CREMIEUX dans son ouvrage sur la révolution de 1848, en se basant sur des écrits de Louis Blanc évoque la composition du gouvernement ainsi, à un moment " l'idée se répandit parmi les assistants d'adjoindre un ouvrier à la liste qu'on venait d'établir. A cette proposition les insurgés qui étaient dans la salle prononcèrent le nom d'ALBERT, cet ouvrier mécanicien qui dans les dernières années de la monarchie de juillet s'était placé à la tête des sociétés secrètes" ... Fin de citation
ALBERT avait eu auparavant une certaine expérience "révolutionnaire" si l'on en croit cette notice biographique :
ALEXANDRE MARTIN DIT " ALBERT " ou " L'OUVRIER " (Bury, 1815- Mello, 1895),
Avec Blanc, Il incarne l'aile gauche d'un gouvernement provisoire dont tous deux sont les benjamins. Ouvrier mécanicien et socialiste, il a participé à la révolution de 1830, aux événements de mai 1839 et à la révolution de février 1848. Il est également le fondateur du journal L'Atelier. Il est ministre sans portefeuille dans le gouvernement de février 1848. Il est avec Barbès et Blanqui un des instigateurs de l'insurrection du 15 mai 1848 qui voit une foule nombreuse envahir le Palais-Bourbon où siège l'Assemblée constituante. Barbès profite de cette occasion (Pointe-à-Pitre, 1809 - La Haye, 1870) pour monter à la tribune où il tente de proclamer un nouveau gouvernement. Condamné à cette occasion, Albert est amnistié en 1859.