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Déplacé
ETRE NOIR EN FRANCE AU XVIIIème SIECLE
Citer : Hélène Voici un livre qui vient de sortir, l'auteur est maître de conférences à Nantes (qui était la plus grande ville négrière de France). Erick Noël, Etre noir en France au XVIIIe siècle, Taillandier, 320 pages.
Voici le texte de l'éditeur: "La France du XVIIIe siècle, celle des Lumières, n'est pas à l'aise quand il s'agit de considérer les Noirs. Surtout lorsqu'ils sont esclaves aux Iles ou lorsqu'ils entrent, clandestinement ou non, dans le royaume dont toute personne qui foule le sol est réputée libre. Or, de la mort de Louis XIV à la chute de la royauté, des milliers de Noirs ont pénétré en France, parfois s'y sont installés. Erick Noël s'est plongé dans les archives pour rendre vie à ces femmes et ces hommes méconnus. Il décrit les images que les intellectuels et l'opinion ont plaquées sur l'identité et la condition noires - de la brute animale au bon sauvage. Il analyse les embarras, les variations de la législation relative aux personnes de couleur, et l'élaboration d'une jurisprudence hésitante. Il décrit la situation réelle des Noirs, à Paris, à Nantes ou à Bordeaux, qu'ils soient domestiques, artisans, couturières, perruquiers... ou, plus rarement, membres de la bonne société comme le chevalier de Saint-Georges. Enfin, il démontre que, si le sort des Noirs fut l'un des enjeux de la Révolution, on peut douter que ceux-ci lui aient dû une réelle émancipation. C'est en quoi ce livre d'histoire renvoie à une actualité frémissante." Interview de l'auteur : http://www.lemonde.fr/web/son/0,54-0@2- ... 404,0.html
Jean-Marc Labat
Hélène a écrit : , si le sort des Noirs fut l'un des enjeux de la Révolution, Rien qu'à lire cela, je sens le politiquement correct à plein nez. C'est un enjeu totalement accessoire. Il serait peut être temps d'arrêter de projeter les fantasmes de ce début de XXIème siècle sur les siècles passés. D'aucuns peuvent le déplorer, mais il est impossible de réécrire l'Histoire.
Corlin Personnellement je pense que ce livre est bien écrit, clair et concis. Il nous présente une facette de notre histoire bien méconnue, c'est donc un livre-témoignage et c'est tant mieux ! L'histoire ne doit pas de limiter à des chiffres ou des faits plus ou moins artificiels qui nous donne une vision étriquée : l'Histoire doit respirer et rendre curieux, elle doit POUVOIR nous rappeler tous les moments plus ou moins importants qui ont marqué l'humanité, notre humanité : noire, blanche, ou toute autre couleur... Que les faits soient archi connus ou anecdotique, cela n'a a pas d'importance ! Qu'est ce qui est important là dedans ? Ce que nous considérons PERSONNELLEMENT comme digne d'intérêt et ce n'est pas bien grave si cela n'intéresse pas certains ! Par pitié, cessons de tracer des lignes droites : l'histoire vaut bien plus que ça !
Jean-Marc Labat Je ne nie pas l'intérêt du livre, qui est probablement bien fait, mais le fait que le sort des noirs soit un des enjeux de la Révolution. Je n'ai pas lu le livre, je ne saurais donc le critiquer. Je ne vais pas plus loin.
Hélène Votre remarque est parfaitement juste, Jean-Marc. (le texte n'est pas de moi bien sûr, mais de l'éditeur). Il est clair qu'à part quelques énergumènes comme Brissot, la plupart des révolutionnaires avaient d'autres chats à fouetter. D'ailleurs quand on voit le recul de la condition des femmes sous la Révolution, pourquoi aurait-on amélioré celle des noirs ?...
_________________ Tous les désespoirs sont permis
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