waterloo », l’Italie n’a pas voulu de pièces « Marignan ». On peut le comprendre. François Ier faisait la conquête de territoires appartenant actuellement à la République Italienne.

Citer :
quant aux Historiens Britanniques pour beaucoup Napoléon est un proto-Hitler,

Lesquels ?
J’ai saisi « historiens britanniques Napoléon Hitler » sur un moteur de recherches. Je tombe sur (https://www.causeur.fr/andrew-roberts-outre-manche-napoleon-reste-un-grand-homme-197545) : Outre-Manche, Napoléon reste un grand homme.

Andrew Roberts : À ses propres yeux, il incarnait le despotisme éclairé du siècle des Lumières et c’est à cette aune que nous devrions le comprendre. Selon moi, Napoléon c’est "the Enlightenment on horseback", « les Lumières à cheval ». Quand on considère toutes les institutions qu’il a créées et qui existent encore aujourd’hui, on a du mal à penser à un homme d’État britannique – ou à n’importe quel homme d’État – dont les réalisations se soient révélées aussi durables.

Il y a tout de même quelques historiens britanniques fréquentables.


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Message Publié : 10 Déc 2023 22:16 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 07 Sep 2008 15:55
Message(s) : 2693
Vos échanges sont intéressants. Puis je apporter une nuance : il me semble qu'existe dans le monde anglophone encore plus que chez nous une rupture entre une histoire populaire anglocentrée et une histoire scientifique plus objective.

Pour le peuple, l'empereur préfigure le Führer mais pour les élites cultivées (Churchill par exemple), il est plutôt un géant politique et pas seulement militaire.

J'ai lu voilà quelques années un article anglais qui faisait de Napoléon l'ancêtre, non pas du IIIe Reich, mais de la commission européenne, c'est à dire d'une Europe unie par un cadre juridique rigide. Et ceci aux antipodes du Commonwealth structure souple reposant sur la bonne volonté et l'existence de liens concrets pas nécessairement formels (mais réels : qu'ils soient économiques ou culturels). Analyse intéressante n'est-ce pas ?


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