Marie-Thérèse d'Autriche, Frédéric II de Prusse, Catherine II de Russie... autant de souverains qui ont reçu le qualificatif élogieux de "despote éclairé."

Hormis leur politique de prestige et l'affermissement du pouvoir royal, qu'ont fait ces souverains qui soit si éclairé?
Malgré l'ouvrage de Frédéric II, l'Anti-Machiavel, ne sont-ils pas les archétypes du "Prince" machiavélien, gouvernant au nom de la raison d'Etat et sachant affermir leur pouvoir?

Pourquoi refuser ce titre au roi de France d'alors, qui ne fut pas si mauvais et qui dans les dernières années de son règne tenta une réforme qui eût pu sauver le régime si elle avait été menée à bien?

Correspondances, invitations de certains philosophes à la Cour ont suffi pour adjoindre le qualificatif d' "éclairés" à ces souverains dont l'autorité était arbitraire et absolue, tout comme celle du Roi de France. Du "beau parler", mais qui ne joignait pas les actes aux idées. Une mode qui a passé.
Vlad

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"Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu à toutes les femmes...."
Extrait de "La Chanson de Craonne"

Bonjour.

Vous oubliez le plus important de ces monarques : Joseph II d'Autriche.
La révolution française avant l'heure (ou presque). Un visionnaire, et une soeur sans aucun talent "sur le trône" de France.

Justement, la caractéristique commune de ces "despotes éclairés" (outre leur intérêt pour les philosophes français) n'est-elle pas que leur autorité fut beaucoup plus absolue que celle du roi de France?
J'ai entendu dire que la liberté d'expression était alors bien plus grande en France qu'en Prusse, Autriche ou Russie où les intellectuels étaient beaucoup plus surveillés par la police.
Dès lors, ce qui caractérise un despote éclairé serait plutôt son despotisme que son "éclairage"...

J'ai eu l'occasion de visiter la crypte des capucins à Vienne, là où sont enterrés la plupart des Habsbourgs. Le plus surprenant, à mon avis, est la très grande sobriété du cercueil de Joseph II, comparé à l'ensemble des autres qui sont de vrais monuments de style baroque, probablement en plomb (celui de Marie-Thérèse, dans lequel gît également son mari est impressionnant). Je pense que cela reflète assez bien l'homme qu'il était.
Vlad

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"Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu à toutes les femmes...."
Extrait de "La Chanson de Craonne"

Juste une remarque
L'expression "absolutisme éclairé" - n'en déplaise à François Bluche -n'est-elle pas plus recevable ?

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"... à cent lieues de la Bastille, à l'enseigne de la liberté."

bonsoir

L'expliaction ne réside-t-elle pas tout simplement de la volonté de ces "despotes " (car personne, à ma connaissance, ne remet cet "axiome " en doute) de rattraper leur retard par rapport aux sociétés occidentales (France et Angleterre) d'ou leur "éclaircissement" (oui la liberté d'expression, et ce n'est pas la seule, était plus important ici, qu'à l'Est de l'Elbe)
Cordialement

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Eric
Président de l'Association GOMER

Savoir que l'on est ignorant est un grand pas vers le savoir.
Benjamin DISRAELI

Dans certains domaines, Joseph II fut en avance sur son temps, dans un vaste Empire situé au centre et à l'est de l'Europe.
Je mets ce texte tiré du site internet de "Radio-Praha"

"L'idéal de Joseph II est un empire centralisé administré par un appareil d'Etat omni-puissant avec, à sa tête, le souverain. . Les idéaux des Lumières trouvent leur expression dans l'édit de tolérance de 1781. Ce document établit la liberté religieuse pour les partisans des deux principaux courants du protestantisme et ceux de l'Eglise catholique grecque. L'idée principale de l'édit de tolérance est contenue dans son introduction : "Etant convaincu de la nocivité de la violence dans les affaires de conscience et de l'utilité de la vraie tolérance religieuse, j'autorise /Joseph II/ tous les protestants, qu'ils soient luthériens ou calvinistes, à pratiquer leur religion ..."
. Parallèlement à l'édit de tolérance, on abolit une série d'arrêtés de caractère discriminatoire à l'égard des Juifs. De nouveaux ordres concernant la censure sont publiés: dorénavant, il est impossible d'interdire les livres pour leurs idées critiques orientées contre quiconque. Les oeuvres scientifiques ne doivent pas être soumises à une censure quelconque......
Dans l'esprit des idées éclairées, Joseph II apporte un soutien à la production industrielle naissante. En abolissant le servage, il change radicalement le rapport entre les seigneurs et leurs sujets. L'égalité de tous devant la loi est proclamée. Les paysans asservis deviennent libres, ils peuvent déménager, se marier, étudier sans autorisation. Le point culminant des initiatives de Joseph II - la réforme fiscale qui diminue les impôts et remplace la corvée par des prélèvements obligatoires en nature et en argent. Entrée en vigueur en 1789, cette réforme est, cependant, supprimée après la mort de l'empereur.
Joseph IIPour ce qui est des réformes au niveau de l'administration de l'Etat : Joseph II unit en un seul ensemble la Moravie et la Silésie. Il promulgue le code civil, abolit la peine de mort, réorganise l'université, abolit les couvents à l'exception de ceux qui exercent des activités utiles : éducation d'enfants, soins aux malades. La tentative de Joseph de centraliser la monarchie va de pair avec le besoin d'une langue unique, l'allemand. L'allemand devient la seule langue officielle enseignée à l'école et parlée dans les bureaux. Ceci suscite des craintes d'une germanisation forcée, auprès des patriotes tchèques. Leur activité en matière de défense de la langue tchèque en est encouragée. La période du règne de Joseph II est considérée comme le début du Réveil national tchèque.
Encore de son vivant, l'empereur a joui des sympathies du peuple tchèque. Ce dernier l'a aimé parce qu'il a amélioré sa condition. Les Tchèques l'appelaient avec fierté "l'empereur paysan..... Joseph II est décédé le 20 février 1790, à Vienne. Les milieux aristocratiques de Vienne et de Pest ont accueilli avec soulagement la nouvelle de son décès : c'était la fin d'un règne marqué de réformes et de bouleversements profonds. L'historien Ernest Denis a écrit plus tard de lui : "Un monarque qui a mis fin aux poursuites religieuses et aboli le servage mérite une place au panthéon national, à côté des meilleurs souverains."
Vlad

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"Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu à toutes les femmes...."
Extrait de "La Chanson de Craonne"