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 Sujet du message : Camerone
Message Publié : 30 Avr 2008 11:05 
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Inscription : 10 Sep 2006 21:34
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Bonjour,

Aujourd'hui la Légion Etrangère fête " Camerone " évènement cultissime pour les hommes des ces régiments étrangers, mais qu'en était-il à l'époque ? Le public avait-il eu connaissance de cet évènement ?? Comment avait-il réagi ?? Sachant que souvent nous savons magnifier nos défaites, bien que là sans être une défaite, c'est le don du sacrifice qui est sublimé !!

Cordialement.

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ne nous prenons pas au sérieux, il n'y aura pas de survivant (A. Allais)


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 Sujet du message : Re: Camerone
Message Publié : 16 Mai 2008 9:40 
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Hérodote
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Je crois que vous pouvez rajouter thuen kang (?) au 19ème siècle! Poème du vicomte de Borelli à ce sujet!
Amitiés, Hanz 13


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 Sujet du message : Re: Camerone
Message Publié : 16 Mai 2008 10:59 
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Marc Bloch
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Merci Hanz 13 d'avoir rappelé ce magnifique poème que, seuls ceux qui ont connu la mort de camarades au combat, peuvent comprendre.

_________________
" Je n'oublie pas le Colonel Arnaud Beltrame "


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 Sujet du message : Re: Camerone
Message Publié : 16 Mai 2008 11:57 
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Localisation : Lyon
Capitaine Comte de Borelli
1er Étranger / 7e BFC
Siège de Tuyen-Quang, Tonkin, 1885
Dédié à la mémoire du Légionnaire Thiébald Streibler qui lui donna sa vie le 3 mars 1885, pendant le siège


Mes compagnons, c’est moi : mes bonnes gens de guerre,
C’est votre chef d’hier qui vient parler ici
De ce qu’on ne sait pas, ou que l’on ne sait guère ;
Mes Morts, je vous salue et je vous dis : Merci.
Il serait temps qu'en France on se prit de vergogne
A connaître si mal notre vieille Légion,
De qui, pour l'avoir vue à sa dure besogne,
J'ai la très grande amour et la religion.
Or, écoutez ceci : "Déserteurs ! Mercenaires !
Ramassis d'étrangers sans honneur et sans foi !"
C'est de vous qu'il s'agit ; de vous, Légionnaires !
Ayez-en le cœur net, et demandez pourquoi ?
Sans honneur ? Ah ! passons ! - Et sans foi ? Qu'est-ce à dire ?
Que fallait-il de plus et qu'aurait-on voulu ?
N'avez-vous pas tenu, tenu jusqu'au martyre
La parole donnée et le marché conclu ?
Mercenaires ? Sans doute : il faut manger pour vivre ;
Déserteurs ? Est-ce à nous de faire ce procès ?
Étrangers ? Soit. Après ? Selon quel nouveau livre
Le Maréchal de Saxe était-il donc Français ?
Et quand donc les Français voudront-ils bien entendre
Que la guerre se fait dent pour dent, œil pour œil,
Et que ces Étrangers qui sont morts, à tout prendre,
Chaque fois en mourant leur épargnaient un deuil ?
Aussi bien, c'est assez d'inutile colère,
Vous n'avez pas besoin d'être tant défendus :
Voici le fleuve Rouge et la rivière Claire
Et je parle à vous seuls, de vous que j'ai perdus !
Jamais Garde de Roi, d'Empereur, d'autocrate,
De Pape ou de Sultan. Jamais nul régiment
Chamarré d'or, drapé d'azur ou d'écarlate,
N'alla d'un air plus mâle et plus superbement.
Vous aviez des bras forts et des tailles bien prises,
Que faisaient mieux valoir vos hardes en lambeaux ;
Et je rajeunissais à voir vos barbes grises,
Et je tressaillais d'aise à vous trouver si beaux.
Vous aimiez, troupe rude et sans pédanterie,
Les hommes de plein air et non les professeurs ;
Et l'on mettait, mon Dieu, de la coquetterie
A faire de son mieux, vous sachant connaisseurs.
Mais vous disiez alors : "La chose nous regarde,
Nous nous passerons bien d'exemples superflus ;
Ordonnez seulement, et prenez un peu garde,
On vous attend, - et nous, on ne nous attend plus !"
Et je voyais glisser sous votre front austère
Comme un clin d'œil ami doucement aiguisé,
Car vous aviez souvent épié le mystère
D'une lettre relue ou d'un portrait baisé.
N'ayant à vous ni nom, ni foyer, ni patrie,
Rien où mettre l'orgueil de votre sang versé,
Humble renoncement, pure chevalerie,
C'était dans votre chef que vous l'aviez placé ;
Anonymes héros, nonchalants d'espérance,
Vous vouliez, n'est-ce pas ? qu'à l'heure du retour,
Quand il mettrait le pied sur la terre de France,
Ayant un brin de gloire il eut un peu d'amour.
Quant à savoir si tout s'est passé de la sorte,
Et si vous n'êtes pas restés pour rien là-bas,
Si vous n'êtes pas morts pour une chose morte,
Ô mes pauvres amis, ne le demandez pas !
Dormez dans la grandeur de votre sacrifice,
Dormez, que nul regret ne vous vienne hanter ;
Dormez dans cette paix large et libératrice
Où ma pensée en deuil ira vous visiter !
Je sais où retrouver, à leur suprême étape,
Tous ceux dont la grande herbe a bu le sang vermeil,
Et ceux qu'ont engloutis les pièges de la sape,
Et ceux qu'ont dévorés la fièvre et le soleil ;
Et ma pitié fidèle, au souvenir unie,
Va, du vieux Wünderli qui tomba le premier,
En suivant une longue et rouge litanie,
Jusqu'à toi, mon Streibler, qu'on tua le dernier !
D'ici je vous revois, rangés à fleur de terre
Dans la fosse hâtive où je vous ai laissés,
Rigides, revêtus de vos habits de guerre
Et d'étranges linceuls faits de roseaux tressés.
Les survivants ont dit, - et je servis de prêtre !
L'adieu du camarade à votre corps meurtri ;
Certain geste fut fait bien gauchement peut-être :
Pourtant je ne crois pas que personne en ait ri !
Mais Quelqu'Un vous prenait dans sa gloire étoilée,
Et vous montrait d'en haut ceux qui priaient en bas,
Quand je disais pour tous, d'une voix étranglée,
Le Pater et l'Ave - que tous ne savaient pas !
Compagnons, j'ai voulu vous parler de ces choses,
Et dire en quatre mots pourquoi je vous aimais :
Lorsque l'oubli se creuse au long des tombes closes,
Je veillerai du moins et n'oublierai jamais.
Si parfois, dans la jungle où le tigre vous frôle
Et que n'ébranle plus le recul du canon,
Il vous semble qu'un doigt se pose à votre épaule,
Si vous croyez entendre appeler votre nom ;
Soldats qui reposez sur la terre lointaine,
Et dont le sang donné me laisse des remords,
Dites-vous simplement : "C'est notre capitaine
Qui se souvient de nous, - et qui compte ses morts."

_________________
Il est beau de suivre sa pente, pourvu que ce soit en montant . André Gide .


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 Sujet du message : Camerone
Message Publié : 16 Mai 2008 13:41 
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Polybe
Polybe

Inscription : 24 Avr 2008 15:59
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Je crois que d'autres légionnaires se sont aussi sacrifiés pour épargner la vie de leur capitaine ce jour là !
Souvenez-vous aussi que les dernières volontés de Borelli étaient que le trophée ramené de ce siège (un drapeau ou un fanion) ne devait jamais quitter Bel Abbès et que la Légion l'a donc solennellement brûlé quand elle a quitté l'Algérie en 62.


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 Sujet du message : Re: Camerone
Message Publié : 30 Avr 2016 20:31 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

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Un petit up
cette journée célèbre dans les annales militaires Françaises mérite bien çà !

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il pleuvait, en cette Nuit de Noël 1914, où les Rois Mages apportaient des Minenwerfer


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 Sujet du message : Re: Camerone
Message Publié : 30 Avr 2021 14:03 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 13 Mars 2010 20:44
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l'Armée Française assiégeait Puebla...

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 Sujet du message : Re: Camerone
Message Publié : 30 Avr 2021 19:26 
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Inscription : 10 Fév 2009 0:12
Message(s) : 9040
Je découvre ce poème du capitaine Borelli, pas mauvais du tout, et dont la fin me touche.

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)


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 Sujet du message : Re: Camerone
Message Publié : 30 Avr 2023 12:06 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

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30 avril
anniversaire et pensées pour tous les légionnaires

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