Je me suis pas mal intéressée à cette bataille, suite à la lecture d'un bouquin merveilleux (La saga du cercle de pierre de Diana Gabaldon, qui n'a rien d'historique).
Et voici les quelques notes que j'avais ramassées.
NB : Les horaires de la batailles me sont donnés par le "reportage" (sûrement le même dont il est question en début de sujet) de Peter Watkins, ainsi que dans unn bouquin
Le dernier des Stuarts de JJE Roy (que j'ai trouvé personnellement un peu romancé....
).
Bref... Voilà.
C'est à prendre avec des pincettes, mais je pense tout de même que c'est fiable.
Forces en présence :
Du côté jacobite : Sir Thomas Sheridan, ministre de la défense jacobite, vieux et débile, victime de graves pertes de mémoire, il n'a pas livré bataille depuis près de 56 ans.
John William O'Sullivan, intendant général jacobite, alcoolique notoire.
Lord George Murray, général de l'armée des clans, il a mené les batailles de Falkirk et Prestonpans. Il s'est opposé à Charles Edouard sur le choix du terrain de la bataille et sur les choix étranges de l'intendant O'Sullivan mais n'a pas été écouté.
Le terrain en question est nu et n'offre aucun abri, pas un seul arbre à proximité, ce qui fait du moor le terrain idéal pour la cavalerie et les canons anglais. Il y a des murs sur le côté du champ de bataille mais que O'Sullivan, malgré tous les avertissements de Murray, a refusé d'abattre. Ces murs abriteront le feu croisé des anglais que Murray craignait.
Les canons sont inutilisables, ou presque, à cause des faibles réserves de munitions. La moitié de ces dernières ainsi qu'une partie du ravitaillement sont toujours à Inverness, à 7kilomètres du champ de bataille.
O'Sullivan a placé les hommes de Murray sur l'aile droite, faisant fi du vieux privilège des MacDonalds. Les hommes de Murray sont de plus épuisés à cause du raid raté de la nuit précédente (pour dénicher les anglais, justement).
L'alignement décidé par O'Sullivan fait des écossais une cible aisée : compacte et très visible.
On compte, dans les forces jacobites, 150 piquets irlandais catholiques (exilés en France), commandés par Walter Stapelton et envoyés par Louis XV.
Du côté des hanovriens : On compte environ 9000 hommes soit, 16 bataillons d'infanterie, 12 escadrons de cavalerie, 8 compagnie de miliciens. Les munitions représentent 220 000 charges de mousquets, 10 canons, 800 boulets de trois livres chacun et 500 sacs de mitraille.
William Auguste, Duc de Cumberland, troisième fils du roi George II et commandant en chef de l'armée britannique. Joshua Ward, lieutenant.
Les soldats sont équipés d'une épée, d'une baïonnette d'acier cannelé de 45millimètres et d'un mousquet capable d'envoyer une balle de 35 grammes d'acier à 60 pas de distance, et ils sont équipés avec de quoi tirer 24 coups.
Trois bataillons d'infanterie sont écossais : 1300 lowlanders, des miliciens venus de Stirling, Edimbourg, Dumfries ou encore Glasgow (environ 8000 hommes, Charles Edouard compte plus d'écossais contre lui qu'avec lui), on trouve également des whigs (partenaires politiques des anglais) : les Munro, Ross, MacKenzies et les Campbell de la millice d'Argyll.
Déroulement de la bataille de Culloden :
Ici les choses se gâtent, principalement prises dans le reportage de Watkins, je ne sais pas si ces informations sont réelles (je me plais à le croire) où si elles ont été "enjolivées" pour le besoin de la réalisation.
Vers 13h, les troupes jacobites ouvrent le feu depuis le centre de leurs lignes, mais les tirs sont bien trop courts et n'atteignent pas les lignes anglaises. L'impact des tirs anglais, de meilleure portée, est difficile à mesurer.
A 13h12, Charles Edouard Stuart, hébété s'est réfugié derrière ses lignes où il n'est même plus en mesure de voir ce qui se passe sur le champ de bataille.
Les jacobites cessent le feu à 13h17. C'est le premier effet de l'intendance de O'Sullivan : il n'y a plus de munition pour l'artillerie. Pour un coup de canon tiré par les écossais, on note 15 à 20 salves tirées par les anglais.
A 13h22, Charles Edouard Stuart n'a toujours donné aucun ordre, que ce soit d'avancer ou de reculer. Le clan Cameron a essuyé déjà 200 pertes, le clan Stewart 180 et les Disholm comptent environ 57 tués ou blessés.
A 13h30, toujours aucun ordre n'a été donné, le nombre de pertes est monté à 700 (blessés ou tués). Charles Edouard Stuart espère provoquer la charge anglaise.
13h32, le Duc de Cumberland fait, en effet, mouvement. Le bataillon de Wolfe avance sur la gauche et se cache derrière le que O'Sullivan a refusé de faire abattre, avec objectif de tirer sur le flanc gauche de l'armée jacobite, les prenant ainsi sous le feu croisé auquel O'Sullivan ne croyait pas. De plus, des membres de la millice d'Argyll et des escadrons de dragons sont envoyés au sud de ce même mur, invisibles des écossais, afin d'encercler leur armée et de les prendre à revers.
Charles Edouard Stuart ordonne enfin à son front d'avancer, mais le messager est tué et aucun ordre ne parvient à destination, à l'aile droite. Les pertes s'élèvent à 850 hommes tués ou blessés.
L'aile droite finit tout de même par avancer, droit vers le régiment Barrell en face d'eux, à raison de 800 hommes en rangs serrés. Ils sont pris sous un feu alterné.
13h57, la deuxième ligne (placée uniquement en renfort) fauche complètement les quelques highlanders qui avaient réussi à percer la première ligne. Charles Edouard Stuart voit les restes de l'aile droite de son armée fuir sous le feu des anglais tandis que les MacDonalds retiennent leur charge et se contentent de provoquer les anglais en leur jetant des pierres. La cavalerie avance sur eux et ils finissent par fuir, malgré les encouragements de Kepoch, l'un de leurs leaders, qui sera tué quelques secondes plus tard par deux balles de mousquet.
A 13h59, c'est le début de la véritable déroute. Tous fuient sauf les unités françaises et irlandaises. Stappelton (commandant des piquets irlandais) est fauché avec 100 de ses hommes alors que les écossais fuient en ignorant les tentatives de Charles Edouard pour les retenir.
14h00, le Prince quitte le champ de bataille aux côtés de O'Sullivan.
Sur 9000 soldats de l'armée royale, on compte environ 50 morts, soit un mort anglais pour 24 morts jacobites, environ 1200hommes.
A 14h12, la bataille est terminée et les hommes de Cumberland se tiennent là où se tenait l'armée jacobite, à peine une heure plus tôt.